10E KILOMETRE VERTICAL DE FULLY DU SAMEDI 23 OCTOBRE 2010

PREMIERS FAVORIS ET OUTSIDERS

Sébastien Nicollier, 29 ans, est à compter de cette année président du Comité d’Organisation du Kilomètre Vertical de Fully alors qu’il en était le vice-président depuis l’édition princeps en 2001. Connu pour être également l’un des trois entraîneurs du Swiss Team de ski-alpinisme, il m’a transmis quelques noms de favoris et outsiders figurant dans la liste des 500 inscrits non-divulguée officiellement.
Liste dans laquelle n’émarge pas l’Espagnol catalan Kilian Jornet Burgada, détenteur du record en 31’52’’en 2007. L’Espagnol catalan doit en effet disputer le 21 octobre le 18e Grand Raid de la Réunion, s’il parvient toutefois à résorber sa blessure à l’adducteur droit, survenue le 2 octobre dernier à l’occasion de la course « Chevaux dans le Vent » dans les Pyrénées Catalanes .

Chez les Suisses, prendront le départ :
- Tarcis Ançay (Club Sportif des 13 Etoiles Sion), 40 ans, une participation à Fully : 8e en 2003 en 35’45’’. Un athlète d’exception indubitablement, mais le fondateur en 2008 et actuel leader du Banque Cantonale du Valais Mount Asics Team, n’aura pas la partie facile sur une discipline qu’il ne porte pas vraiment dans son cœur. Le facteur du Val d'Anniviers (Haut-Valais) n'en a pas moins multiplié cette saison les actions d'éclat sur le relief, devenant ainsi Vice-Champion suisse ou arrachant le top 5 à Sierre-Zinal, alors qu'il était sur le point dans la descente de lâcher Jornet, futur vainqueur, avant de chuter lourdement pour une seconde d'inattention.
- Alexis Gex-Fabry (Club Athlétique Bas-Valais Martigny), né en 1973, 2 participations Fully : 7e en 2003 en 35’12’’; 2e en 2004 en 32’52’’. En 2010, 5e à Nantaux. L’ingénieur agronome, champion d’Europe 2002 de course en montagne, n’a toujours pas quitté les avant-postes, loin s’en faut d’ailleurs. N’empêche depuis 2007, les entraînements sont inversement proportionnels à la charge de travail qu’il s’astreint en tant qu’éleveur bovin : 80 heures environ par semaine avec suivant les périodes un lever à 5h et un coucher à minuit. Du coup dans les pelotons, l’homme au capet a perdu un peu de son aura.
- Mike Short, né en 1948, de nationalité anglaise mais demeurant à Savièse, à proximité de Sion. Archi-favori chez les vétérans de 50 ans et plus, cet athlète hors norme tant en vertical race qu’en raquette à neige n’a pas hésité à relever le défi fulliérain à… neuf reprises, soit la totalité des millésimes ! Le nirvana en 2004 en 35’13’’, soit 9e et 1er vétéran ; l’an dernier, 26e et 4e vétéran en 37’16’’. Ses autres perfs : 4e et 1er vétéran en 2001 et 2002, respectivement en 37’02’’ et 38’00’’ ; 13e et 2e vétéran en 2003 en 37’35’’ ; 10e et 1er vétéran en 2005 en 36’18’’ ; 22e et 2e vétéran en 36’10’’ ; 16e et 2e vétéran en 2007 en 35’50’’ ; 18e et 4e vétéran en 2008 en 36’42’’. En substance, aucun chrono supérieur à 38’ : proprement ébouriffant !
- Emmanuel Vaudan (Club Sportif des 13 Etoiles Sion), 38 ans, membre du Swiss Team de ski-alpinisme de 1998 à 2006, 5 participations à Fully : 1er en 2001 en 32’54’’; 1er en 2003 en 33’57’’; 1er en 2004 en 32’18’’; 2e en 2006 en 32’07’’; 2e en 2007 en 32’18’’. Depuis son retour sur le circuit, à la suite d’un tour du monde à vélo perdurant un an et s’achevant le 20 juillet dernier, Manu est époustouflant comme en témoignent depuis août ses trois titres glanés : Demi-Marathon des Alpes Aigle-Leyssin, Fully-Sorniot et Altitrail de Chalin ; et ses seconds rangs à Ovronnaz-Cabane Rambert et la Petite Trotte à Vernamiège. Outre sa quintuple présence jusqu’en 2007, le parcours est devenu encore un peu plus son jardin depuis qu’il a établi ses quartiers dans la cité fulliéraine en juillet dernier.
Enfin, quatre membres du Swiss Team de ski-alpinisme, dont la préparation pour la saison d’hiver entamée en juin est dans l’ultime phase, la compétition démarrant à la mi-décembre. Le Kilomètre Vertical de Fully leur servira donc avant tout de repère, sinon d’entraînement, et non pas de but en soi. Ce sont :
- Martin Anthamatten, 26 ans, ancien hockeyeur né à Zermatt, jamais observé à Fully.
- Pierre Bruchez (à la fois aux Trotteurs et au Team la Trace de Fully), 25 ans, qui à l’instar de Mike Short est l’un des rares à voir concouru aux neuf crus de Fully : apogée en 2006 en 32’47’’avec une 3e place à la clef ; l’an passé, 4e en 34’05’’. Sinon, 8e et 2e junior en 2001 en 41’08’’ ; 10e et 2e junior en 2002 en 39’06’’ ; 9e et 2e junior en 2003 en 35’56’’ ; 6e et 2e junior en 2004 en 34’25’’ ; 28e en 2005 en 38’54’’ ; 10e en 2007 en 34’45’’ ; 3e en 2008 en 32’48’’.
- Yannick Ecoeur, 29 ans, né à Martigny, qui étrennera le parcours fulliérain.
- Marcel Marti, 26 ans, résidant à Grindelwald, le village de l’Eiger au cœur de l’Oberland Bernois ; cinq participations à Fully : 11e en 2004 en 35’15’’; 2e en 2005 en 34’22’’; 6e en 2006 en 34’13’’; 15e en 2007 en 35’43’’; 5e en 2008 en 33’31’’; 7e en 2009 en 34’57’’.
Les trois premiers ont été éblouissants cet hiver en décrochant la médaille d’argent en relais aux Mondiaux à Andorre. Davantage encore pour Anthamatten et Ecoeur qui triomphent à la Patrouille des Glaciers en compagnie de Florent Troillet, avec cerise sur le gâteau un nouveau temps référence en 5h52’20’’ ; et terminent de conserve en 5e position à la Pierra Menta après avoir conquis la seconde manche.

Concernant les Français, on trouvera :
- Pierre Chauvet (Foulée d’Annemasse), 30 ans, 3 participations à Fully : 4e en 2007 en 33’17’’; 1er en 2008 en 32’06’’; 2e en 2009 en 32’32’’. En 2010, 19e au Kilomètre Vertical des Dolomites et 4e 48 heures plus tard sur le skyrace, toujours dans les Dolomites ; 2e au Mirantin à 11’’de Kilian Jornet Burgada ; enfin, victorieux à Nantaux. Revenant sur le devant de la scène au bon moment, le fondeur mégevan devrait conséquemment tirer son épingle du jeu.
- Jean-Christophe Dupont (Arve Athlétisme Bonneville Pays Rochois), 39 ans, 3 participations à Fully : 3e en 2004 en 33’09’’; 1er en 2005 en 34’21’’; 9e en 2008 en 35’07’’. La Molinette 2010 vient de tomber dans son escarcelle, pulvérisant le précédent record d’1’13’’ : une prestation en adéquation avec sa magnifique saison émaillée par les résultats suivants : 1er à Chedde-les-Ayères et Ovronnaz-Cabane Rambert ; 2e au Laudon, à la Sallanches-Varan, au Ruisseau et à Fully-Sorniot ; 3e à Zermatt ; 6e aux France et à Sierre-Zinal.
- Grégory Gachet (Club Multisports d’Arêches-Beaufort), 33 ans, une participation à Fully : 14e en 2007 en 35'33''. Ce Beaufortain est tout simplement l'un des neuf membres masculins de l’équipe de France de ski-alpinisme, et ce depuis 2002. En 2010 lors des Mondiaux, il est devenu médaillé de bronze en relais avec Didier Blanc et Florent Perrier. Hélas, à l’image du Swiss Team, Greg ne pourra faire étalage de toutes ses facultés qui sont immenses en temps normal ; comme le prouvent en particulier ses exploits à la Montée de la Tournette 2004 (meilleur chrono jusqu'ici en 1h28'), et à la Pierra Menta 2007 (1er avec Florent Pierrier).
- Xavier Gachet (Club Multisports d’Arêches-Beaufort), 20 ans, deux participations à Fully : 88e et 16e junior en 2004 en 43’24’’alors qu’en réalité il allait fêter seulement ses… quinze ans au lendemain de la course; 8e en 2009 en 35’17’’. Le 12 septembre dernier, l’ex-élève du scribe a signé sa première victoire en running à l’occasion du 23km du Trail de Combe Bénite. Un mois auparavant, il s’est classé 3e au Mirantin, à 12’’du lauréat Kilian Jornet Burgada et 1’’de Pierre Chauvet, 2e. S’il n’y avait actuellement son intense préparation pour sa saison de ski-alpinisme, l’Arêchois pourrait sérieusement prétendre à décrocher la timbale.
- Serge Garnier (Entente Athlétique de Grenoble), 44 ans, 5 participations à Fully : 6e en 2005 en 35’08’’; 8e et 1er V1 en 2006 en 34’32’’; 9e et 1er V1 en 2007 en 34’42’’; 4e et 1er V1 en 2008 en 32’54’’; lauréat en 2009 en 32’14’’, délaissant les… bâtons pour la première fois. En 2010, 1er à la Verticale du Grand Serre et au Vertical’Kil d’Auris-en-Oisans pour la cinquième année consécutive s’il vous plaît, établissant un nouveau temps référence en gagnant 39’’par rapport au précédent. Sinon, vainqueur de la Montée du Pavillon en 2006.
Serge, s’il semble irrésistible, devrait cependant éprouver plus de difficultés à garder son titre en raison d’une concurrence bien plus sévère que l’an passé. Mais qui sait, le cycliste de Théus (Haute-Alpes) peut encore tirer les marrons du feu, vu la myriade de skieurs-alpinistes présents qui ne font pas de Fully leur objectif majeur pour la raison évoquée plus haut.
- Julien Liponne (Entente Cyclisme Saint-Etienne Loire), 27 ans, une participation à Fully : 11e en 2009 en 35’22’’. En 2010, 3e au Vertical’Kil d’Auris-en-Oisans, 7e au Mirantin, second à Nantaux. Deux succès sur la Molinette 2007 et 2009. Incontestablement, le cycliste du Pilat monte en puissance.

Terminons chez les hommes avec celui qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord : le Valdôtain Dennis Brunod, 32 ans, sociétaire du Club Sportif de l’Armée et fils du légendaire Bruno. En 2010, 6e au Kilomètre Vertical des Dolomites, 9e aux Mondiaux de skyrunning. Détient en outre le record de la Montée du Pavillon en 2008. Maintenant, lui aussi est féru de « peau » et n’aura donc peut-être pas la préparation idoine, étant l’une des stars de l’équipe italienne de ski-alpinisme. Aux Mondiaux 2010, outre son succès en relais, il aura été phénoménal sur le vertical race, échouant à 17’’de Kilian Jornet Burgada, lauréat. La Pierra Menta est quant à elle tombée à deux reprises dans son escarcelle, en 2004 et 2009, sans compter son autre podium en mars dernier (3e). Et sur le pendant transalpin de celle-ci, la Mezzalama, il finit 3e en 2003, 2005 et 2007, 5e encore en 2001.

Pronostic provisoire, sans connaître l’exhaustivité de la liste des engagés :
1 Emmanuel Vaudan.
2 Dennis Brunod.
3 Pierre Chauvet.
4 Serge Garnier.
5 Jean-Christophe Dupont.

La gent féminine et son équation à une inconnue : Laetitia Roux
La Haut-Alpine Laetitia Roux, 25 ans, 1m67 pour 50kg, égérie du Team Salomon depuis l'orée 2010, n’est pas sûre d’accourir à la Belle Usine ce 23 octobre, s’étant malencontreusement foulé la cheville. Sa présence reste donc en suspens. Si la citoyenne de Savines-le-Lac pointait finalement son joli minois, elle partirait naturellement en pôle position, forte de son étourdissant fait d’armes de 2009, abattant en 37’55’’le temps référence de la Haut-Valaisanne Cristina Favre, porté en 2004 en 38’01’’. Forte également de ses insolentes actions d’éclat cette saison, emportant dans sa besace, rien qu’en juillet, le Kilomètre Vertical et le Skyrace des Dolomites à 48h d’intervalle ( !) ; puis une semaine plus tard, les Mondiaux de skyrunning à Prémana en Lombardie, annihilant de 15’12’’le précédent record de la Piémontaise Emanuela Brizio.
Parallèlement, ses perfs en ski-alpinisme qui l'ont vue acquérir le statut d'internationale en 2008 sont du même acabit. Cet hiver à Andorre, celle qu'on surnomme Letty est devenue Championne du monde sur l’épreuve individuelle, Vice-Championne du monde sur celle du vertical race et 4e en combiné. 1, 2, 3, tels sont les rangs qu’elle truste à la Pierra Menta, respectivement en 2008, 2010 et 2009.
En dehors de la licenciée du Gap Hautes-Alpes Athlétisme, les favorites sont à rechercher chez les filles au fameux combiné rouge, celui du Swiss Team de ski-alpinisme, à savoir Victoria Kreuzer, Nathalie Etzensperger et Séverine Pont-Combe.
La première, née en 1989, avait fait un tabac il y a un an pour son coup d’essai, s’arrogeant sans autre forme de procès le fauteuil de dauphine en 40’07’’. Cette Haut-Valaisanne germanophone comme 30% des habitants du Valais, ayant élu domicile à Fiesch au cœur de la Vallée de Conches, a intégré en 2009 le prestigieux BCVs Mount Asics Team du charismatique Tarcis Ancay.
C’est une spécialiste de la montée sèche, tant avec ses running qu’avec ses planches. Son palmarès est enrichi dès 2008 par un titre junior sur les Suisse de montagne, puis par une 12e place avec les seniors l’année d’après. En revanche, à l’occasion des Mondiaux de ski-alpinisme 2010, elle est restée un peu en-dedans, se contentant de la 10e position sur le vertical race. Fille de l’ancien titulaire de l’équipe helvète de ski nordique, Hansueli Kreuzer, Victoria ne manque assurément pas de ressources pour se faire un prénom.
La seconde, Nathalie Etzensperger, née en 1968, est tout simplement la première de cordée au sein du Swiss Team. La preuve, elle aura marqué de son empreinte son passage à Andorre lors des Mondiaux : 2e par équipe et en relais, 3e en combiné, 4e en vertical race, 7e en individuelle. Sans parler de son triomphe à la Pierra Menta 2008. Vivant dans le Haut-Valais germanophone à Brig-Gamsen, elle a terminé à Fully 1ère en 2007 en 40’26’’puis seconde en 2008 en 40’46’’.
Enfin, la troisième, Séverine Pont-Combe, née en 1979, bien connue des Haut-Savoyards pour endosser les couleurs de l’Athlé Saint-Julien. Ayant quitté le canton de Genève pour s’établir dans la station huppée de Crans-Montana dans le Haut-Valais, elle n’a jamais traîné ses baskets sur un kilomètre vertical. Ayant donné naissance à Lily en décembre dernier, Séverine, aussi affable que ravissante, a bien sûr fait l’impasse sur sa saison de ski-alpinisme, discipline où elle collectionne les prouesses : double victoire sur la Patrouille des Glaciers, opus 2006 et 2008, 2e en 2009 et 3e en 2006 à la Pierra Menta. Par ricochet, elle est un peu moins performante même si ses classements estivaux laissent entrevoir un prompt retour dans le giron de l’élite : 11e sur Sierre-Zinal, 2e à Ovronnaz-Cabane Rambert et Fully-Sorniot parmi les plus significatifs.
Et c’est bien encore la valeureuse Colette Borcard, née en 1964, qui pourrait bien stupéfier une nouvelle fois le landerneau du vertical race. Vivant à Neirivue où elle fréquente le Club Sportif, localité située dans le pays de la Gruyère (canton de Fribourg), elle n’a jamais entrepris le détour pour rien à Fully : 4e en 2004 en 42’01’’, 3e en 2005 en 42’25’’, 2e en 2007 en 41’27’’, mais surtout 1ère en 39’17’’en 2006, soit le 5e chrono féminin après ceux de Laetitia Roux en 2009 et Cristina Favre-Moretti en 2002, 2003 et 2004. Cette saison, elle rafle tous les podiums : 1ère sur l’Ultra-Montée du Salève, 9e et 2e V1 à Sierre-Zinal (prenant le dessus sur Etzenberger, 12e et 3e V1), 1ère sur le Cross du Vélan, le Trophée des Martinaux, Ovronnaz-Cabane Rambert et Fully-Sorniot. Excusez du peu !

Pronostic provisoire, sans connaître la complétude des inscrits :
1 Laetitia Roux.
2 Colette Borcard.
3 Nathalie Etzensperger.
4 Victoria Kreuser.
5 Séverine Pont-Combe.


François Vanlaton


Ma profonde gratitude à l’endroit de Sébastien Nicollier, président du Comité d’organisation du Kilomètre Vertical de Fully, pour m’avoir transmis si gentiment ces premiers noms.

Le site de la manifestation où la liste des engagés n’est toujours pas communiquée : http://www.teamlatrace.ch/km/index.php?option=com_content&view=frontpage&Itemid=1

Prochains billets, dans l’ordre : entretien avec deux participants. En premier lieu, un élitaire en la personne du Fulliérain Emmanuel Vaudan, 39 ans ; puis avec une anonyme, Audrey Branswyck, 32 ans, triathlète pensionnaire du Lille Métropole Athlétisme, qui pourrait se montrer à son avantage...

on peut pas faire mieux

OUAH!!! Quel plateau...
Et quel article.
Ca fait rêver

En attendant la liste des départs qui sera divulguée 48 heures avant le jour J, le site internet du Kilomètre Vertical de Fully communique désormais celle des inscrits. On y remarquera finalement l'absence de Séverine Pont-Combe, Laetitia Roux, Jean-Christophe Dupont et Yannick Ecoeur, cités dans mon premier billet.


Chez nos forumers, y figurent :
- Julien Liponne, alias le Cabri du Pilat.
- Ludovic Rey, alias Lud'Oche.
- Olivier Perrillat, alias Olivier.
- Emmanuel Barbier, alias le Vergnolain.

Et quatre invités particulièrement assidus:
- Christophe Doulat et son fils Joffrey.
- Alain Premat.
- Pierre-Louis Zajac.


Parmi les engagés, en dehors de ceux déjà dévoilés dans mon texte supra, on trouve notamment quelques noms qui pourraient s'illustrer:

Chez les filles:
- Les Cafistes d'Annecy Axelle Mollaret (victorieuse au Kilomètre Vertical de Nantaux le 3 octobre dernier), et Carole Pegoud.
- Les Chablaisiennes Catherine Juillaguet et Karine Plassat.
- Les skieuses-alpinistes du Swiss Team, Emilie Gex-Fabry, Jennifer Fiechter, Gabrielle Magnenat, Mireille Richard et Marie Troillet.
- Les skieuses-alpinistes du Team la Trace, Valérie Berthod-Pellissier (cousine d'Alexandre Pellicier, triple championne du monde, qui a encouragé le Granierain à se lancer dans " la peau "), et Marie-Jérôme Vaudan.
- La Valdôtaine Enrica Perico (qui a remporté la Montée au Pavillon le 26 septembre dernier).

Chez les hommes:
Pour les Français:
- L'Albertvillois Cédric Bernard.
- Le Ballavaud Daniel Challande.
- Les Beaufortains Steven Blanc, Yannick Blanc et Pierre-François Gachet.
- Le Cafiste de Chamonix Yann Gachet.
- Les Cafistes du Haut-Chablais Sébastien Baud, Alain Premat et Jean-François Premat.
- Le Chambérien Sylvain Montagny.
- Le Clusien Steve Stepanovic.
- L'Entremontain Fabrice Morat.
- Le Jurassien Jean-Pierre Bedez.
- Les Vorosses, section élite du ski-alpinisme au sein du Club Alpin Français du Léman, Martin Baltassat, Raphaël Bordet, Romain Bouther, Gilles Chevallay, Idris Hirsch et Adrien Piccot.

Pour les Suisses:
- Le Genevois Gilles Schenevey.
- Le pensionnaire du Ski Club des Diablerets Reynald Ginier (lauréat de l'ultime Pic Vertical du Col des Mosses en 2009).
- Le skieur-alpiniste du Swiss Team Allan Tissières.
- Le Trotteur de Fully Emmanuel Ançay.

Pour les Italiens:
- Le Valdôtain Jean Pellissier.


Comme convenu, je publierai demain ou mardi l'entretien avec Emmanuel Vaudan, et mercredi celui avec Audrey Branswyck.


La liste des inscrits: http://www.teamlatrace.ch/km/fichiers/Listeprovisoire2010.pdf

Question : Bonjour Audrey, peux-tu te présenter ?
Réponse : Je suis né une ch’tie pur sucre, étant née dans la capitale des Flandres le 28 mai 1978. Et je réside actuellement dans l’ouest de la métropole lilloise, précisément à Erqinghem-le-Sec, village de 500 âmes.

Question : Ta corpulence ?
Réponse : 1m70 pour 55kg.

Question : Quel est ton parcours sportif ?
Réponse : J’ai étrenné mes running en 2004 après avoir versé dans le basket une dizaine d’années. Et parallèlement, je me suis lancé dans le triathlon en 2005, simultanément avec le bike and run, le duathlon et le raid-multisports, ayant renoncé entre-temps à cette dernière discipline.

Question : Quel est ton club ?
Réponse : J’en ai deux en réalité ! Concernant l’athlétisme, je suis licencié depuis 2009 au Lille Métropole Athlétisme, formation nationalement connue pour être le refuge de pointures mondiales à l’instar du spécialiste du 1500m, Mehdi Baala. Sans compter sa myriade de titres comme celui des France de cross élite féminin en 2010. Fondée en septembre 2006 par la fusion entre l’ASPTT Lille et l’US Tourcoing, cette formation ne compte pas moins de 800 coureurs et 60 entraîneurs.
Ma seconde escouade est celle du Ch’ti Triath’Lille, la plus importante du Nord – Pas-de-Calais avec 140 sociétaires, émergée il y a plus de vingt ans.
Malgré tout, il est vraisemblable que pour l’an prochain, je ne reparte qu’avec mon club de triathlon, et ce pour des raisons financières.

Question : Quel est ton entraînement typé ?
Réponse : Je m’y soumets quotidiennement, hors compétition bien évidemment. Dans le détail, cela donne quatre jours sous l’égide du Lille Métropole Athlétisme, les trois autres étant dévolus au triathlon :
- Lundi : PPG.
- Mardi : natation.
- Mercredi : VMA longue.
- Jeudi : natation.
- Vendredi : VMA courte.
- Samedi : vélo.
- Dimanche : sortie longue d’1h20 englobant 1h de footing lent puis 20' au seuil.

Question : Et en phase compétition ?
Réponse : La semaine est bien sûr allégée avec des footings lents, à l’exception toutefois de la séance VMA du mercredi, édulcorée en 30x30.

Question : Arrives-tu à concilier un tel entraînement avec ta famille et ta profession ?
Réponse : Si je vis en concubinage, je n’ai toujours pas d’enfants. Quant à ma profession, je bosse en lycée professionnel où je suis enseignante en biotechnologie, ce qui me laisse, il faut le reconnaître, de conséquentes plages pour la pratique du sport. De plus, mon établissement, situé à la Bassée, n’est qu’à 17km de mon domicile. Et concernant ma préparation pour le Kilomètre Vertical de Fully, je ne peux pas dire qu’elle a été altérée par mon boulot ces quinze derniers jours, mes élèves prenant part massivement au mouvement contre la réforme des retraites.

Question : Quelle est ta discipline de prédilection en athlétisme ?
Réponse : la course nature de prime abord, le cross, et ensuite la route ; en revanche, je délaisse la piste.
Mais je fais davantage de route car dans notre région l’asphalte est omniprésent, même si le trail connaît de nos jours un véritable essor nonobstant les très faibles dénivelées du « plat pays qui est le mien » !

Question : Et en triathlon ?
Réponse : La courte distance et le half-ironman que j’affectionne particulièrement.

Question : Es-tu tributaire de la compétition ?
Réponse : Alors là, j’en suis totalement boulimique, aux deux tiers consacrés à la course à pied, le restant au triathlon sans occulter le bike and run, très populaire chez les ch’tis. Maintenant, je reconnais pleinement que je ne pourrais pas en faire autant si je m’orientais sur les aventures au long cours, à l’instar du marathon, du trail ou de l’ironman qui me sont inconnus.

Question : Les performances sont-elles toujours du même acabit ?
Réponse : Bien sûr que non ! A un moment donné, je paye cash ce rythme débridé, à l’image du Semi-Marathon International de Lille Métropole, le 4 septembre dernier, où mon chrono est en recul d’1’29’’ par rapport à l’an passé (1h31’13’’contre 1h29’44’’), en raison d’un half-ironman disputé le dimanche précédent (4e sur 18 filles lors du Ch'TriMan à Cambrai).

Question : Quelles sont tes temps référentiels sur route ?
Réponse : Sur semi-marathon, celui indiqué précédemment, à savoir 1h29’44’’ à Lille, opus 2009 ; sur 20km, 1h25’46’’ le 1er mai 2010 à Maroilles ; sur 10km, malgré l’intensité de ma préparation, je n’arrive toujours pas à descendre sous le seuil fatidique des 40’ : cette année, 40’30’’ le 5 avril à Lomme, synonyme de record, 40’34’’ le 15 octobre à Cysoing.

Question : Et en cross ?
Réponse : Je m’y adonne passionnément, ayant pu cette année me qualifier aux France de la Roche-sur-Yon sur l’épreuve élite, et ce en tant qu’individuelle et non dans le cadre de mon équipe du Lille Métropole, ce qui était en quelque sorte l’apothéose de ma très jeune carrière ! Mon parcours fut en effet un sans faute : 19e aux Départementaux, 21e aux Régionaux, 37e aux Interrégionaux. Au final, une 223e place sur 426 classées mais j’étais surtout grisée, en dehors de cette inespérée qualification, par le contact avec la foultitude de championnes présentes. Je me sentais véritablement toute petite !

Question : Pourquoi viens-tu à Fully ?
Réponse : C’est Robert, un accompagnateur en montagne demeurant à Lille mais sillonnant la planète, des Andes à l’Himalaya via l’Atlas, qui m’a transmis le virus de cette course singulière, l’ayant concourue en 2006 en 56’44’’. Il sera d’ailleurs en ma compagnie mais je crois bien que tu le connais, n’est-ce pas ?

Question : Effectivement, çà me dit quelque chose… Pour en revenir à Fully, en quoi cette manifestation t’apparaît-elle atypique ?
Réponse : Accomplir un chrono, ce qui n’est pas banal pour une course nature ! Ensuite, comme l’illustre parfaitement la vidéo de l’édition 2007 figurant sur le site internet fulliérain, l’ambiance extraordinaire prévalant le long du parcours, qui exhale une telle chaleur, un tel souffle, qu’elle tranche singulièrement avec l’indifférence dans laquelle nous courons en temps ordinaire. Enfin, dans mon cas personnel, il s’agira de mon premier vertical race !

Question : Cela signifie que tu pars à la découverte de la grimpée sèche ?
Réponse : Non seulement de la montée sèche mais également de la course de montagne ! Ma seule expérience sur le relief a été à l’occasion d’un trail en 2006, celui du Canigou dans les Pyrénées Atlantiques (34km pour 2134md+ et -), où j’ai fini 35e sur un total de 78 féminines. Test qui n’a pas été vraiment concluant en raison de violentes contractures aux quadriceps sur la descente, motif pour lequel je privilégierai, dans un premier temps tout au moins, l’ascension stricto sensu le jour où je fréquenterai assidûment la montagne.

Question : T’es-tu préparée en conséquence ?
Réponse : Qu’en partie seulement, le Nord – Pas-de-Calais étant d’une désespérante platitude même si j’y suis attachée viscéralement. Deux trails ont été à mon menu le mois dernier : le 12, ce fut le 17km de la Côte d’Opale à Marquise (seconde sur 334 finisheuses). Puis le 26, le 14,5 de la Course des Terrils à Raismes (4e sur 268 arrivantes), où il a fallu se faire violence pour partir à l’assaut de trois de ces proéminences charbonneuses, ultimes vestiges du passé houiller dont les ch’tis s’enorgueillissent tant ! Mais bon, je mesure pleinement que c’est largement insuffisant pour aborder dans de bonnes conditions le mur bas-valaisan, n’ayant à mon actif ni fractionnés de côte, ni montée sèche en grandeur réelle. La montagne s’est toujours réduite à la… randonnée, excepté le Canigou !

Question : Dès lors, affiches-tu des ambitions ?
Réponse : Hélas non puisque je pars complètement dans l’inconnu, étant dépourvue de repères. Mais cette imprévisibilité n’est pas pour me déplaire, et puis n’est-ce pas finalement la définition même de la vie mon cher François ?

Question : Oh oui, sur ce point là, je te donne mon aval, et pas qu’à moitié ! Si tout était fixé d’avance en effet, quel sens pourrions-nous donner alors à notre existence ? Le néant, assurément ! Mais quand arrives-tu dans la région ?
Réponse : Dès ce vendredi en fin d’après-midi en train, ne travaillant pas ce jour-là. Cette nuit, j’ai réservé un gîte à Argentière dans la vallée de Chamonix, ce qui limitera mon déplacement le matin même de la course, Fully n’étant qu’à 42km, soit 3/4 d’heure en voiture. Samedi, Robert partant à 9h10’40’’ de la Belle Usine et moi-même à 9h52’40’’, cela me laissera en outre le temps de m’échauffer sérieusement, une des conditions sine qua non pour tenter l’exploit sur une distance aussi brève (1,920km pour 1000m de dénivelée positive) !

Question : Mais dis donc, ta motivation et ta concentration semblent se décupler à l’approche du jour J ?
Réponse : C’est exact, dès que j’enfile un dossard, je suis tout autre et dans ce cas précis, manquant qui plus est d’expérience, doux euphémisme en l’occurence, je vendrai encore plus chèrement ma peau ! Surtout qu’un de mes coachs sera sur place pour me prodiguer les derniers conseils et me booster, ayant déjà défié le parcours à trois reprises.

Question : Son nom ?
Réponse : Jocker !
Commentaire: Sacrée Audrey, va !

François Vanlaton

Le billet sur Emmanuel Vaudan sera mis en ligne après la course. Texte qui intégrera sa préparation d’avant-course puis ses impressions après coup.



13 décembre 2009, à l'occasion du Cross du Bois Leurent à Roncq (7400m), Audrey Branswyck décroche la timbale.
Cliché du quotidien régional " la Voix du Nord ".



6 juin 2010, lors du Triathlon de Gravelines servant pour le Championnat Nord - Pas-de-Calais de Triathlon Courte Distance, Audrey Branswyck, à droite sur la photo, conquiert son premier titre après huit années marquées par l'hégémonie de Laurence Vandermesse. Sans doute l'une de ses plus belles actions d'éclat sportives.
C'est durant la troisième et ultime partie du triptyque, les 10km de course à pied, qu'Audrey fit la différence. Partie avec 1'30'' de retard sur la femme de tête, Virginie Leroy (Duathlon-Triathlon Oignies), à gauche sur la photo, et ce à l'issue des 1500m de natation et 42km de vélo, la Lilloise, absolument déchaînée, combla son retard pour franchir la ligne salvatrice avec 9' d'avance sur son émule du jour.
Cliché de l'organisteur, Gravelines Triathlon.