JOSIANE PICCOLET EN DEMONSTRATION AU TRAIL DE SUR-LYAND (AIN), CE 6 JUIN 2010

Merci Denis pour les résultats (ou en pdf)

PREMIERE MILLESIME DU TRAIL DE SUR-LYAND A CORBONOD (AIN)

PICCOLET ET JOLY EPOUSTOUFLANTS !

Nonobstant la faible affluence en raison de la myriade d’épreuves disputées concomitamment dans le secteur, cette édition princeps a consacré deux beaux champions, un simple entérinement pour Josiane Piccolet, une authentique résurrection pour Jérôme Joly. Ouvrant du même coup une nouvelle page dans la légende du Grand Colombier, ce petit arpent méridional du Jura qui n’a jamais été tendre avec les amateurs de la petite reine.

Détonante manifestation que ce Trail de Sur-Lyand se substituant à l’antique montée sèche depuis Gignez ! Thierry Reinheis, ubiquiste président des Amis de Sur-Lyand, qui a porté sur les fonts baptismaux cette course nature masquait mal son désarroi devant la multiplication des impondérables. Du moins dans un premier temps ! Peleton clairsemé, panne du système informatique, fourvoiement d’une dizaine de trailers sur le parcours marcheur en lieu et place de celui, différent, des coureurs, doléances d’athlètes concernant l’absence regrettable des panoramiques crêtes du Grand Colombier sur l’épreuve : la litanie des infortunes prenait une telle ampleur qu’elle ne pouvait qu’électriser l’atmosphère qui n’avait pourtant rien d’étouffante quand Ra darda ses premiers rayons ! Pourtant non sans un indéniable entregent marié avec une impressionnante placidité, ce précurseur de trail parvenait à éteindre le feu, retrouvant le large sourire qui lui sied si bien.

Le banquet et…
Oui d’une humeur bonhomme ce maître d’oeuvre, surtout en voyant triompher doctement deux inextinguibles étoiles de la course nature ! La Savoyarde Josiane Piccolet au premier chef qui, à 53 ans, n’a jamais cessé de briller au demeurant, petit bout de femme réfractaire à la moindre parcelle du temps qui court. Le Pontévallois Jérôme Joly en second lieu, scintillant subitement à 39 ans après une interminable éclipse de trois ans, synonyme d’une accablante déprime, s’empâtant d’une dizaine de kg et altérant in fine son incontestable potentiel (1h14’53’’sur semi-marathon et 34’01’’sur 10km). Sans vouloir dévaloriser leurs adversaires du jour, oh combien valeureux et méritants, ils firent tous deux bande à part, caracolant invariablement en proue de course. Excepté peut-être la sociétaire du prestigieux Team Salomon qui fidèle à ses prudentes entames se retrouvait 4e fille après dix minutes d’équipée sauvage. Opportunément coaché par Jean-Claude, sa moitié qui ne la lâche jamais, elle fila alors promptement à l’anglaise, bien en amont des redoutables écueils qui allaient jalonner la mi-parcours.
Profusion de dévers, indigestes raidillons contraignant à adopter un rythme de sénateur, éreintants hors trace, le tout sous d’obscures sous-bois ou prairies tapissées d’herbes folles, ce trail justifiait bel et bien son label. Et ce en dépit des modestes mais trompeuses distance et différentiel (15,5km pour 600md+). Bref un cocktail explosif qui en décontenança plus d’un, très loin de la sinécure fantasmée…

… les miettes !
A l’arrière, les places étaient chères pour escalader les deux ultimes marches des deux podiums, témoignage d’une légitime et fière reconnaissance. Chez la gent masculine, le paroxysme fut à son comble. Se débarrassant sans autre forme de procès de Jimmy Azema sur le premier juge de paix, les deux fuyards, l’Ambarrois Laurent Lemaître, 32 ans, étrennant les runnings depuis l’orée… 2010, et le Bressan Jean-Luc Fion, 41 ans, ne se quittèrent plus d’une semelle. Les trois derniers et roulants kilomètres de la piste sylvo-pastorale eurent finalement raison de l’opiniâtreté du vétéran, distancé de… 21 infinitésimales secondes.
Enfin, chez les filles, comment ne pas souligner de prime abord la surprise du chef, à savoir le rang de dauphine pour l’Ambarroise Michèle Goiffon, 46 ans, peu accoutumée à ce type de récompense, brûlant le peu de cartouches qui lui restaient à quelques encablures du but. Et que rajouter à l’héroïsme des deux suivantes, la Revermontoise Véronique Rousset, 44 ans, et la Gessienne Pascale Marie, 47 ans, blessées depuis plus d’un mois, totalement à court de forme, qui ne s’en laissèrent pourtant pas compter, accaparant le faîte du classement, respectivement 3e et 4e.
Marlon Santi, pour le compte du « Dauphiné Libéré », édition Bellegarde – Pays-de-Gex, en date du mardi 8 juin 2010.


REPERES

LES DEFIS DE JOSIANE PICCOLET
Comme à l’accoutumée, Josiane était radieuse sur l’aire d’arrivée. Le sentiment du devoir accompli pour reprendre la formule consacrée. Imprimant son fameux rythme métronomique qui fait merveille, elle courut au seuil, se servant de cette compétition comme un simple galop d’entraînement ; à l’image du Maratrail de Faverges de samedi prochain qui ne la verra donc pas puiser profondément dans ses réserves, même si, ce serait mal la connaître, elle n’ira sûrement pas en victime expiatoire, surtout face à Christiane Lacombe désormais quinqua comme elle. Non cette année, ses objectifs majeurs sont essentiellement la CCC le 27 août et l’Endurance Ultra-Trail des Templiers le 22 octobre.
Concernant la petite sœur de l’UTMB, on verra enfin son museau s’aligner sur l’une des épreuves bichonnées par le couple Poletti. Elle en fera sa reconnaissance les 17 et 18 juillet avant de se plonger dans les bras de Morphée, à l’exception toutefois d’un ultime rendez-vous, au choix le Championnat du Canigou (1er août) ou le 23km du Trail Ubaye Salomon (8 août). Quant à la manifestation aveyronnaise, ce sera la première fois qu’elle s’alignera sur une distance excédant les 100km (111 précisément pour 4200md+).
Bien évidemment, fidèle à son sponsor, elle n’interrompra pas sa participation au Challenge National Salomon dont elle a remporté brillamment les quatre éditions (2006 à 2009). Mais ce dessein sera plus accessoire même si après trois manches, elle en occupe déjà la tête (5e sur le 24km du Ventoux le 21 mars, 1ère à la Vallée de Chevreuse le 4 avril et sur le 57km de l’Ardéchois le 1er mai) ; en attendant le Cross du Mont-Blanc le 26 juin, le Bout du Monde le 11 juillet où elle est très attendue, et donc peut-être le Canigou.
Bossant intensément dans sa chère commune de Drumettaz-Clarafond comme aide à domicile, elle peut en tout cas moduler à sa guise son emploi du temps (entre 20 et 25 heures par semaine), ce qui lui permet de courir de façon conséquente : aux antipodes de son ancien job de coiffeuse aux horaires frisant la démence.

BRAVOURE ET MAGNANIMITE DE PASCALE MARIE
Victime d’une sérieuse entorse à la cheville le 2 mai dernier à l’occasion du Trail de Douvres, et ce à 4km de la ligne salvatrice, Pascale Marie n’en acheva pas moins courageusement la course, préservant miraculeusement sa première place. Et dimanche à Sur-Lyand, la pensionnaire d’Ain-Est Athlétisme, se retrouvant seconde en empruntant par mégarde l’itinéraire plus direct des marcheurs, préféra attendre les 3e et 4e féminines qui la précédaient initialement. Belle illustration d’un état d’esprit sportif à tous points irréprochable.
Cette saison, tout en s’alignant sur le Challenge de l’Ain des courses de montagne âprement disputé avec Véronique Rousset, elle prendra le départ du Marathon du Mont-Blanc le 27 juin (17e en 2009), et surtout de la CCC.
Se référer à son portrait dans la rubrique éponyme.

UNE NOUVELLE FORUMEUSE : VERONIQUE ROUSSET
En apprenant l’existence de notre forum, Véronique Rousset, 3e à Sur-Lyand, nous a rejoints dès le soir même, à la vitesse de l’éclair en quelque sorte !
Née le 27 novembre 1966, elle a rallié l’an passé Ambérieu Marathon, le club phare de la course nature dans l’Ain. Les raisons ? A la fois pour l’excellent état d’esprit qui y prévaut (une grande famille dixit Véro), et aussi pour l’extraordinaire personnalité du président Pierre Page qui met à disposition des athlètes tous les moyens pour les faire progresser. Elle n’en continue pas moins d’adhérer à l’association bressanne de trailers dénommée Not Dead But Bien Raid, que fréquentent notamment les réputés Laurent Tissot et Didier Fion qui sera présent sur le Maratrail de Faverges.
Professeur d’anglais à Bourg-en-Bresse, à mi-temps dans le public, le restant dans le privé (situation des plus atypiques !), elle réside à Meillonnas, village de 1300 âmes blotti dans le Revermont. Ce premier contrefort du Jura séparant la Bresse du Bugey a une profonde identité, connu en particulier pour sa remarquable avifaune rupestre et la richesse de sa flore, aussi bien montagnarde que, plus surprenant à cette latitude, méditerranéenne.
Divorcée et trois enfants à sa charge, elle peste contre la misogynie ambiante au sein des pelotons, les prestations des féminines n’étant pas reconnues à leur juste valeur selon elle, faisant référence notamment à toutes les tâches exclusives qui leur incombent et entravant leur progression.
A la fin avril, elle s’est blessée sérieusement à l’entraînement en évitant une portion spongieuse, s’ouvrant le genou et se déplaçant cloison nasale et mâchoire. Ce qui ne l’empêcha pas de concourir rapidement sur les compétitions de son département : 4e au Trail de Douvres (2 mai), 10e sur le Défi des Manants (16 mai), lauréate au 15km de la Ronde des Moulins (30 mai).
Ses prochaines sorties : le Marathon Relais des Entreprises et Associations par escouade de six, à Viriat (nord de Bourg-en-Bresse), ce samedi 12 juin; le Tour de l’Ain couru en quatre étapes sur route par équipe de sept, du 23 au 26 juin; le 25km du Trail de la Dent du Chat, le 11 juillet; le Trail du Hérisson dans le Jura, le 22 août; sans occulter les manches du Challenge de l’Ain de la montagne où elle ne visera rien que moins que le titre.

EN BREF
Seconde à Sur-Lyand, Michèle Goiffon, née le 11 août 1963, s’est licenciée à Ambérieu Marathon en 2004, un an après avoir commencé à jogger. Directrice d’une agence bancaire à Montréal-la-Cluse (près de Nantua), elle est encore férue de raid qu’elle pratique à compter de cette année avec son compagnon. Pas d’échéances bien définies pour Michèle qui court uniquement pour le plaisir et au feeling, ce qui n’exclut pas des performances de choix à l’instar de celle de dimanche.
Né le 22 septembre 1977, Laurent Lemaître, dauphin de Jérôme Joly, est un ch’ti pur jus (né à proximité de Fourmies dans le Nord). A son grand désarroi, il a dû abandonner le football en raison des incessants changements d’appui qui faisaient souffrir sa cheville, ce qui explique son entrée dans la course à pied cette année. Chercheur santé animale à Saint-Vulbas (Plaine de l’Ain), il endossera immédiatement le maillot d’Ambérieu Marathon où naturellement il ne se fixe pas de réels objectifs pour cette saison découverte. On le verra arpenter entre autres le Tour de l’Ain et les manches du Challenge de l’Ain de la montagne.
Enfin, ultime mot pour le vainqueur Jérôme Joly, qui pour sa première année de vétéran (il est né le 26 juin 1970), remonte doucement la pente après son épouvantable traversée du désert, comme en atteste entre autres sa prestation sur le Défi de Fort-l’Ecluse le 25 avril (8e). Désireux de revenir dans le giron d’Ambérieu Marathon, sa hargne de retrouver son lustre d’antan fait plaisir à voir, concourant simultanément pour les trois plus importants challenges de l’Ain : départemental, montagne et agglo.