le sport une drogue?

bonjour,

mon cousin s ' inquiète de ma pratrique sportive et me transmets ce message : vous en pensez quoi ?

Les dépendances sportives


Si la pratique du sport est encouragée et valorisée par notre société, car « le sport, c’est bon pour la santé », il apparaît que, lorsqu’il est pratiqué de manière excessive, chez les sportifs amateurs et encore plus fréquemment chez les sportifs de haut niveau, le sport s’apparente à une conduite addictive.
En effet, l’addiction au sport s’installe progressivement lorsque l’individu n’est plus dans l’envie, mais lorsqu’il ressent un besoin compulsif irrépressible de pratiquer son sport, malgré les blessures et les souffrances du corps et malgré les avis limitant des médecins.
A travers l’hyperactivité physique, les sportifs recherchent des sensations de plaisir, des émotions fortes, et un sentiment de bien-être. L’investissement permanent, la constante préoccupation du dépassement de soi et la surenchère à la performance deviennent alors les enjeux incontournables de la récompense.
Le mouvement permanent, répétitif, routinier, les métamorphoses du corps qui se développe (les muscles chez les athlètes de bodybuilding) ou qui s’atrophie (les caractères sexuels secondaires abrasés chez les jeunes filles gymnastes), l’appartenance à une communauté, en marge du reste de la société, chacun de ces facteurs participe au processus addictif lorsque la pratique sportive devient un véritable rituel, une raison d’être, un besoin vital.
L’hyperactivité physique peut également fonctionner comme antalgique, anesthésiant de la souffrance psychique. Le sport devient alors un refuge, un échappatoire, une solution d’évitement.
Sur le plan biologique, la pratique intensive du sport met en jeu un processus d’hypersecrétions d’hormones et neuro-médiateurs divers, parmi lesquelles la dopamine, secrétée lors des sensations fortes, mais aussi l’adrénaline, les endorphines, et bien d’autres molécules. A son insu, le sportif est dépendant de ces drogues internes produites par son propre corps.
Lorsque l’hyperactivité cesse, le sportif, en manque, va chercher des « flashs chimiques » à la hauteur de ce que lui a offert le sport pendant de longues années. La prise de substances psycho actives sera susceptible de devenir alors la réponse idéale pour pallier ces manques.

ça dépend ! mais si il grille un paquet par jour, qu'il boit l'apéro tous les soirs devant plus belle la vie et qu'il transpire tous les midi au PMU devant son tiercé, je sais à peu près ce que je lui répond !

La réponse, une fois de plus, il n'y a que toi qui peut la donner, par rapport à ta pratique et ce que tu recherches au fond.

Cet article est très correct, mais une fois de plus il décrit des attitudes extrêmes pour agrémenter son propos, ce qui rend d'autant plus facile de ne pas se reconnaître dans les exemples. Alors qu'il serait tout aussi pertinent avec des exemples moins extrêmes de pratique poussée, plus commun à ce que l'on trouve dans notre communauté.

Le problème c'est que les gens ne savent pas ce que veut dire addiction ou dépendance et en rejettent le sens en l'assimilant à quelque chose d'extrême comme la dépendance à la drogue ou à l'alcool. La réponse devient donc facile: "je ne me reconnais pas là dedans". A ceci s'ajoute la difficulté d'aller en profondeur dans l'analyse ou auto-critique tout simplement parce qu'il y a des mécanismes de défenses qui se mettent en oeuvre, pour justement éviter d'être confronté à la réalité du problème, à la réalité de ce que la pratique cache quand elle est addictive.

Cela ne veut pas dire que toute pratique poussée est addictive. Chaque réponse est personnelle ou individuelle.

L'addiction c'est simplement un besoin irrépressible ou difficilement controlable de faire quelque chose. Dans nos sociétés, ils sont beaucoup liés à des dépendances affectives. Des besoins de compenser un mal être, un besoin de se rassurer ou un besoin de reconnaissance. L'internet et le développement des technologies mobiles ne fait qu'aggraver les choses.

Il est facile de remarquer chez les autres le temps passé sur Internet, sur son smart phone, à chercher ou répondre à la moindre sollicitation, communiquer sans cesse et pour rien, et ne plus s'accorder du vrai du temps pour soit.

Il est par contre plus difficile de se reconnaître dans cette problématique. La raison en est simple. Si nous sommes en dépendances c'est pour compenser quelque chose que nous cherchions à éviter. Sans compter l'auto-entretien du problème.

Donc comparer avec un fumeur. C'est peut être deux moyens de compenser quelque chose. Chacun son choix. Psychologiquement il n'est pas meilleur ou plus mauvais. Physiquement certainement.

On peut raisonnablement dire que la pratique sportive (ou autre lapratique internet, ...) devient problématique lorsqu'elle prend sur d'autres activités normales et deviennent gênante alors qu'elle ne le devrait pas. Ex: on ne socialise plus, on ne sort pas, on néglige certains aspects de sa vie, dégradation des relations dans la famille, ...

Je dirais donc que le sport n'est pas une drogue mais il peut le devenir.

Je trouve également excessif de comparer directement comme cela le sport à une drogue. La pratique excessive, addictive, du sport s'accompagne d'une mise en valeur de soi, à l'inverse de dépendances comme celles à l'alcool, à la drogue ou au sexe qui s'accompagnent de souffrances morales énormes, de dévalorisation de soi et d'autodestruction importante.

Ce n'est pas le cas du sport. C'est pour cela que je préfère ramener le problème à un problème de dépendance affective, de valorisation, parfois très fort. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut sous-estimer le problème et ne pas se poser sincèrement certaines questions

Voici un petit ensemble de question adapté à la pratique sportive.

Est ce que l'idée de ne pas pouvoir m'entraîner (ex le lendemain suite à un empêchement), m'angoisse, me rend irritable ou me fait sentir coupable?
A l'inverse est ce que le fait de m'entraîner calme mes angoisses?
Est ce que j'ai toujours besoin d'en faire plus?
Est ce que je continue à m'entraîner alors que je suis blessé ou que les conditions ne le permettent pas?
Ce n'est que quand je fais du sport que je suis bien?
Est ce que cela occupe tout mon temps libre? Est ce que j'ai une vie sociale sociale en dehors de ma pratique sportive?
Est ce qu'il y a dans ma famille des personnes dépendantes (sport, alcool, drogue, internet, tabac, ...)?

En fonction du nombre de réponses positives à ces questions, on peut être en situation de dépendance