LA SECURITE DANS LE TRAIL

Course de trail en 2015 avec l'évolution des réglements :



C'est beau le trail, symbole d'espace, de liberté .... c'est plus facile pour nos Préfets d'aller emmerder les organisateurs de trail que d'aller combattre l'insécurité dans nos villes.

Moi je suis curieux de voir Jonathan Wyatt avec bonnet, collant, portable, couverture de survie, gants pour le Cross du Mt Blanc samedi prochain. Cela fait 25 ans qu'il court à travers toute la planète et je suis bien sûr que ça va être la première fois que ça va lui arriver !

Fais gaffe Jonathan, en plus, en traversant le Col des Montets on peut se faire écraser par une voiture.

Question : est ce qu'on aura droit à un sherpa pour porter nos affaires ? moi je prendrais Dawa

jl a écrit:Course de trail en 2015 avec l'évolution des réglements :

C'est beau le trail, symbole d'espace, de liberté .... c'est plus facile pour nos Préfets d'aller emmerder les organisateurs de trail que d'aller combattre l'insécurité dans nos villes.

Ce qui m'étonne le plus, c'est que si c'était vraiment le préfet qui imposait le réglement quant au matériel, alors toutes les courses du département seraient logées à la même enseigne. Or, par exemple, je suis en train de remplir l'inscription pour la montée du Nid d'Aigle (arrivée à 2372m !) et il est seulement conseillé : ''Prévoyez des vêtements de rechange chauds à l'arivée". Donc soit il y a des organisateurs rebelles des consignes préfectorales (j'en doute), soit certains en rajoutent dans le réglement pour se protéger (ou peut-être pour faire + trail et course + engagée que les autres... )
Bref, je serais curieux de connaître pourquoi il existe tant de différences entre les courses et quelles sont les obligations préfectorales réelles?

Tiens, idem pour le Trail des 2 Lacs, petit frère de la 6000D, aucun matériel obligatoire et pourtant un passage à 2700m!

ça devient dingue ces listes de matos ! après c'est toujours la même histoire, tant qu'il n'y a pas d'accident, tout va bien. le jour où un mec mourra d'une hypothermie, nul doute que les assureurs, la justice et d'autres se chargeront de vérifier que l'organisateur avait bien rempli son obligation de moyens quant à la sécurité des coureurs.
ensuite chaque organisateur place le curseur où il peut... je ne juge surtout pas !

exemple pour le matériel au ptit tour des fiz :

Obligatoire et contrôlé avant le départ de la course ainsi que sur le parcours.
§ réserve d’eau d’1L minimum
§ veste imperméable
§ caleçon long ou corsaire
§ sifflet
§ lampe frontale
§ couverture de survie
§ gobelet Quechua et sac à déchets (remis lors de la remise des dossards)
§ téléphone portable

pour 30km avec départ à 8h du matin! (la frontale...).

et bien ça sera sans moi, peu importe la beauté du parcours, je n'ai aucun plaisir à payer 35 euros pour courir avec un balluchon sur le dos. Mieux vaut une bonne sortie solitaire.

Heureusement il reste pas mal de courses de village où on peut courir léger.

J'adore ton post jl

Et ce sera comme le ski-alp, à savoir la recherche du matos ultra-léger (sac, veste...) et donc ultra-cher! (130€ le dernier sac Salomon...).
JL, prépare toi à la question : combien de secondes économise-t-on entre un sac de 800g et un autre de 1,5kg sur 1000m de dénivelé entre 2 coureurs de niveau égal !

Trop marrant jl
Pour l'UTMB, ça devient technique

EQUIPEMENT
Matériel obligatoire :
- téléphone mobile avec option permettant son utilisation dans les trois pays
(mettre dans son répertoire les n° sécurité de l’organisation, garder son téléphone allumé, ne pas masquer son numéro et ne pas oublier de partir avec une batterie chargée)
- gobelet personnel 15cl minimum (bidons exclus)
- réserve d'eau minimum 1 litre
- deux lampes en bon état de marche avec piles de rechange pour chaque lampe
- couverture de survie de 1,40m x 2m minimum
- sifflet
- bande élastique adhésive permettant de faire un bandage ou un straping (mini 100 cm x 6 cm)
- réserve alimentaire
- veste avec capuche et fabriquée avec une membrane (Gore-Tex ou similaire) imperméable (minimum conseillé 10 000 Schmerber) et respirante (RET conseillé inférieur à 13) permettant de supporter le mauvais temps en montagne
- pantalon ou collant de course à jambes longues OU combinaison d’un collant et de chaussettes couvrant entièrement la jambe
- vêtement chaud à manches longues (type « seconde couche », coton exclu) d’un poids de 180g au minimum

- casquette ou bandana ou équivalent
- bonnet
- gants chauds et imperméables
- sur-pantalon imperméable

Faut avoir un sacré sac...

Juste une précision "technique" (sans jugement sur le fond).
Les dimensions de la couverture de survie , du collant , etc , ont été rendues "obligatoires", compte-tenu du génie employé par certains coureurs : collant type "poupée barbie" ou de "femme style dim" , couverture de survie de 20cmX20cm , bande élastique de 5cmX5cm , réserve d'eau... vide , juste la poche mais sans eau, etc.
Pour le sac , effectivement certaines marques en sortent un "spécial" adapé à cette réglementation, le "5l" ne suffisant plus.

Voici la règlementation FFA des courses Hors Stade : arrow: http://www.athle.com/asp.net/main.html/html.aspx?htmlid=1345

Tout est décrit : matériel, secours, etc...

Je suppose qu'on sortirait d'un cadre juridiquement défendable mais quid de faire signer une décharge aux coureurs qui le souhaitent mentionnant qu'ils prennent le départ avec leur propre matériel ayant pris connaissance, par ailleurs, de la liste obligatoire et/ou conseillée?

Je suis perso sur la TDS cette année... et bien je pensais pouvoir prendre le départ avec le même équipement qui m'avait emmené au bout lors de la splendide édition 2010... et bien raté, il faut que je trouve le pantalon, la gore-tex et le maillot ML de 180gr... On va arriver doucement vers les 100€ supplémentaires...

Je ne suis pas un maso (la Flégère 2010 pendant la CCC j'y étais) et je sais qu'il faut du matériel et que certain partent un peu "léger"... mais bon, j'en ai un peu marre du système où tout devient obligatoire et que le moindre pépin retombe sur les organisateurs...
L'organisateur fait son possible (en général) pour offrir un cadre de course le plus approprié possible, donne les consignes de course et conseil sur le matériel indispensable... A partir de là, je sais à quoi m'attendre...

Avec le doyen de l'Ardéchoise qui est tombé la semaine dernière, on aurait du interdire le départ des championnats de France au plus de 50ans ... On aurait privé Jeannie de son 58ème titre ce matin

il n'y aurait pas aussi un effet de mode ? une pression des équipementiers ?
si t'as pas tes chaussettes jusqu'aux genoux, ton équipement super contention qui te donne 50% de Vo2 en +, tes pompes de 15cm de haut que tu sens même plus que tu es en train de courir, et ton sac à dos de 10l plein de tuyaux avec des poches et des zip dans tous les sens... t'es pas un vrai traileur, ou alors tu mets ta sécurité en danger...

les gammes de produits ultralight labellisés UTMB n'existent pas déjà ? si non ça ne va pas tarder...

toutes ces contraintes deviennent des éléments de choix entre 2 courses, au même titre que les prix des inscriptions (autre débat...)

Tant que ces épreuves font le plein, que ça se bouscule pour y participer, c'est qu'il y a bien assez de monde pour s'accommoder des règlements (à géométrie un peu variable) et des contraintes imposées...
Comme Julien G , ce genre de contrainte me g..fle sérieusement, et je prends de moins en moins de plaisir à prendre le départ de ces épreuves où c'est la course à l'équipement. La course à pied avait cet avantage par rapport à d'autre sports d'être "basique" dans le bon sens du terme (comparée au ski de fond, ski alp, cyclisme) mais là on commence à devoir se prendre la tête de la même façon! Bien dommage...

Business is business...
Les grandes marques sont en train de profiter de l'engouement du trail.
J'ai l'impression que sur les grandes épreuves, on commence a trouver l'esprit ''marketing'' que l'on peut trouver sur les triathlons labelisé ''ironman'' depuis quelques années: les inscriptions de ses ironman sont cloturés en quelques jours, avec des épreuves dépassant parfois les 2000 inscrits. Tarif de l'ironman de Nice: 475 euros... Je ne parle même pas du matos.... Combi de nat à 600 €, vélos a plus de 4000, tenues, running,...ect
J'ai l'impression que le trail (les grandes épreuves tout du moins) est en train de prendre le même chemin

Quand on voit le lien donné par Dominique on voit quand même qu'il y a une sacré pression qui est mise sur l'organisation concernant la sécurité.

Je trouve que c'est ça qui est excessif et je suis de l'avis de Pascal, halte à la déresponsabilisation de l'individu. Ce n'est pas à l'organisateur de compenser l'inconscience éventuelle de quelques uns. Il doit y avoir un minimum de moyens pour les aléas mais sauf cas extrême chacun assume.

.... après on se plaint d'être dans une société d'assistés.

Pour les produits labelisés UTMB... il suffit de faire le tour des sites spécialisés... il y a quasiement systématiquement un lien "sélection UTMB"

Qu'on impose un minimum de matériel sur un UTMB, je peux le comprendre.
La durée dépasse les 30 heures pour un bon nombre de participants et on fait le tour du massif du Mt Blanc avec un fort risque de rencontrer des véritables variations météorologiques en fonction des vallées.
En revanche, sur un effort de 40 km, il faudrait faire preuve de bon sens et imposer le matériel en fonction des conditions du jour. Il risque de faire très chaud dimanche et si on peut éviter d'avoir un sac à dos, on s'en passera bien.
Ensuite, il y a l'application du règlement. Comment fait-on si le vainqueur ou même les 10 premiers se présentent sans le matos obligatoire à l'arrivée? Seront-ils tous mis hors course? Au contraire, celui qui respecte les règles du jeu pourra se trouver lésé s'il voit ses adversaires avec quelques centaines de grammes en moins?
Vraiment pas simple à gérer tout ça!

comme dans les sky running ils demendent qu un k way et c est tout !!!!! pas de goblet et tous!!!!!!

bonsoir,


pour répondre à nicomartin , voici un exemple:

dans le réglement de l ' aravis trail , il est spécifié qu ' on ajoute des minutes de pénalités à ceux qui n' auront pas le matos :

Pénalités et Disqualification
30 minutes de pénalité par effets manquants suivants : Réserve d'eau, réserve alimentaire,
1h de pénalité par effets manquants suivants : Sifflet, Polaire manche longue, bonnet ou buff.

2h de pénalité par effets manquants suivants : Couverture de survie, Veste imperméable, Pantalon ou sur-pantalon ou collant,

Les pénalités pourront aller jusqu'à la mise hors course.
Sera disqualifié tout coureur qui n’aura pas respecté le présent règlement.

Comme l’a bien exprimé Nicomartin, il faut faire preuve de bon sens :

Ne pas confondre une épreuve de 4 à 5h00 avec une de 15à 25 ou 46 h00 !!

Ne pas confondre un trail de montagne culminant à 1800 m et un culminant à 2700m !

En tant qu’ organisateur que je vais donner mon avis :

Sur l’Ultra-Tour du Beaufortain, nous exigeons : (extrait du règlement)



D. Matériel obligatoire :

Tout concurrent devra posséder en permanence :



*Une réserve d’eau d’une capacité minimale de 0,6 L.

*Des réserves alimentaires.

*Une lampe, une couverture de survie, un sifflet.

*Un gobelet pour les ravitaillements. (nouveauté 2011).(qui sera offert)

Tenue vestimentaire et rechange :

*Le concurrent devra posséder, sur lui ou dans son sac, sur la totalité du parcours les vêtements suivant de taille adulte:

*Une veste ‘coupe-vent’.

*Un vêtement ‘haut’ à manches longues.

*Un collant

* Le matériel obligatoire ne sera pas contrôlé avant l’épreuve, le

concurrent, signant la feuille de départ, le samedi matin s’engage à posséder

ce matériel obligatoire.

*Des contrôles inopinés, de matériel obligatoire, seront réalisés sur le

parcours, en cas de manquement, le concurrent sera lourdement pénalisé.



Cette liste est simple, peu exigeante. Cependant je reçois de nombreux mails ou coups de tel me demandant si le collant ou « haut » manches longues sont obligatoire !!!

A chaque fois je réponds qu’en cas de petits nuages masquant le soleil, à 2500 m il fait immédiatement frais. Si l’on se replace dans une situation de fatigue, mouillé de transpiration, « le frais devient rapidement froid ! ». Et je n’évoque pas le petit accident qui oblige à rester un certain temps à attendre du secours…Alors, trouver des habits secs et chauds dans son sac, doit être réconfortant et …indispensable. (et je n’ai pas parlé du vent).

Je pense que l’organisateur ne doit pas tomber dans l’exagération (j’ai aimé la remarque de Seb 73 : « ou peut-être pour faire + trail et course + engagée que les autres... » , mais que le coureur doit lui aussi faire preuve de réalisme : on ne va pas en montagne, pour une longue durée, en tenue de plage !

De plus, comme je considère qu’un ultra-trail n’est qu’une très longue rando sportive, le coureur ne doit pas être à 500gr prêt !

Enfin, dans le même ordre d’idée, certaines organisations demandent un certificat médical spécial à leur épreuve. La remarque de Seb73, est encore pertinente. Mais c’est un autre sujet.

François www.ultratour-beaufortain.fr

Dans leur globalité, je partage ce qui vient d'être écrit concernant la sécurité.
De prime abord, ayons-le bien à l’esprit, celle-ci est l’une des pierres angulaires de notre sport favori qui regorge de dangers, tant objectifs que potentiels, au demeurant dans le milieu montagnard. Négliger cet aspect-là serait irresponsable, tant pour les organisateurs que les trailers, et équivaudrait à se tirer une balle dans le pied.
Mais l’abus réglementaire n’est pas non plus la solution car il nous déresponsabilise totalement et en conséquence nous incite à sous-estimer les risques, ce qui non seulement est très aventureux mais va également à l’encontre de l’objectif assigné à l’origine.
Il est clair que notre société est avant tout celle de l’assistanat et le trail ne fait pas exception à cette tare bien française. Et puis ce volet sécuritaire n’est qu’un prétexte pour certains requins afin de pervertir notre sport favori en vulgaire pompe à fric, se fichant du tiers comme du quart du fameux esprit trail, par ailleurs de plus en plus un mythe qu’une réalité.
Le fait d'avoir un sac de plus en plus lourd à porter revêt aussi un autre aspect, compétitif celui-là et mis davantage en sourdine, aussi bizarrement soit-il. En l'occurrence de voir la course nature galvaudée et devenir à terme une simple randonnée sportive ce qui, vous l'avouerez, serait une véritable hérésie, un gâchis absolu.
A l’image de Julien G et Benoît, je ne pourrais alors que déserter la compétition et par ricochet m’éclater seul en montagne.
Et si la course nature avait mangé son pain blanc ? De tout cœur, j’espère me tromper mais le fait d’observer la courte distance emboîter le pas au grand format du point de vue réglementaire ne m’incite guère à l’optimisme.
François Vanlaton

joffrey doulat a écrit:comme dans les sky running ils demendent qu un k way et c est tout !!!!! pas de goblet et tous!!!!!!

Exact et ils sont en montagne, on voit que certain emporte quand même une gourde, à chacun de faire comme il préfère mais les ravitos doivent être plus nombreux.
Pour ma pars, je pense que pour des courses allant jusqu'à plus ou moins 50 bornes une gourde suffi et on rajoute un coupe vent léger pour celle très typé montagne ensuite à chacun de voire suivant les conditions météo et de bien comprendre dans quoi on s'engage.

Désolé c'est du ski de rando, mais ca montre bien l'évolution de la société dans les sports de nature et la recherche à tout prix d'un responsable. Lisez ça, je suis tombé sur le c** :

http://www.kairn.com/news__76714.3-mois-prison-avec-sursis-pour-arva-eteint.html

C'est vrai que cette décision de justice est stupide, car Madame a failli y passer! (Quoi que dans l'histoire je ne sais pas ce qu'elle est devenue), mais tout aussi stupide, la non mise en service d'un arva que l'on porte sur soi, en ski de rando! Voulait il économiser les piles?

Je pense que notre société oublie le bon sens. Au niveau du trail, certains organisateurs et certains coureurs l'oublient également!

François

...... pendant ce temps en France il y a des endroits où l'on se tire dessus à la Kalachnikov !

je me permets juste d'intervenir dans cet intéressant débat.

Pour avoir participer l'an dernier au TDG (qui est un peu l'Everest du trailer, c'est le plus long, le plus haut et patati et patala), bref c'est le plus dur.

Là, sur le plan du matos, des contrôles, c'est vraiment light. Néanmoins, quand tu t'engages, tu signes un grosse décharge de responsabilité qui t'explique que t'es en haute montagne, tu es autonome et que tu devra avoir le matos nécessaire pour faire face aux conditions.

Et ben, en 2010, il n'y a eu qu'une seule hypothermie, faut dire que c'était de nuit à 3000m sous la neige.

Perso, au 270e km à 23h, un contrôleur est venu m'expliquer que le coureur devant moi était à plus de 2h, idem pour celui derrière, que j'avais un col à 2700m et 1400m de descente avant de retrouver un semblant de civilisation. Dans ces moments, tu réfléchis à 2 fois, si t'as une bonne veste, des piles, ...

je pense que notre conception très française de la sécurité que ce soit en trail ou ailleurs avec cette recherche quasi hystérique du ZERO accident tant les élus ou les préfectures ont peur d'être mis en examen commence à atteindre ses limites.
Il faut avant tout RESPONSABILISER le coureur par une bonne information. Mécaniquement les organisateurs auront d'ailleurs moins de "clowns" prendre le départ.

PS : dans la série, en 2014, on fera des compèt de ski-alpinisme avec des stop skis sur les planches de course