LES GLAISINS: HISTOIRE D'UN TRAIL OU LA MAGNANIMITE D'UN PHOCEEN
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LES GLAISINS: HISTOIRE D'UN TRAIL OU LA MAGNANIMITE D'UN PHOCEEN
par François de la Balme-de-S Jeu 1 Avr 2010 - 16:26
UN SUCCES GRANDISSANT ! ( 1ERE PARTIE )
Données organisationnelle, environnementale et surtout humanitaire illustrent le succès grandissant du Trail des Glaisins, où éclate au grand jour une personnalité à la fois envoûtante et désintéressée : celle du Marseillais Jean-Marie Fontana.
262 classés lors de l’édition originelle de 2008, 301 l’année suivante, déjà 477 inscrits ( 323 sur le grand format, 154 sur le petit ) à quelques jours de cette troisième édition : au fil des ans, la spectaculaire progression de la participation sur ce Trail des Glaisins, à Annecy-le-Vieux, n’en finit plus de dérouter le landerneau de la course nature. Quelques-uns malgré tout n’en sont nullement démontés, ceux qui ont foulé les single-track et autres chemins sillonnant les montagnes de Lachat et du Veyrier à l’occasion de la manifestation ancilevienne ( Ancilevien, Ancilevienne: noms des habitants d'Annecy-le-Vieux ). Eux savent en effet les tenants et aboutissants de ce rendez-vous désormais incontournable de la saison.
Pari réussi donc pour les maîtres d’œuvre de l’Union Sportive et Musicale Ancilevienne ( USMA 74 ), son président Jean-Marie Fontana et les cinquante bénévoles, à l’heure où le calendrier des courses hors stade n’en finit plus d’exploser, où la concurrence fait rage, provoquant l’échec de moult épreuves ou pis, leur disparition prématurée. Bien évidemment, le nouvel et judicieux apport d’un second tracé plus light n’est sans doute pas pour rien dans cette envolée plébiscitaire. Mais les vraies causalités en sont ailleurs.
Avant toute autre considération, cette fête est placée sous le sceau du don de soi : en cela, les Glaisins se démarquent de l’immense majorité des trails qui se conçoivent comme de strictes joutes sportives. Ce caractère sacrificiel, cette oblativité, c’est l’âme des Glaisins, ce qui en fait son essence, sa raison d’être. A l’image de la Course de la Bialle chère à notre forumer Franck Chevrier ( « Franckie Tit Coyotte » ), se concourant en septembre dans la Combe de Savoie, cette générosité est bien l’élément géniteur et indissociable de cette équipée sauvage, qui sans elle passserait aussitôt de vie à trépas. En l’occurrence, il s’agit d’épauler une famille en difficulté financière ayant un enfant gravement malade, le bénéfice du 29 km ( appelé « le Barman » ) revenant aux parents ( soit les 2/3 de l'argent récolté ), celui du 18 km ( surnommé « l’Olive » ) allant à l’achat de matériel sportif pour les enfants malades ( fauteuil-ski et voile pour parapente ).
Le jour J, le slogan, « Pour un peu de soleil » revient comme un leitmotiv. Encore sous l’arche de départ, les trailers n’éprouvent-ils pas à la fois un sentiment d’humilité et d’encouragement quand ils reconnaissent la voix méridionale et déterminée de Jean-Marie Fontana en leader charismatique, s’époumonant : « Chers amis coureurs, si vous parvenez éreintés sur le faîte du parcours alors qu’il reste tant de kilomètres encore à arpenter, vous n’oublierez surtout pas les souffrances des parents et de leur enfant malade; peut-être, cela vous permettra-t-il de reprendre quelque peu votre souffle… »
Et pour les trailers dissipés ou encore indifférents n’ayant pas prêté l’oreille, ils ne pourront pas s’élancer sans avoir distingué la silhouette de ce triathlète handisport d’exception qu’est Stéphane Rouyer, le parrain de cette épreuve hors norme. Enfin, à la remise des prix, chacun ne manquera pas de découvrir :
- Loly, 8 ans, victime d’une épouvantable maladie génétique dénommée lysosomale, lourdement handicapante et dégénérative ( il existe cinquante formes de ce fléau ).
- Sa jeune maman annécienne, Lysiane Le Douget.
- Sans occulter les deux représentants de l’association Vaincre les Maladies Lysosomales ( VML ) dont fait partie cette dernière. Association qui a sollicité puis obtenu de l’USMA 74 son indéfectible concours à sa cause.
Mais ne faisons surtout pas fi, pour comprendre le succès des Glaisins, des paramètres environnemental et organisationnel.
Le tracé dans un écrin de verdure, non-altéré par l’homme, de plus en plus rare dans nos Alpes de Savoie saccagées et donc particulièremernt apprécié, est essentiellement en sous-bois, n’en offrant pas moins de superbes panoramas embrassant la formidable muraille calcaire du Parmelan depuis la Montagne de Lachat, léchant encore le Lac d’Annecy depuis l’un des joyaux du Veyrier, la clairière de Talabar. Et le Mémorial du Capitaine Anjot à Naves, une des figures du Maquis des Glières, nous apporte la touche historique, veillant à garder dans nos mémoires la geste des partisans se sacrifiant pour notre liberté.
Enfin, autre rareté, savez-vous que le Trail des Glaisins est un des seuls dans nos Deux Savoie à n’avoir jamais augmenté ses tarifs, non-abusifs, et depuis la première édition ? Preuve irréfutable pour l’USMA 74 que convaincre n’est pas une question de prix mais de services. Et Jean-Marie d’ajouter sans ambages : « Contrairement à certaines compétitions, la nôtre n’est en aucun cas une pompe à fric, ou alors oui une pompe à fric mais pour les familles des enfants malades. »
Incontestablement dépourvu de valeur marchande, l’USMA 74 n’en cherche pas moins en effet à mettre l’accent sur la qualité des prestations, celles de l’accueil, de la convivialité et de la simplicité de prime abord. En substance, un retour aux authentiques valeurs originelles du trail, que certains, trop vite oublieux, n’hésitent plus de nos jours à bafouer sans vergogne… Quelle est ainsi sous l’arche d’arrivée cette stature imposante qui est là pour accueillir, micro en main, chacun des concurrents, du lauréat au serre-file, le congratulant et le réconfortant, s’enquérant sur ses sensations ? Le Phocéen bien sûr… Baume salvateur que tous apprécient, atténuant quelque peu nos souffrances endurées, en particulier celles des anonymes du peleton qui n’ont jamais l’honneur de s’exprimer, qui souvent franchissent la ligne dans la nonchalance, voire le mépris le plus total. Cette hospitalité là, c’est l’une des marques de fabrique des Glaisins, sans doute l’une des plus belles prestations qu’un organisateur puisse offrir au trailer… En un éclair, Jean-Marie Fontana nous montrait ainsi qu'il avait tout compris à l'esprit trail !
François Vanlaton
Prochain billet : portrait de Jean-Marie Fontana, l’homme fort des Glaisins ou pourquoi un vététiste en est venu au trail et à l'action caritative.
P.S. Un grand merci à Jean-Marie qui m'accueilli si gentiment deux heures durant hier soir alors qu'il revenait épuisé du parcours, où toute la journée il n'avait cessé avec ses potes, en particulier Olivier Boinet, d'effacer au maximum la dévastation occasionnée par les intempéries de ces ultimes semaines: chutes d'arbres, cours d'eau en crue, éboulements. Et ce afin de s'assurer la légitime sécurité des trailers.
Et au téléphone, il y a une demi-heure, il me révélait 81 nouvelles inscriptions qui s'additionnent aux 477 déjà existantes, ce qui donne le fabuleux chiffre de 558 participants, soit près du double comparé à 2009 ! Et ce n'est pas fini... Loly et sa maman vont être aux anges !
Le site tenu par un Jean-Marie omniprésent: http://usma74.free.fr/
Données organisationnelle, environnementale et surtout humanitaire illustrent le succès grandissant du Trail des Glaisins, où éclate au grand jour une personnalité à la fois envoûtante et désintéressée : celle du Marseillais Jean-Marie Fontana.
262 classés lors de l’édition originelle de 2008, 301 l’année suivante, déjà 477 inscrits ( 323 sur le grand format, 154 sur le petit ) à quelques jours de cette troisième édition : au fil des ans, la spectaculaire progression de la participation sur ce Trail des Glaisins, à Annecy-le-Vieux, n’en finit plus de dérouter le landerneau de la course nature. Quelques-uns malgré tout n’en sont nullement démontés, ceux qui ont foulé les single-track et autres chemins sillonnant les montagnes de Lachat et du Veyrier à l’occasion de la manifestation ancilevienne ( Ancilevien, Ancilevienne: noms des habitants d'Annecy-le-Vieux ). Eux savent en effet les tenants et aboutissants de ce rendez-vous désormais incontournable de la saison.
Pari réussi donc pour les maîtres d’œuvre de l’Union Sportive et Musicale Ancilevienne ( USMA 74 ), son président Jean-Marie Fontana et les cinquante bénévoles, à l’heure où le calendrier des courses hors stade n’en finit plus d’exploser, où la concurrence fait rage, provoquant l’échec de moult épreuves ou pis, leur disparition prématurée. Bien évidemment, le nouvel et judicieux apport d’un second tracé plus light n’est sans doute pas pour rien dans cette envolée plébiscitaire. Mais les vraies causalités en sont ailleurs.
Avant toute autre considération, cette fête est placée sous le sceau du don de soi : en cela, les Glaisins se démarquent de l’immense majorité des trails qui se conçoivent comme de strictes joutes sportives. Ce caractère sacrificiel, cette oblativité, c’est l’âme des Glaisins, ce qui en fait son essence, sa raison d’être. A l’image de la Course de la Bialle chère à notre forumer Franck Chevrier ( « Franckie Tit Coyotte » ), se concourant en septembre dans la Combe de Savoie, cette générosité est bien l’élément géniteur et indissociable de cette équipée sauvage, qui sans elle passserait aussitôt de vie à trépas. En l’occurrence, il s’agit d’épauler une famille en difficulté financière ayant un enfant gravement malade, le bénéfice du 29 km ( appelé « le Barman » ) revenant aux parents ( soit les 2/3 de l'argent récolté ), celui du 18 km ( surnommé « l’Olive » ) allant à l’achat de matériel sportif pour les enfants malades ( fauteuil-ski et voile pour parapente ).
Le jour J, le slogan, « Pour un peu de soleil » revient comme un leitmotiv. Encore sous l’arche de départ, les trailers n’éprouvent-ils pas à la fois un sentiment d’humilité et d’encouragement quand ils reconnaissent la voix méridionale et déterminée de Jean-Marie Fontana en leader charismatique, s’époumonant : « Chers amis coureurs, si vous parvenez éreintés sur le faîte du parcours alors qu’il reste tant de kilomètres encore à arpenter, vous n’oublierez surtout pas les souffrances des parents et de leur enfant malade; peut-être, cela vous permettra-t-il de reprendre quelque peu votre souffle… »
Et pour les trailers dissipés ou encore indifférents n’ayant pas prêté l’oreille, ils ne pourront pas s’élancer sans avoir distingué la silhouette de ce triathlète handisport d’exception qu’est Stéphane Rouyer, le parrain de cette épreuve hors norme. Enfin, à la remise des prix, chacun ne manquera pas de découvrir :
- Loly, 8 ans, victime d’une épouvantable maladie génétique dénommée lysosomale, lourdement handicapante et dégénérative ( il existe cinquante formes de ce fléau ).
- Sa jeune maman annécienne, Lysiane Le Douget.
- Sans occulter les deux représentants de l’association Vaincre les Maladies Lysosomales ( VML ) dont fait partie cette dernière. Association qui a sollicité puis obtenu de l’USMA 74 son indéfectible concours à sa cause.
Mais ne faisons surtout pas fi, pour comprendre le succès des Glaisins, des paramètres environnemental et organisationnel.
Le tracé dans un écrin de verdure, non-altéré par l’homme, de plus en plus rare dans nos Alpes de Savoie saccagées et donc particulièremernt apprécié, est essentiellement en sous-bois, n’en offrant pas moins de superbes panoramas embrassant la formidable muraille calcaire du Parmelan depuis la Montagne de Lachat, léchant encore le Lac d’Annecy depuis l’un des joyaux du Veyrier, la clairière de Talabar. Et le Mémorial du Capitaine Anjot à Naves, une des figures du Maquis des Glières, nous apporte la touche historique, veillant à garder dans nos mémoires la geste des partisans se sacrifiant pour notre liberté.
Enfin, autre rareté, savez-vous que le Trail des Glaisins est un des seuls dans nos Deux Savoie à n’avoir jamais augmenté ses tarifs, non-abusifs, et depuis la première édition ? Preuve irréfutable pour l’USMA 74 que convaincre n’est pas une question de prix mais de services. Et Jean-Marie d’ajouter sans ambages : « Contrairement à certaines compétitions, la nôtre n’est en aucun cas une pompe à fric, ou alors oui une pompe à fric mais pour les familles des enfants malades. »
Incontestablement dépourvu de valeur marchande, l’USMA 74 n’en cherche pas moins en effet à mettre l’accent sur la qualité des prestations, celles de l’accueil, de la convivialité et de la simplicité de prime abord. En substance, un retour aux authentiques valeurs originelles du trail, que certains, trop vite oublieux, n’hésitent plus de nos jours à bafouer sans vergogne… Quelle est ainsi sous l’arche d’arrivée cette stature imposante qui est là pour accueillir, micro en main, chacun des concurrents, du lauréat au serre-file, le congratulant et le réconfortant, s’enquérant sur ses sensations ? Le Phocéen bien sûr… Baume salvateur que tous apprécient, atténuant quelque peu nos souffrances endurées, en particulier celles des anonymes du peleton qui n’ont jamais l’honneur de s’exprimer, qui souvent franchissent la ligne dans la nonchalance, voire le mépris le plus total. Cette hospitalité là, c’est l’une des marques de fabrique des Glaisins, sans doute l’une des plus belles prestations qu’un organisateur puisse offrir au trailer… En un éclair, Jean-Marie Fontana nous montrait ainsi qu'il avait tout compris à l'esprit trail !
François Vanlaton
Prochain billet : portrait de Jean-Marie Fontana, l’homme fort des Glaisins ou pourquoi un vététiste en est venu au trail et à l'action caritative.
P.S. Un grand merci à Jean-Marie qui m'accueilli si gentiment deux heures durant hier soir alors qu'il revenait épuisé du parcours, où toute la journée il n'avait cessé avec ses potes, en particulier Olivier Boinet, d'effacer au maximum la dévastation occasionnée par les intempéries de ces ultimes semaines: chutes d'arbres, cours d'eau en crue, éboulements. Et ce afin de s'assurer la légitime sécurité des trailers.
Et au téléphone, il y a une demi-heure, il me révélait 81 nouvelles inscriptions qui s'additionnent aux 477 déjà existantes, ce qui donne le fabuleux chiffre de 558 participants, soit près du double comparé à 2009 ! Et ce n'est pas fini... Loly et sa maman vont être aux anges !
Le site tenu par un Jean-Marie omniprésent: http://usma74.free.fr/
Dernière édition par François de la Balme-de-S le Ven 2 Avr 2010 - 17:23, édité 8 fois
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
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Localisation :
Re: LES GLAISINS: HISTOIRE D'UN TRAIL OU LA MAGNANIMITE D'UN PHOCEEN
par schtroumphette Jeu 1 Avr 2010 - 20:45
bonsoir et merci francois ;
quel bon souvenir pour moi , ce trail des glaisins 2009 , et jean -marie fontana m a marqué ; il nous attendait sur la ligne d arrivée et chaque femme a eu droit a la bise des la ligne franchie; ca fait chaud au coeur ; et quel humour...
chapeau bas pour cet homme
quel bon souvenir pour moi , ce trail des glaisins 2009 , et jean -marie fontana m a marqué ; il nous attendait sur la ligne d arrivée et chaque femme a eu droit a la bise des la ligne franchie; ca fait chaud au coeur ; et quel humour...
chapeau bas pour cet homme
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
Re: LES GLAISINS: HISTOIRE D'UN TRAIL OU LA MAGNANIMITE D'UN PHOCEEN
par François de la Balme-de-S Ven 2 Avr 2010 - 11:06
DU VELO AU TRAIL CARITATIF: L’ETONNANT PARCOURS DE JEAN-MARIE FONTANA ( 2E PARTIE )
Né le 16 janvier 1946 à Marseille, Jean-Marie Fontana, petit-fils d’immigrés italiens, est un autodidacte pur jus. Le précurseur du Trail des Glaisins, diplômé de son seul certificat d’études, entame ainsi la vie active en 1959 comme peintre en bâtiment. En juin 1963, obtenant brillamment le concours pour devenir fontionnaire au ministère de l’Intérieur, il troque alors seaux et pinceaux contre le costard-cravate. Parallèlement comme tout Phocéen qui se respecte, il s’adonne au foot et aussi au cyclisme.
En novembre 1969, il subit la première épreuve de sa vie, contractant une virulente tuberculose qui le contraint à rejoindre prestement un sanatorium sur Briançon. Authentique tournant dans son parcours, il y rencontre sa future femme d’origine chamoniarde, née en 1952, qui lui fait découvrir en cette fin d’année 1972 la Haute-Savoie.
Aller sans retour
C’est le coup de foudre, un de plus, cette fois-ci pour le bassin annécien où les tourtereaux vont progressivement s’enraciner. A l’orée 1973, Jième pour les intimes, reprend son job à la Préfecture d'Annecy, se passionnant notamment pour le service immigration de 1981 à 2000 : pas surprenant pour quelqu’un originaire d’une des plus grandes villes d’immigration de l’Hexagone, qui de surcroît fut fondée vers 600 avant J.-C. par des Grecs d’Asie Mineure résidant à… Phocée. Après 45 ans de bons et loyaux services pour reprendre la formule consacrée, il tire sa révérence en 2003.
Abandonnant définitivement le ballon rond pour la petite reine, il se licencie au Vélo Club d’Annecy ( VCA ) de 1974 à 1980 où il intègre la section élite tournée vers les compétitions de cyclosportives. Celles-ci étant par la suite prohibées par la Fédération Française de cyclo-tourisme auquel est rattaché le VCA, Jean-Marie et ses potes font scission et partent fonder en 1981 l’Amicale Sportive du Braquet Ancilevien ( ASBA ), tributaire cette fois-ci de la Fédération Sportive et gymnique du Travail.
Vététiste acharné
En 1986, troisième coup de foudre, en enfourchant le VTT dans le Semnoz. Excepté l’été où il fréquente toujours les cyclosportives, il ne quitte plus dès lors son nouvel engin le restant de l’année. En 1993, avec Albert Bochet et lui-même comme précurseurs, une section VTT est officialisée puis deux randos familiales et une véritable compétition, la Rampignon Bike ( au cœur du tracé du Trail des Glaisins ), sortent des limbes. Celle-ci disparaissant en 1999 à la suite de l’effroyable tempête dévastant la montagne du Veyrier, se substitue à sa place en 2004 la Trans’Fier-Fillière ( ultime dimanche de juin ), avec au programme vingt parcours ( dont deux pour l’élite ), de 30 à 80 km pour 500 à 2300 m de dénivelée positive. Par ailleurs, les vététistes forts d’une vingtaine de membres multiplient les escapades d’une journée en montagne, et surtout celle, une fois par an et perdurant trois jours, toujours sur le relief mais par des chemins dérobés qu’ils ont eux-mêmes un mois avant restaurés ou carrément créés. Epopées au demeurant entièrement filmées qui enrichissent la section vidéo.
En 1999, le Méridional fait sécession au sein de l’ASBA, portant sur les fonts baptismaux deux ans plus tard l’ASBA-VTT ( Amicale Sportive des Bikers Ancileviens-VTT ). Le divorce entre cyclosportifs et vététistes, « les tracteurs » pour reprendre l’allégorie véhiculée par les premiers, est alors consommé !
Cancer
En septembre 2003, c’est la seconde affliction de sa vie, la plus douleureuse et de très loin, qui va le faire basculer dans le milieu caritatif : un virage à 180° pour le Bucco-Rhodanien. Sa plus jeune fille ( il en a deux ), âgée de 22 ans, est atteinte d’une tumeur maligne au cou. Son gendre faisant les 3 X 8, son épouse cesse de bosser pour l’épauler. Avec célérité, Jean-Marie prend conscience de la chance qu’elle a d’être nimbée tant affectueusement que matériellement par son cénacle, au contraire de moult familles en grande difficulté financière.
En conséquence, le Provençal met sur pied avec détermination le 9 juillet 2006 l’Union Sportive et Musicale Ancilevienne ( USMA 74 ), qu’il préside et dont l’unique vocation est de venir en aide à ces dernières. Comment ? En invitant annuellement une association caritative différente qui choisit elle-même l’enfant malade, les fonds octroyés à la famille de celui-ci émanant de deux manifestations concoctées par l’USMA 74 :
- L’une, « Courir pour la vie » qui se dispute le premier samedi d’avril, le Trail des Glaisins bien sûr. Stupéfiante reconversion du vététiste pour l’occasion dont le coup de cœur pour cette discipline naissante intervient comme spectateur émerveillé de l’UTMB. Le succès de cette course nature est immédiat et ne se démentira plus par la suite, l’édition 2010 devant faire exploser le record de participation ( voir billet supra ).
- L’autre, « Jouer pour la vie », qui se tient le premier samedi d’octobre en soirée, animée avec maestria par le groupe sallanchard les Choucas, et ce dans l’Espace Rencontre plein à craquer ( plusieurs centaines de personnes ).
Aussi, l'homme de la Canebière attend la rémission de sa fille en 2008 ( qui depuis a eu un garçon ), pour donner le coup d’envoi de ces deux fêtes sportive et musicale, et ainsi faire fonctionner l’USMA, forte de quatre clubs: outre l’ASBA-VTT, on y trouve le Club Sportif d’Annecy-le-Vieux Handball, le Rugby Club d’Annecy-le-Vieux et les Troglodytes de Novel. Quatre clubs et trois chevilles ouvrières en la personne de Thierry Rideau, trésorier et responsable de la restauration, Olivier Boinet, qui chapeaute les bénévoles, s’assurant encore de la sécurité et du balisage du parcours, et bien évidemment Jième, simultanément président et secrétaire.
Deux terribles épreuves, trois magnifiques coups de foudre, telle est la détonnante existence de Jean-Marie Fontana qui n’a pas fini encore de nous épater…
François Vanlaton
Né le 16 janvier 1946 à Marseille, Jean-Marie Fontana, petit-fils d’immigrés italiens, est un autodidacte pur jus. Le précurseur du Trail des Glaisins, diplômé de son seul certificat d’études, entame ainsi la vie active en 1959 comme peintre en bâtiment. En juin 1963, obtenant brillamment le concours pour devenir fontionnaire au ministère de l’Intérieur, il troque alors seaux et pinceaux contre le costard-cravate. Parallèlement comme tout Phocéen qui se respecte, il s’adonne au foot et aussi au cyclisme.
En novembre 1969, il subit la première épreuve de sa vie, contractant une virulente tuberculose qui le contraint à rejoindre prestement un sanatorium sur Briançon. Authentique tournant dans son parcours, il y rencontre sa future femme d’origine chamoniarde, née en 1952, qui lui fait découvrir en cette fin d’année 1972 la Haute-Savoie.
Aller sans retour
C’est le coup de foudre, un de plus, cette fois-ci pour le bassin annécien où les tourtereaux vont progressivement s’enraciner. A l’orée 1973, Jième pour les intimes, reprend son job à la Préfecture d'Annecy, se passionnant notamment pour le service immigration de 1981 à 2000 : pas surprenant pour quelqu’un originaire d’une des plus grandes villes d’immigration de l’Hexagone, qui de surcroît fut fondée vers 600 avant J.-C. par des Grecs d’Asie Mineure résidant à… Phocée. Après 45 ans de bons et loyaux services pour reprendre la formule consacrée, il tire sa révérence en 2003.
Abandonnant définitivement le ballon rond pour la petite reine, il se licencie au Vélo Club d’Annecy ( VCA ) de 1974 à 1980 où il intègre la section élite tournée vers les compétitions de cyclosportives. Celles-ci étant par la suite prohibées par la Fédération Française de cyclo-tourisme auquel est rattaché le VCA, Jean-Marie et ses potes font scission et partent fonder en 1981 l’Amicale Sportive du Braquet Ancilevien ( ASBA ), tributaire cette fois-ci de la Fédération Sportive et gymnique du Travail.
Vététiste acharné
En 1986, troisième coup de foudre, en enfourchant le VTT dans le Semnoz. Excepté l’été où il fréquente toujours les cyclosportives, il ne quitte plus dès lors son nouvel engin le restant de l’année. En 1993, avec Albert Bochet et lui-même comme précurseurs, une section VTT est officialisée puis deux randos familiales et une véritable compétition, la Rampignon Bike ( au cœur du tracé du Trail des Glaisins ), sortent des limbes. Celle-ci disparaissant en 1999 à la suite de l’effroyable tempête dévastant la montagne du Veyrier, se substitue à sa place en 2004 la Trans’Fier-Fillière ( ultime dimanche de juin ), avec au programme vingt parcours ( dont deux pour l’élite ), de 30 à 80 km pour 500 à 2300 m de dénivelée positive. Par ailleurs, les vététistes forts d’une vingtaine de membres multiplient les escapades d’une journée en montagne, et surtout celle, une fois par an et perdurant trois jours, toujours sur le relief mais par des chemins dérobés qu’ils ont eux-mêmes un mois avant restaurés ou carrément créés. Epopées au demeurant entièrement filmées qui enrichissent la section vidéo.
En 1999, le Méridional fait sécession au sein de l’ASBA, portant sur les fonts baptismaux deux ans plus tard l’ASBA-VTT ( Amicale Sportive des Bikers Ancileviens-VTT ). Le divorce entre cyclosportifs et vététistes, « les tracteurs » pour reprendre l’allégorie véhiculée par les premiers, est alors consommé !
Cancer
En septembre 2003, c’est la seconde affliction de sa vie, la plus douleureuse et de très loin, qui va le faire basculer dans le milieu caritatif : un virage à 180° pour le Bucco-Rhodanien. Sa plus jeune fille ( il en a deux ), âgée de 22 ans, est atteinte d’une tumeur maligne au cou. Son gendre faisant les 3 X 8, son épouse cesse de bosser pour l’épauler. Avec célérité, Jean-Marie prend conscience de la chance qu’elle a d’être nimbée tant affectueusement que matériellement par son cénacle, au contraire de moult familles en grande difficulté financière.
En conséquence, le Provençal met sur pied avec détermination le 9 juillet 2006 l’Union Sportive et Musicale Ancilevienne ( USMA 74 ), qu’il préside et dont l’unique vocation est de venir en aide à ces dernières. Comment ? En invitant annuellement une association caritative différente qui choisit elle-même l’enfant malade, les fonds octroyés à la famille de celui-ci émanant de deux manifestations concoctées par l’USMA 74 :
- L’une, « Courir pour la vie » qui se dispute le premier samedi d’avril, le Trail des Glaisins bien sûr. Stupéfiante reconversion du vététiste pour l’occasion dont le coup de cœur pour cette discipline naissante intervient comme spectateur émerveillé de l’UTMB. Le succès de cette course nature est immédiat et ne se démentira plus par la suite, l’édition 2010 devant faire exploser le record de participation ( voir billet supra ).
- L’autre, « Jouer pour la vie », qui se tient le premier samedi d’octobre en soirée, animée avec maestria par le groupe sallanchard les Choucas, et ce dans l’Espace Rencontre plein à craquer ( plusieurs centaines de personnes ).
Aussi, l'homme de la Canebière attend la rémission de sa fille en 2008 ( qui depuis a eu un garçon ), pour donner le coup d’envoi de ces deux fêtes sportive et musicale, et ainsi faire fonctionner l’USMA, forte de quatre clubs: outre l’ASBA-VTT, on y trouve le Club Sportif d’Annecy-le-Vieux Handball, le Rugby Club d’Annecy-le-Vieux et les Troglodytes de Novel. Quatre clubs et trois chevilles ouvrières en la personne de Thierry Rideau, trésorier et responsable de la restauration, Olivier Boinet, qui chapeaute les bénévoles, s’assurant encore de la sécurité et du balisage du parcours, et bien évidemment Jième, simultanément président et secrétaire.
Deux terribles épreuves, trois magnifiques coups de foudre, telle est la détonnante existence de Jean-Marie Fontana qui n’a pas fini encore de nous épater…
François Vanlaton
Dernière édition par François de la Balme-de-S le Sam 29 Jan 2011 - 20:13, édité 1 fois
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
Date d'inscription : 14/05/2009
Localisation :
Merci
par Jième Dim 18 Avr 2010 - 9:54
Gênant et troublant à la fois ce récit d'une partie importante de ma vie est très bien raconté par François. En relisant ce parcours semé de joies et de peines j'ai ressenti énormément d'émotion. Le témoignage de Rachel est touchant et en réponse je lui dirais que ces instants passés sur la ligne d'arrivée sont un véritable bonheur pour moi. C'est ma façon de remercier tous ces sportifs venus courir pour la bonne cause. J'en profite ici pour vous embrasser toutes et tous très fort.
Un président heureux
Jième
Un président heureux
Jième
Jième- Invité
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