SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
+3
J2C
schtroumphette
Jérôme Challier
7 participants
SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
A Foc-foc, après 23 km voici la situation
Top RER N°2 Lieu: Foc Foc
PK :23,7 Km
Date:22/10/10 Heure de Départ: 22h02
Correspondant: Kevin
TOP MASCULIN
Classements Dossards Nom/Equipe
1 905
Giraud Sauveur Hervé 1h14'
2 2636
Jornet Kilian 1h14'
3 2804
Lepinay Jean Lie 1h16' +02'
4 872
Blanc Pascal 1h16' +02'
5 2349
Thevenin Freddy 1h16' +02'
6 1595
Armand Fabrice 1h19' +05'
7 2309
Techer Thierry
1h25
+11'
8 2310
Techer Richard
1h25
+11'
9 2746
Esparon Richeville
1h27
+13'
10 2260
Gorry Franck et Antoine Guillon
1h29
+16'
Un départ prudent de Kilian qui me disait samedi dernier à Manigod vouloir partir sagement et suivre les locaux avant les ...coupes.
Départ rapide de RV Giraud Sauveur et rapide aussi pour Antoine Guillon déjà 10 ème qui d'habitude est plutôt vers la 25 èplace à ce niveau de la course.
Il fait froid et le volcan est réveillé...
Pour ceux qui aiment cela , connectez vous sur RER, la radio de la réunion
http://www.rer.re/index2.php?option=com_content&view=article&id=77&Itemid=54
Bonne nuit.
Top RER N°2 Lieu: Foc Foc
PK :23,7 Km
Date:22/10/10 Heure de Départ: 22h02
Correspondant: Kevin
TOP MASCULIN
Classements Dossards Nom/Equipe
1 905
Giraud Sauveur Hervé 1h14'
2 2636
Jornet Kilian 1h14'
3 2804
Lepinay Jean Lie 1h16' +02'
4 872
Blanc Pascal 1h16' +02'
5 2349
Thevenin Freddy 1h16' +02'
6 1595
Armand Fabrice 1h19' +05'
7 2309
Techer Thierry
1h25
+11'
8 2310
Techer Richard
1h25
+11'
9 2746
Esparon Richeville
1h27
+13'
10 2260
Gorry Franck et Antoine Guillon
1h29
+16'
Un départ prudent de Kilian qui me disait samedi dernier à Manigod vouloir partir sagement et suivre les locaux avant les ...coupes.
Départ rapide de RV Giraud Sauveur et rapide aussi pour Antoine Guillon déjà 10 ème qui d'habitude est plutôt vers la 25 èplace à ce niveau de la course.
Il fait froid et le volcan est réveillé...
Pour ceux qui aiment cela , connectez vous sur RER, la radio de la réunion
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Bonne nuit.
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
A 7h ce matin :
Classement Grand Raid - Gite du Piton des Neiges
Classement Scratch Dossard Coureur Heure de passage Temps de course
1er 2636 JORNET KILIAN 22/10 08:25 10h25mn37s
2ème 872 BLANC PASCAL 22/10 08:29 10h29mn28s
3ème 831 SHERPA DAWA 22/10 08:36 10h36mn51s
4ème 2349 THEVENIN FREDDY 22/10 08:43 10h43mn14s
5ème 2310 TECHER Richard 22/10 08:49 10h49mn59s
6ème 2309 TECHER Thierry 22/10 08:50 10h50mn02s
Classement Grand Raid - Gite du Piton des Neiges
Classement Scratch Dossard Coureur Heure de passage Temps de course
1er 2636 JORNET KILIAN 22/10 08:25 10h25mn37s
2ème 872 BLANC PASCAL 22/10 08:29 10h29mn28s
3ème 831 SHERPA DAWA 22/10 08:36 10h36mn51s
4ème 2349 THEVENIN FREDDY 22/10 08:43 10h43mn14s
5ème 2310 TECHER Richard 22/10 08:49 10h49mn59s
6ème 2309 TECHER Thierry 22/10 08:50 10h50mn02s
Invité- Invité
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
http://grandraid.sfr.re/
bonjour;
merci pour ces infos ;
a suivre également , dossard n 611 , sandrine tournay .
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
Pour info au niveau des mes anciens collègues du Cala : abandon de mon pote Alain Emonet au km 71, et de Sylvie Vulliet au km 89...... Connaissant ces deux " guerriers ", ils ont vraiment du avoir un gros souci pour se résoudre à " mettre la flèche ". Sinon Fredérique Rossignol continue allègrement et apparait autour de la 10ème place en senior femmes au km 91, accompagnée par Pascal Cadet
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
Ben voilà, Killian, comme prévu, 23h17...
Benoit- Messages : 1038
Date d'inscription : 15/04/2009
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
et ~1h20' d'avance sur le 2ème ...
énorme !!
j'aurais bien voir si les Américains avaient pu "l'accrocher" à l'UTMB ... à suivre en 2011 !
Olivier
énorme !!
j'aurais bien voir si les Américains avaient pu "l'accrocher" à l'UTMB ... à suivre en 2011 !
Olivier
olivier- Messages : 123
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
Quelqu'un de peu connue dans la région, et pourtant elle habite Annecy, mais qui est en train de réaliser une course remarquable, c'est Maïlis Drevon, elle est 5éme F pour l'instant !!!!
Benoit- Messages : 1038
Date d'inscription : 15/04/2009
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
La chambérienne Sandrine Tournay, 6ème au scratch, 3ème V1
fredo- Messages : 312
Date d'inscription : 14/09/2008
Age : 52
Localisation : chambéry
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
je suis ravie pour sandrine ; elle avait déja fait cette course il y a 10 ans ; bravo
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
bonjour;
a signaler la belle 11eme place sénior de Corinne Gruffaz (trailleurs du mole ) en 47h04.
a signaler la belle 11eme place sénior de Corinne Gruffaz (trailleurs du mole ) en 47h04.
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
HOMMAGE A NOS QUATRE HEROINES DE L'OCEAN INDIEN !
MAILYS DREVON, SANDRINE TOURNAY, FREDERIQUE ROSSIGNOL ET CORINNE GRUFFAZ AU PINACLE
2555 ultra-trailers dont 275 femmes se sont retrouvés le 21 octobre au départ de Cap Méchant (commune de Saint-Philippe) pour la 18e édition de la Diagonale des Fous. Comme à l’accoutumée, le parcours aux dimensions cyclopéennes (163km pour 9643m de dénivelée positive), d’une technicité bien supérieure à l’UTMB, a écrémé pas moins de 43,5 % du peloton. Aussi, ils n’étaient plus que 1445 dont 133 filles à être parvenus au terme de cette fabuleuse épopée sur le stade de la Redoute (commune de Saint-Denis), avant le 24 octobre à 16h.
275 aventurières donc, d’une trempe inaliénable, qui ont dû éprouver un sentiment exceptionnel de liberté ; aux antipodes des conditions, pas toujours avouées, d’assujettissement et de dépréciation dans lesquelles se cantonnent encore trop souvent moult femmes dans la société d’aujourd’hui.
Parmi elles un quatuor, accourant de nos Deux Savoie dont trois en compagnie de leur moitié ; quatuor qui incontestablement aura marqué de son empreinte ce Grand Raid de la Réunion (GRR), deux d’entre-elles se hissant, bonheur suprême, sur le podium. Voici leurs résultats ainsi que ceux de leur compagnon, en ajoutant les prestations des deux lauréats :
- Maïlys Drevon (née en 1976, résidant à Villaz en Haute-Savoie, portant les couleurs de Sport Nature Ville-la-Grand) : 4e fille, 2e senior et 147e au scratch en 38h44’58’’. Son époux Nicolas, né en 1973 : 33e et 19e senior en 32h46’28’’.
- Sandrine Tournay (née en 1970, demeurant à la Motte-Servolex en Savoie, sociétaire de Chambéry Triathlon), 6e fille, 3e V1 et 169e au scratch en 39h13’00’’. Son mari Gilles, né en 1970 : 487e et 221e V1 en 46h46’01’’.
- Frédérique Rossignol (née en 1971, vivant à Poisy en Haute-Savoie et licenciée au Comité d'Animation Loisir Argonay Course), 19e fille, 7e senior et 448e au scratch en 45h29’37’’.
- Corinne Gruffaz (née en 1973, habitant Bonne en Haute-Savoie, pensionnaire des Trailers du Môle), 26e fille, 11e senior et 527e au scratch en 47h04’00’’. Son conjoint Olivier, né en 1968 : 502e et 225e V1 en 47h04’06’’.
Performances à comparer avec celles des deux vainqueurs :
- La Réunionnaise Marcelle Puy, 1ère fille, 1ère V1 et 27e au scratch en 31h48’50’’, reléguant sa dauphine, l’autochtone du Team Salomon Marie-Danièle Seroc, à 1h39’16’’. Née le 3 avril 1970, la sociétaire du Club Athlétisme de la Possession d’où elle est originaire, sponsorisée par Prudence Créole, a surclassé la concurrence dès l’entame. Par ricochet, elle décroche sa cinquième couronne après celles de 1995, 2002, 2007 et 2008, ce qu’aucune athlète n’avait accompli jusqu’à maintenant (quatre succès pour Corinne Favre). Une merveilleuse façon de tourner la page puisqu’elle avait annoncé avant le départ qu’elle tirerait sa révérence concernant le GRR.
- L’Espagnol catalan Kilian Jornet Burgada, 23 ans à compter du 27 octobre, décrochant la timbale en 23h17’26’’, qui une nouvelle fois n’a pas failli à son statut de favori. Après une première moitié prudente, accompagné par le Varois Pascal Blanc du Team Lafuma, il passa la troisième pour s’envoler irrémédiablement. L’Héraultais Antoine Guillon, également au Team Lafuma, 7e au km71 puis second à 20km de l’épilogue, franchissait la ligne en dauphin 1h19’40’’ plus tard.
Mais revenons à nos quatre héroïnes.
En premier lieu, Maïlys Drevon qui avec sa 4e place et la 3e en senior prend sa revanche sur l’an passé, où elle avait dû abdiquer la mort dans l’âme, à plus de 40km du but, pour une douloureuse tendinite au-dessus du mollet gauche. Citoyenne de Villaz, gros village à l’aplomb du versant ouest du Parmelan, Maï comme on la surnomme communément est pensionnaire depuis cette saison de Sport Nature Ville-la-Grand, escouade de raid-multisports de l’agglomération annemassienne où, avec son époux Nicolas, elle a rejoint le couple ami des Paturel (voir le portrait de Bénédicte et Marc dans la rubrique éponyme).
Excepté la CCC 2007 (15e et 8e senior) et 2008 (9e et 7e senior), c’est véritablement en 2009 qu’elle a commencé à se faire un nom dans le landerneau de la course nature comme en témoignent ses éblouissantes prestations : 5e et 3e senior sur les Glaisins, 3e et 2e senior au 55km des Allobroges, 2e et 2e senior sur le Pic Saint-Michel dans son Vercors natal, 4e et 3e senior au Tour des Glaciers de la Vanoise nonobstant d’atroces douleurs dans le pli de l’aine sur les deux ultimes tiers de la compétition, 6e et 6e senior sur les Traces des Ducs de Savoie. Et son parcours 2010 avant de s’achever en apothéose sur l’Ile Intense fut du même acabit : 4e et 3e senior sur le 20km des Cabornis, 2e et 1ère senior au 38km du Salève à seulement 5’04’’ de Michèle Leservoisier, victorieuse sur l’Aravis Trail (2e, 3e et 2e, respectivement aux 1ère, 2e et 3e étapes), 3e et 1ère senior au Tour de la Grande Casse. Sans occulter trois raids-multisports où elle se classa lauréate en mixte (MPDM à Yvoire), 2e fille (Jura Aventure au Locle en Suisse), et 1ère fille (Métro Vert à Grenoble).
Agée de 34 ans (née en effet en 1976), cette mère de deux jeunes garçons, n’a jamais cessé en réalité de migrer. Preuve de son inextinguible flamme pour la montagne, ses pérégrinations l’ont toujours conduite sur le relief, la Réunion en premier lieu, le Pays Basque ensuite, pour atterrir enfin en 2008 dans « la Hiaute ». Educatrice en sport adapté, elle est également accompagnatrice en montagne, rattachée au Bureau de la montagne du Pays de Fillière (juste au nord-est d’Annecy), sillonnant Aravis et Bornes qui n’ont plus aucun secret pour elle. A n’en pas douter, cette gracieuse et sémillante Villazoise n’a pas fini de crever l’écran : de belles insomnies en perspective pour ses plus farouches émules ! Son site : http://www.montagneetforme.com/nouv.html
Ensuite, évoquons Sandrine Tournay, 6e et 3e V1 dix ans après sa première Diagonale des Fous. Et 12e encore au sein de la formation « les Amis de Philou » qu’elle formait avec son époux Gilles, Laurent Delavault (abdication au 71,5e km alors qu’il était 2142e et 733e V1), et Frédéric Fung-Kwok-Chine (596e et 248e V1 en 48h17’42’’). Gérant superbement son odyssée, Sandrine bouclait le dernier tour du stade de la Redoute à 15km/h, à peine éreintée !
Néo-vétérane (née le 4 août 1970), c’est l’une des figures de Chambéry Triathlon cher à notre forumer Fredo. Pareillement, c’est le symbole de la retenue, du discernement, de la sagesse en substance. A l’occasion de la Nivolet-Revard, le 2 mai dernier, qui l’avait pourtant vue s’adjuger une probante 9e position, synonyme de 3e rang chez les quadras, elle me confiait ainsi que sa prestation correspondait en réalité à son véritable niveau, qu’elle ne pouvait prétendre davantage, vu la renommée de ses rivales. Propos on ne peut plus éloignés des sempiternels subterfuges d’après-course qui bruissent ici et là pour justifier une médiocre performance…
Sur cette saison, on a pu admirer cette jolie femme rousse et longiligne dans les trails suivants : en 2009, 26km de l’Ours (2e et 2e senior) et Montagnole (3e et 1ère senior) ; en 2010, Désert Snow (3e et 1ère V1), Run and Skate de Chamonix (5e et 2e V1), Nivolet-Revard donc (9e et 3e V1 en 6h15’19’’), 53km de Courchevel (3e et 1ère V1), et Tour de la Grande Casse (4e et 3e V1).
Parlons maintenant de Frédérique Rossignol, 19e et 7e senior, jadis à la Foulée d'Annemasse, ayant élu domicile dans l’agglomération annécienne, à Poisy précisément où les constructions poussent comme des champignons. Elle sera pour partie boostée par Pascal Cadet, son pote du Comité d'Animation Loisir Argonay (CALA Course), qui s’octroiera la 208e place et la 80e chez les V1 en 40h34’58’’.
C’est son magistral succès sur l’Annécime 2009 qui l’a révélé, prenant dans le cas présent la succession de sa prestigieuse coéquipière du CALA Course, Sylvie Vulliet. A cette occasion, la Fred précéda la remarquable raideuse de Salomon Aventure Fanny Fréchinet, seconde, de 21’44’’, et la 3e de 47’32’’ qui n’était autre que l’Eurélienne Emilie Lecomte, gagnante 2009 du… GRR. Qui l’a révélé écrivais-je ? Pas pour tout le monde, le quotidien régional en particulier, qui ne lui consacra qu’… une ligne et pas un mot sur ses émules !
Charmante blonde de 38 ans pour cinq jours encore (née en effet le 4 novembre 1971), la Poisilienne n’a pas abusé de compétitions pour être fin prête dans l’Océan Indien. Elle a ainsi disputé depuis l’automne 2009 bon nombre de trails courte distance, et ce contrairement à ses trois condisciples qui elles se sont focalisées sur le format long : Montagnole (8e et 4e senior), 20km des Cabornis (6e et 5e senior), 29km des Glaisins (7e et 4e senior), 52km des Balcons d’Azur (3e et 2e senior), 15km de la Course des Etangs (4e et 2e senior), Aravis Trail (1ère sur la 3e étape).
Enfin, braquons les projecteurs sur Corine Gruffaz, 26e et 11e senior. C’est la seule du quatuor qui, pour sa préparation à la Diagonale des Fous, a concouru des ultra-trails en cette année 2010. Au compteur, pas moins de trois ! Proprement stupéfiant ! A savoir :
- Le 80km de l’Ecotrail de Paris, 7e et 6e senior.
- Le 120km de la Montagn’Hard, unique nana à l’achever, conquérant à travers des conditions rendues délicates par d’incessants orages la 12e place au scratch.
- Le 98km de la CCC, servant de TDS de substitution, 11e et 8e senior. En sachant qu’elle avait disputé cette TDS par défaut, le tirage au sort lui ayant été défavorable sur l’UTMB.
Sinon, on a pu croiser son minois sur le 29km des Glaisins (10e et 6e senior sur une distance beaucoup trop brève pour elle), le Marathon de Genève (4e et 3e senior en 3h23’39’’), et le 58km des Allobroges (2e et 1ère senior) ; trail où sur le millésime 2009 elle s’inclinera sur le fil par Maïlys Drevon, laissant échapper le podium scratch pour… 1’04’’(4e et 3e senior).
Née le 13 juillet 1973 à Saint-Julien-en-Genevois, Corine vit à Bonne au cœur du pays annemassien sur le versant méridional de la Montagne des Voirons. Comptable de profession, elle rejoint le 15 juin 2009 la dynamique association faucignerande des Trailers du Môle, à la suite de la première reconnaissance de l'UTMB concoctée par "les Féroces" que préside Hervé Gladkoff. UTMB où elle réalisera un carton, s'adjugeant sans autre forme de procès la 10e position, synonyme de 10e rang senior, en 35h18'47''. Prestation d'autant plus époustouflante qu'elle a goûté au trail qu'à compter de 2005, étant auparavant licenciée au Vélo Club d'Annemasse.
Au demeurant, c'est quand elle était encore cycliste qu'elle a connu sa tendre moitié Olivier, né le 13 novembre 1968 et chef d'équipe du secteur polissage chez Caran d'Ache, l'incitant sans coup férir à basculer dans le sport. Aujourd'hui, tel un couple symbiotique, les tourtereaux ne se quittent plus d'une semelle dans les équipées sauvages à l'image de cette GRR. Couple si uni, si complice, qu’ils parviennent tous deux à dompter de conserve le moindre écueil sur ces parcours cauchemardesques, et ainsi à se métamorphoser, s’épanouir, bref à être enfin eux-mêmes, en l’occurrence de talentueux trailers. Même si la Bonnoise trouve les arrêts de son époux… abusifs, celui-ci étant peu ou prou handicapé par des soucis gastriques. Ah ces femmes et leur exigence...
En tout cas, un couple qui ne se prend pas la tête, alliant plaisir et performance de choix. Les préparations se font au feeling dans les Voirons ; ou alors en... tandem ou encore en... surf l'hiver.
Toujours sur ce 18e cru, relevons les abandons de trailers pourtant aguerris à l’instar de : Franck Gorry, premier de cordée au Team Savoie Triathlon, sans occulter les deux camarades de Frédérique Rossignol au sein du CALA Course, Sylvie Vulliet et Alain Emonet, qui jetteront respectivement l’éponge aux km97 (16e et 7e senior), 89,9 (527e et 11e V1) et 71,5 (523e et 56e V2).
François Vanlaton
Le site du Grand Raid de la Réunion : http://www.grandraid-reunion.com/spip.php?rubrique6
Les résultats complets qui englobent aussi bien ceux de la Diagonale des Fous que ceux de la 11e édition du Trail du Bourbon, semi-raid de 89,5km agrémentés par 4935m de dénivelée positive : http://www.grandraid-reunion.com/spip.php?rubrique27
Au départ de la Diagonale des Fous, le 22 octobre 2009 : au premier plan avec sa casquette rouge, le Villazois Nicolas Drevon ; derrière lui avec sa casquette bleue, sa dulcinée, Maïlys Drevon. Tous deux capituleront hélas, Maï à plus de 40km du but pour une vive douleur en haut du mollet droit, Nico pour une déchirure à la cuisse au km126,8.
Cliché appartenant à Maïlys Drevon.
Toujours Maïlys Drevon sur la Diagonale des Fous, opus 2009.
Cliché appartenant à Maïlys Drevon.
La Motteraine Sandrine Tournay à l'occasion du Trail de Montagnole, le 16 novembre 2008 où elle se classera 2e au scratch féminin et 2e senior, à seulement 55'' de la lauréate drumettane Josiane Piccolet.
Cliché de l'association sportive des Mont'Trailers, organisateurs du Trail de Montagnole, pris dans le mur final à quelques mètres de la ligne salvatrice.
Sandrine Tournay lors du millésime 2009 de la Nivolet-Revard (3 mai), précédant la prometteuse Jessica Mercier (dossard 348), skieuse-alpiniste au sein du Club Multisports d'Arêches-Beaufort. Elle finira 5e fille et 2e senior en 5h37'08'' (11e féminine et 1ère espoir en 5h55'01'' pour Jessica).
Cliché de Picassa Web Album Martine Volay, pris au débouché du Passage du Croc, immédiatement avant les chalets du Sire.
La Poisilienne Frédérique Rossignol, ici au Trail de Montagnole, le 16 novembre 2008 où elle accaparera la 10e place, synonyme de 6e position chez les seniors. A quelques encablures de l'arrivée, elle se fera souffler le 9e rang par l'adorable et très regrettée kikoureuse iséroise Séverine Rousset, et ce pour 26''.
Cliché de l'association sportive des Mont'Trailers, organisateurs du Trail de Montagnole, pris dans le mur final à quelques mètres de la ligne libératrice.
10 juillet 2009, remise des prix sur l'Annécime : c'est l'heure de la consécration pour Frédérique Rossignol qui, la première en 13h02'28'', a goûté au bonheur de fouler la pelouse du Pâquier, au coeur de la préfecture haut-savoyarde. Sur le faîte du podium, elle est en compagnie du Saint-Jorien Pascal Giguet ; à gauche, on trouve les seconds Fanny Fréchinet (Salomon Aventure) et Franck Bussière (Team Asics) ; à droite, les 3e, l'Eurélienne Emilie Lecomte et le Sevriolain Patrick Rey.
Cliché de Lolo Raid Outdoor.
La Bonnoise Corine Gruffaz, au ravitaillement des Contamines-Montjoie, km45,5, lors du 120km de la Montagn'Hard où elle sera la seule représentante de la gent féminine finisheuse, terminant 12e au scratch sur 35 arrivants.
Cliché de Marlon Santi.
2555 ultra-trailers dont 275 femmes se sont retrouvés le 21 octobre au départ de Cap Méchant (commune de Saint-Philippe) pour la 18e édition de la Diagonale des Fous. Comme à l’accoutumée, le parcours aux dimensions cyclopéennes (163km pour 9643m de dénivelée positive), d’une technicité bien supérieure à l’UTMB, a écrémé pas moins de 43,5 % du peloton. Aussi, ils n’étaient plus que 1445 dont 133 filles à être parvenus au terme de cette fabuleuse épopée sur le stade de la Redoute (commune de Saint-Denis), avant le 24 octobre à 16h.
275 aventurières donc, d’une trempe inaliénable, qui ont dû éprouver un sentiment exceptionnel de liberté ; aux antipodes des conditions, pas toujours avouées, d’assujettissement et de dépréciation dans lesquelles se cantonnent encore trop souvent moult femmes dans la société d’aujourd’hui.
Parmi elles un quatuor, accourant de nos Deux Savoie dont trois en compagnie de leur moitié ; quatuor qui incontestablement aura marqué de son empreinte ce Grand Raid de la Réunion (GRR), deux d’entre-elles se hissant, bonheur suprême, sur le podium. Voici leurs résultats ainsi que ceux de leur compagnon, en ajoutant les prestations des deux lauréats :
- Maïlys Drevon (née en 1976, résidant à Villaz en Haute-Savoie, portant les couleurs de Sport Nature Ville-la-Grand) : 4e fille, 2e senior et 147e au scratch en 38h44’58’’. Son époux Nicolas, né en 1973 : 33e et 19e senior en 32h46’28’’.
- Sandrine Tournay (née en 1970, demeurant à la Motte-Servolex en Savoie, sociétaire de Chambéry Triathlon), 6e fille, 3e V1 et 169e au scratch en 39h13’00’’. Son mari Gilles, né en 1970 : 487e et 221e V1 en 46h46’01’’.
- Frédérique Rossignol (née en 1971, vivant à Poisy en Haute-Savoie et licenciée au Comité d'Animation Loisir Argonay Course), 19e fille, 7e senior et 448e au scratch en 45h29’37’’.
- Corinne Gruffaz (née en 1973, habitant Bonne en Haute-Savoie, pensionnaire des Trailers du Môle), 26e fille, 11e senior et 527e au scratch en 47h04’00’’. Son conjoint Olivier, né en 1968 : 502e et 225e V1 en 47h04’06’’.
Performances à comparer avec celles des deux vainqueurs :
- La Réunionnaise Marcelle Puy, 1ère fille, 1ère V1 et 27e au scratch en 31h48’50’’, reléguant sa dauphine, l’autochtone du Team Salomon Marie-Danièle Seroc, à 1h39’16’’. Née le 3 avril 1970, la sociétaire du Club Athlétisme de la Possession d’où elle est originaire, sponsorisée par Prudence Créole, a surclassé la concurrence dès l’entame. Par ricochet, elle décroche sa cinquième couronne après celles de 1995, 2002, 2007 et 2008, ce qu’aucune athlète n’avait accompli jusqu’à maintenant (quatre succès pour Corinne Favre). Une merveilleuse façon de tourner la page puisqu’elle avait annoncé avant le départ qu’elle tirerait sa révérence concernant le GRR.
- L’Espagnol catalan Kilian Jornet Burgada, 23 ans à compter du 27 octobre, décrochant la timbale en 23h17’26’’, qui une nouvelle fois n’a pas failli à son statut de favori. Après une première moitié prudente, accompagné par le Varois Pascal Blanc du Team Lafuma, il passa la troisième pour s’envoler irrémédiablement. L’Héraultais Antoine Guillon, également au Team Lafuma, 7e au km71 puis second à 20km de l’épilogue, franchissait la ligne en dauphin 1h19’40’’ plus tard.
Mais revenons à nos quatre héroïnes.
En premier lieu, Maïlys Drevon qui avec sa 4e place et la 3e en senior prend sa revanche sur l’an passé, où elle avait dû abdiquer la mort dans l’âme, à plus de 40km du but, pour une douloureuse tendinite au-dessus du mollet gauche. Citoyenne de Villaz, gros village à l’aplomb du versant ouest du Parmelan, Maï comme on la surnomme communément est pensionnaire depuis cette saison de Sport Nature Ville-la-Grand, escouade de raid-multisports de l’agglomération annemassienne où, avec son époux Nicolas, elle a rejoint le couple ami des Paturel (voir le portrait de Bénédicte et Marc dans la rubrique éponyme).
Excepté la CCC 2007 (15e et 8e senior) et 2008 (9e et 7e senior), c’est véritablement en 2009 qu’elle a commencé à se faire un nom dans le landerneau de la course nature comme en témoignent ses éblouissantes prestations : 5e et 3e senior sur les Glaisins, 3e et 2e senior au 55km des Allobroges, 2e et 2e senior sur le Pic Saint-Michel dans son Vercors natal, 4e et 3e senior au Tour des Glaciers de la Vanoise nonobstant d’atroces douleurs dans le pli de l’aine sur les deux ultimes tiers de la compétition, 6e et 6e senior sur les Traces des Ducs de Savoie. Et son parcours 2010 avant de s’achever en apothéose sur l’Ile Intense fut du même acabit : 4e et 3e senior sur le 20km des Cabornis, 2e et 1ère senior au 38km du Salève à seulement 5’04’’ de Michèle Leservoisier, victorieuse sur l’Aravis Trail (2e, 3e et 2e, respectivement aux 1ère, 2e et 3e étapes), 3e et 1ère senior au Tour de la Grande Casse. Sans occulter trois raids-multisports où elle se classa lauréate en mixte (MPDM à Yvoire), 2e fille (Jura Aventure au Locle en Suisse), et 1ère fille (Métro Vert à Grenoble).
Agée de 34 ans (née en effet en 1976), cette mère de deux jeunes garçons, n’a jamais cessé en réalité de migrer. Preuve de son inextinguible flamme pour la montagne, ses pérégrinations l’ont toujours conduite sur le relief, la Réunion en premier lieu, le Pays Basque ensuite, pour atterrir enfin en 2008 dans « la Hiaute ». Educatrice en sport adapté, elle est également accompagnatrice en montagne, rattachée au Bureau de la montagne du Pays de Fillière (juste au nord-est d’Annecy), sillonnant Aravis et Bornes qui n’ont plus aucun secret pour elle. A n’en pas douter, cette gracieuse et sémillante Villazoise n’a pas fini de crever l’écran : de belles insomnies en perspective pour ses plus farouches émules ! Son site : http://www.montagneetforme.com/nouv.html
Ensuite, évoquons Sandrine Tournay, 6e et 3e V1 dix ans après sa première Diagonale des Fous. Et 12e encore au sein de la formation « les Amis de Philou » qu’elle formait avec son époux Gilles, Laurent Delavault (abdication au 71,5e km alors qu’il était 2142e et 733e V1), et Frédéric Fung-Kwok-Chine (596e et 248e V1 en 48h17’42’’). Gérant superbement son odyssée, Sandrine bouclait le dernier tour du stade de la Redoute à 15km/h, à peine éreintée !
Néo-vétérane (née le 4 août 1970), c’est l’une des figures de Chambéry Triathlon cher à notre forumer Fredo. Pareillement, c’est le symbole de la retenue, du discernement, de la sagesse en substance. A l’occasion de la Nivolet-Revard, le 2 mai dernier, qui l’avait pourtant vue s’adjuger une probante 9e position, synonyme de 3e rang chez les quadras, elle me confiait ainsi que sa prestation correspondait en réalité à son véritable niveau, qu’elle ne pouvait prétendre davantage, vu la renommée de ses rivales. Propos on ne peut plus éloignés des sempiternels subterfuges d’après-course qui bruissent ici et là pour justifier une médiocre performance…
Sur cette saison, on a pu admirer cette jolie femme rousse et longiligne dans les trails suivants : en 2009, 26km de l’Ours (2e et 2e senior) et Montagnole (3e et 1ère senior) ; en 2010, Désert Snow (3e et 1ère V1), Run and Skate de Chamonix (5e et 2e V1), Nivolet-Revard donc (9e et 3e V1 en 6h15’19’’), 53km de Courchevel (3e et 1ère V1), et Tour de la Grande Casse (4e et 3e V1).
Parlons maintenant de Frédérique Rossignol, 19e et 7e senior, jadis à la Foulée d'Annemasse, ayant élu domicile dans l’agglomération annécienne, à Poisy précisément où les constructions poussent comme des champignons. Elle sera pour partie boostée par Pascal Cadet, son pote du Comité d'Animation Loisir Argonay (CALA Course), qui s’octroiera la 208e place et la 80e chez les V1 en 40h34’58’’.
C’est son magistral succès sur l’Annécime 2009 qui l’a révélé, prenant dans le cas présent la succession de sa prestigieuse coéquipière du CALA Course, Sylvie Vulliet. A cette occasion, la Fred précéda la remarquable raideuse de Salomon Aventure Fanny Fréchinet, seconde, de 21’44’’, et la 3e de 47’32’’ qui n’était autre que l’Eurélienne Emilie Lecomte, gagnante 2009 du… GRR. Qui l’a révélé écrivais-je ? Pas pour tout le monde, le quotidien régional en particulier, qui ne lui consacra qu’… une ligne et pas un mot sur ses émules !
Charmante blonde de 38 ans pour cinq jours encore (née en effet le 4 novembre 1971), la Poisilienne n’a pas abusé de compétitions pour être fin prête dans l’Océan Indien. Elle a ainsi disputé depuis l’automne 2009 bon nombre de trails courte distance, et ce contrairement à ses trois condisciples qui elles se sont focalisées sur le format long : Montagnole (8e et 4e senior), 20km des Cabornis (6e et 5e senior), 29km des Glaisins (7e et 4e senior), 52km des Balcons d’Azur (3e et 2e senior), 15km de la Course des Etangs (4e et 2e senior), Aravis Trail (1ère sur la 3e étape).
Enfin, braquons les projecteurs sur Corine Gruffaz, 26e et 11e senior. C’est la seule du quatuor qui, pour sa préparation à la Diagonale des Fous, a concouru des ultra-trails en cette année 2010. Au compteur, pas moins de trois ! Proprement stupéfiant ! A savoir :
- Le 80km de l’Ecotrail de Paris, 7e et 6e senior.
- Le 120km de la Montagn’Hard, unique nana à l’achever, conquérant à travers des conditions rendues délicates par d’incessants orages la 12e place au scratch.
- Le 98km de la CCC, servant de TDS de substitution, 11e et 8e senior. En sachant qu’elle avait disputé cette TDS par défaut, le tirage au sort lui ayant été défavorable sur l’UTMB.
Sinon, on a pu croiser son minois sur le 29km des Glaisins (10e et 6e senior sur une distance beaucoup trop brève pour elle), le Marathon de Genève (4e et 3e senior en 3h23’39’’), et le 58km des Allobroges (2e et 1ère senior) ; trail où sur le millésime 2009 elle s’inclinera sur le fil par Maïlys Drevon, laissant échapper le podium scratch pour… 1’04’’(4e et 3e senior).
Née le 13 juillet 1973 à Saint-Julien-en-Genevois, Corine vit à Bonne au cœur du pays annemassien sur le versant méridional de la Montagne des Voirons. Comptable de profession, elle rejoint le 15 juin 2009 la dynamique association faucignerande des Trailers du Môle, à la suite de la première reconnaissance de l'UTMB concoctée par "les Féroces" que préside Hervé Gladkoff. UTMB où elle réalisera un carton, s'adjugeant sans autre forme de procès la 10e position, synonyme de 10e rang senior, en 35h18'47''. Prestation d'autant plus époustouflante qu'elle a goûté au trail qu'à compter de 2005, étant auparavant licenciée au Vélo Club d'Annemasse.
Au demeurant, c'est quand elle était encore cycliste qu'elle a connu sa tendre moitié Olivier, né le 13 novembre 1968 et chef d'équipe du secteur polissage chez Caran d'Ache, l'incitant sans coup férir à basculer dans le sport. Aujourd'hui, tel un couple symbiotique, les tourtereaux ne se quittent plus d'une semelle dans les équipées sauvages à l'image de cette GRR. Couple si uni, si complice, qu’ils parviennent tous deux à dompter de conserve le moindre écueil sur ces parcours cauchemardesques, et ainsi à se métamorphoser, s’épanouir, bref à être enfin eux-mêmes, en l’occurrence de talentueux trailers. Même si la Bonnoise trouve les arrêts de son époux… abusifs, celui-ci étant peu ou prou handicapé par des soucis gastriques. Ah ces femmes et leur exigence...
En tout cas, un couple qui ne se prend pas la tête, alliant plaisir et performance de choix. Les préparations se font au feeling dans les Voirons ; ou alors en... tandem ou encore en... surf l'hiver.
Toujours sur ce 18e cru, relevons les abandons de trailers pourtant aguerris à l’instar de : Franck Gorry, premier de cordée au Team Savoie Triathlon, sans occulter les deux camarades de Frédérique Rossignol au sein du CALA Course, Sylvie Vulliet et Alain Emonet, qui jetteront respectivement l’éponge aux km97 (16e et 7e senior), 89,9 (527e et 11e V1) et 71,5 (523e et 56e V2).
François Vanlaton
Le site du Grand Raid de la Réunion : http://www.grandraid-reunion.com/spip.php?rubrique6
Les résultats complets qui englobent aussi bien ceux de la Diagonale des Fous que ceux de la 11e édition du Trail du Bourbon, semi-raid de 89,5km agrémentés par 4935m de dénivelée positive : http://www.grandraid-reunion.com/spip.php?rubrique27
Au départ de la Diagonale des Fous, le 22 octobre 2009 : au premier plan avec sa casquette rouge, le Villazois Nicolas Drevon ; derrière lui avec sa casquette bleue, sa dulcinée, Maïlys Drevon. Tous deux capituleront hélas, Maï à plus de 40km du but pour une vive douleur en haut du mollet droit, Nico pour une déchirure à la cuisse au km126,8.
Cliché appartenant à Maïlys Drevon.
Toujours Maïlys Drevon sur la Diagonale des Fous, opus 2009.
Cliché appartenant à Maïlys Drevon.
La Motteraine Sandrine Tournay à l'occasion du Trail de Montagnole, le 16 novembre 2008 où elle se classera 2e au scratch féminin et 2e senior, à seulement 55'' de la lauréate drumettane Josiane Piccolet.
Cliché de l'association sportive des Mont'Trailers, organisateurs du Trail de Montagnole, pris dans le mur final à quelques mètres de la ligne salvatrice.
Sandrine Tournay lors du millésime 2009 de la Nivolet-Revard (3 mai), précédant la prometteuse Jessica Mercier (dossard 348), skieuse-alpiniste au sein du Club Multisports d'Arêches-Beaufort. Elle finira 5e fille et 2e senior en 5h37'08'' (11e féminine et 1ère espoir en 5h55'01'' pour Jessica).
Cliché de Picassa Web Album Martine Volay, pris au débouché du Passage du Croc, immédiatement avant les chalets du Sire.
La Poisilienne Frédérique Rossignol, ici au Trail de Montagnole, le 16 novembre 2008 où elle accaparera la 10e place, synonyme de 6e position chez les seniors. A quelques encablures de l'arrivée, elle se fera souffler le 9e rang par l'adorable et très regrettée kikoureuse iséroise Séverine Rousset, et ce pour 26''.
Cliché de l'association sportive des Mont'Trailers, organisateurs du Trail de Montagnole, pris dans le mur final à quelques mètres de la ligne libératrice.
10 juillet 2009, remise des prix sur l'Annécime : c'est l'heure de la consécration pour Frédérique Rossignol qui, la première en 13h02'28'', a goûté au bonheur de fouler la pelouse du Pâquier, au coeur de la préfecture haut-savoyarde. Sur le faîte du podium, elle est en compagnie du Saint-Jorien Pascal Giguet ; à gauche, on trouve les seconds Fanny Fréchinet (Salomon Aventure) et Franck Bussière (Team Asics) ; à droite, les 3e, l'Eurélienne Emilie Lecomte et le Sevriolain Patrick Rey.
Cliché de Lolo Raid Outdoor.
La Bonnoise Corine Gruffaz, au ravitaillement des Contamines-Montjoie, km45,5, lors du 120km de la Montagn'Hard où elle sera la seule représentante de la gent féminine finisheuse, terminant 12e au scratch sur 35 arrivants.
Cliché de Marlon Santi.
Dernière édition par François de la Balme-de-S le Ven 1 Avr 2011 - 12:04, édité 2 fois
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
Date d'inscription : 14/05/2009
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Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
Merci pour cet article élogieux François !
Cette diagonale restera à coup sûr dans mes meilleurs souvenirs de course... Eu égard à ma malheureuse expérience de 2009, je voulais tout simplement arriver au bout dans un état correct. Mon départ très prudent m'a permis de vivre une course de rêve jusqu'à Dos d'Ane, ensuite ça a été plus laborieux avant de retrouver un sursaut de gniaque pour l'ultime descente.
On a coutume de dire que la 4e place c'est la pire, mais pour moi elle a la saveur d'une victoire... C'était juste incroyable de me retrouver à la remise des prix à côté des "grandes et grands" du trail !
Je suis fière d'avoir porté haut les couleurs de la Yaute sur l'île intense, et un grand bravo à mon amie Sandrine Tournay qui a fait aussi une très grande course et avec qui j'ai partagé un bout de chemin.
Maïlys
Cette diagonale restera à coup sûr dans mes meilleurs souvenirs de course... Eu égard à ma malheureuse expérience de 2009, je voulais tout simplement arriver au bout dans un état correct. Mon départ très prudent m'a permis de vivre une course de rêve jusqu'à Dos d'Ane, ensuite ça a été plus laborieux avant de retrouver un sursaut de gniaque pour l'ultime descente.
On a coutume de dire que la 4e place c'est la pire, mais pour moi elle a la saveur d'une victoire... C'était juste incroyable de me retrouver à la remise des prix à côté des "grandes et grands" du trail !
Je suis fière d'avoir porté haut les couleurs de la Yaute sur l'île intense, et un grand bravo à mon amie Sandrine Tournay qui a fait aussi une très grande course et avec qui j'ai partagé un bout de chemin.
Maïlys
maïlys- Invité
L'AUTRE TALENT DE MAILYS, CELUI DE L'ECRITURE
Bienvenue Maïlys sur notre forum et merci du fond du cœur pour le compliment !
Maintenant, nous attendons tous fiévreusement son exhaustif récit, miroir de sa formidable odyssée, qui sera dans un futur proche mis en ligne sur le site ami « Kikouroù ? ». Site où chacun peut déjà compulser les textes de Maï, authentiques mémoires du trail, assortis d’une enivrante et riche iconographie. Bien évidemment, je divulguerai sur notre forum le compte rendu de sa Diagonale des Fous, à jamais marquée d’une pierre blanche pour avoir conquis une bouleversante quatrième place.
Désormais, l’heure est à la récupération pour la Villazoise qui affiche à l’heure actuelle une forme du tonnerre. Avant de se lancer dans sa traditionnelle saison de ski de fond, l’ultra-traileuse retournera sur sa terre nourricière du Vercors pour prendre le départ le 4 décembre, ultime rendez-vous en cette année 2010, du FestiTrail Hivernal d’Autrans. L'an prochain, Maïlys continuera à s'éclater sur les aventures au long cours mais sans excès, partagées équitablement entre raids-multisports et courses nature. En symbiose avec Nico, comme une évidence !
François Vanlaton
Maintenant, nous attendons tous fiévreusement son exhaustif récit, miroir de sa formidable odyssée, qui sera dans un futur proche mis en ligne sur le site ami « Kikouroù ? ». Site où chacun peut déjà compulser les textes de Maï, authentiques mémoires du trail, assortis d’une enivrante et riche iconographie. Bien évidemment, je divulguerai sur notre forum le compte rendu de sa Diagonale des Fous, à jamais marquée d’une pierre blanche pour avoir conquis une bouleversante quatrième place.
Désormais, l’heure est à la récupération pour la Villazoise qui affiche à l’heure actuelle une forme du tonnerre. Avant de se lancer dans sa traditionnelle saison de ski de fond, l’ultra-traileuse retournera sur sa terre nourricière du Vercors pour prendre le départ le 4 décembre, ultime rendez-vous en cette année 2010, du FestiTrail Hivernal d’Autrans. L'an prochain, Maïlys continuera à s'éclater sur les aventures au long cours mais sans excès, partagées équitablement entre raids-multisports et courses nature. En symbiose avec Nico, comme une évidence !
François Vanlaton
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
Date d'inscription : 14/05/2009
Localisation :
MON RECIT
Mon récit est là : http://www.kikourou.net/recits/recit-11168-le_grand_raid_de_la_reunion_la_diagonale_des_fous-2010-par-mai74.html
Bonne lecture !
Maïlys,
Je me suis permis d'intervenir pour indiquer le lien congruent !
François de la Balme-de-S
Bonne lecture !
Maïlys,
Je me suis permis d'intervenir pour indiquer le lien congruent !
François de la Balme-de-S
maïlys- Invité
RECIT DE LEGENDE OU LA PROSE DE MAILYS
Toute notre gratitude à Maïlys Drevon pour avoir donné son aval à la mise en ligne sur notre forum de son formidable récit ! Celui-ci, assorti de sept clichés, détaille donc son équipée sauvage sur le Grand Raid de la Réunion. Epopée où elle a sans aucun doute gagné le cœur de nombreux Haut-Savoyards, arrachant en effet magistralement le pied du podium en 38h44’58’’.
Agée de 34 ans et originaire du Vercors, Maïlys, alias Maï, réside à Villaz, près d’Annecy. Outre le trail, on la voit aussi pratiquer le ski de fond, ainsi que le raid-multisports au sein du prometteur Team Sport Nature Ville-la-Grand, à proximité d’Annemasse.
Cette chronique est issue du fameux site « Kikouroù ? » que fréquentent passionnément et assidûment moult athlètes, au premier chef une myriade de trailers, du quidam à l’élitaire. Parmi eux, on retrouve un certain nombre de nos forumers, à l’instar de : Arno_Smag, Badgone, Christophe B. (alias Bobchou sur Kikouroù ?), DidierC, Françoisqueige (alias François Camoin), Ludo, Olivier (alias Pepefafa), Olivier91, Riri (alias Eric74) ; sans occulter naturellement jl (alias Montagnard74) et Rodio, assurément deux des observateurs les plus pointus de la course de montagne et du trail à l’échelle nationale.
C’est le Stéphanois Mathias Gery, né en 1975, qui a porté sur les fonts baptismaux « Kikourou ? » le 8 janvier 2004. Un Mathias avant tout coureur d’orientation puis trailer également, non dénué de talent, comme l’illustre sa superbe 4e place sur 27 finisheurs à l’occasion de la Grande Traversée des Alpes du 15 au 28 août 2010. Au demeurant, à peine rentré de son fabuleux périple, il devait s'employer avec dextérité et sang-froid à refaire fonctionner son site, celui ayant été victime juste avant l'UTMB d'un scandaleux piratage.
Enfin, remarquons qu’une association regroupant les forces vives de « Kikouroù ? » s’est extirpée des limbes le 1er décembre 2007 à Saint-Etienne, sous l’égide d’un certain Ouster.
« Les Amis de Kikouroù ? » sont destinés à promouvoir les échanges chez les Kikoureurs et à gérer encore les équipements sportifs ou accessoires vendus sur le site kikourou.net, la vocation n'étant pas de créer une boutique en ligne mais de dégager quelques fonds.
Pour en revenir au journal de la Villazoise, précisons que Nico (Nicolas), né en 1973, est sa tendre moitié, 33e et 19e senior en 32h46’28’’ ; Quant à son amie Sandrine, il s’agit de Sandrine Tournay, endossant les couleurs de Chambéry Triathlon, née en 1970, 6e et 3e V1 en 39h23’00’’.
Les mémoires de Maïlys, dont j'ai préféré les reproduire in-extenso, les voici (vous pouvez bien évidemment les lire sur le site de « Kikouroù ? » dont le lien figure dans le billet supra de Maï).
F.V.
... OU L'INTRONISATION CHEZ LES FOUS
Il y a 1 an, quasiment jour pour jour, j'analysais mon abandon au GRR 2009 en arrivant à la conclusion que je n'étais peut-être pas faite pour ce type de course et annonçais à Nico que si on y retournait, je me contenterais du semi-raid...
Mais bon, au moment de s'inscrire, poussée par un sentiment de revanche et l'envie de croire que ce n'est pas si inaccessible, je remets le couvert sur le GRR...
Ma saison se passe super bien, j'ai choisi de ne pas trop courir et d'alterner avec du raid avec mon équipe (www.team-raid-villelagrand.com) pour garder l'envie et la forme jusqu'à fin octobre, mais je me régale sur chaque trail que je fais, m'offrant même le luxe de connaître ma 1ère victoire, ce qui me met très en confiance. Seul bémol, une entorse début août que je rééduque sérieusement.
C'est ainsi que jeudi 21 octobre, sur les coups de 20h j'entre avec Nico dans le sas du départ à Cap Méchant, où nous retrouvons Smilingmimi et Nico26. J'adore cette ambiance du départ ici, la musique, les percussions, le speaker qui "koz kreol"... un groupe joue un air de Danyel Waro, mon chanteur péi préféré !
22h : 3e coup de canon, la masse agglutinée de coureurs s'agite, j'applique la technique développée lors de nombreuses éditions des fêtes de Bayonne : mains sur les épaules de celui de devant, surtout ne pas tomber, ce serait le piétinement assuré ! Un public incroyablement nombreux et chaleureux nous encourage tout au long de la route jusqu'à la bifurcation sur le chemin de cannes, quel bonheur de vivre ça !
C'est parti pour cette épopée fantastique qui doit me mener à l'autre bout de l'île, pour des heures et des heures de course, la nuit, le jour... j'ai bien en tête l'énormité du parcours et je suis bien décidée à ne pas me gâcher la fête et pour cela je m'oblige à partir doucement. Je cours tranquillement jusqu'au 1er ravito (je remplis la poche), je pourrais aller plus vite mais j'ai trop peur de le payer après, je n'aurai pas de 2e chance alors jouons-là prudente...
La montée jusqu'à Foc Foc se passe sur le même rythme, à la sortie de la forêt je me retourne pour contempler la longue file lumineuse qui semble plonger jusque dans l'océan, j'en ai des frissons... mais aussi parce que le vent est sensible à cette altitude ! J'enfile le coupe vent.
Ravito de Foc Foc : on est au bord de l'Enclos et la teinte rougeoyante de l'éruption tranche dans la nuit étoilée adoucie par la pleine lune , c'est tout simplement extraordinaire... Ce spectacle somptueux ne me fait pas oublier la rigueur que je me suis promise à chaque ravito : ne pas tomber à cours d'eau comme l'an dernier... Je retrouve Martine (smilingmimi) à l'approche du poste du Volcan, 1er gros ravito. Là encore, des encouragements chaleureux, une super ambiance et un pote qui me dit que Nico est passé 1h plus tôt, super bien. Petit sms rapide à Samontetro pour rassurer la famille et les copains qui me suivent sur internet.
J'ai perdu Martine mais la retrouverai plus tard entre l'oratoire et Textor. Pour l'heure je traverse la mystérieuse Plaine des Sables puis attaque la montée à l'oratoire Ste Thérèse. Qu'est-ce que je me sens bien ! méfiance ! Ne t'emballe pas !... Je m'efforce de gérer constamment mon allure, ne jamais me laisser emporter par la vitesse ou l'euphorie : tout est dans la maîtrise, me dis-je en boucle.
Textor, les bénévoles me disent que je suis bien placée chez les filles, je leur dis que c'est encore trop tôt pour y penser ! Direction la Plaine des Cafres et ses verts patûrages... Au sentier de gratons volcaniques succède un sentier plus roulant en pente douce sur lequel je me fais énormément doubler. Je vois des gars me passer en trombe, mais je reste concentrée sur mon allure, je sais que ça paiera dans quelques heures.
Mare à Boue : moins d'ambiance au poste tenu par les militaires mais une bonne assiette de pâtes revigorante. Je remplis ma poche et repars à l'assaut de la forêt de Bélouve, quelques km plus loin. En chemin je croise Riad38, ralenti par ses tendinites, on discute un peu, prend 2 photos et je lui souhaite bonne route.
Le chemin descendant est maintenant carrément technique, je m'accroche aux rochers, aux branches, aux lianes ! J'adore cette section, totalement dépaysante, mais il faut rester vigilent, le moindre faux pas ne pardonnerait pas. Je débouche sur le col de Bébour puis sur la route de Bélouve sur plusieurs km. Je trottine jusqu'à emprunter à nouveau un sentier dans Bélouve : sur plusieurs km c'est la jungle tropicale dans cette forêt primaire magnifique. La progression n'est pas facile, racines, boue, mais c'est un enchantement dès qu'on lève les yeux : un océan vert et luxuriant, des lianes, des mousses, des fougères arborescentes...
Un petit ravito en sortie de forêt où l'on me dit qu'il ne reste que de la descente jusqu'à Hell-Bourg. Je suis encore bien en forme, n'ayant pas laissé trop de jus dans Bélouve. Coup de fil de mon frangin en attaquant la descente, toute la famille me suit, j'entends même la cloche dans le téléphone, ils sont à fond, c'est trop bon !
La descente est longue et technique mais je constate avec bonheur que mes cuisses ne trinquent pas trop, je n'ai mal nulle part. Un bout de route me mène au ravito sur le stade, et à nouveau un élan parmi les spectateurs qui me donne du baume au coeur.
Un des gros morceaux de la course m'attend maintenant : le Cap Anglais et ses 1500m positifs et dont on dit qu'on le finit à 4 pattes sur la dernière portion... Un sentier que je n'avais jamais emprunté lorsque j'habitais l'île. Je l'attaque tranquillement, non sans avoir envoyé des nouvelles à Samontetro.
En parlant de sms, j'en reçois énormément régulièrement, je les lis qd je rallume mon portable et ça me booste de savoir que tant de monde est derrière moi.
Dès le début de l'ascension je rejoins 2 gars avec qui, je ne le sais pas encore, je vais courir jusqu'à l'arrivée (ou presque...). On fait connaissance, et tu viens d'où et qu'est ce que tu fais dans la vie, patati, patata... avec tout ça on fait du chemin ! La partie technique est là : en effet on n'est pas loin de la via ferrata parfois !!! Beaucoup de coureurs marquent le coup et s'arrêtent, épuisés. Les discussions ont cessé... sauf la notre ! C'est ça de courir avec une nana...
Sommet du Cap Anglais, je ne suis pas trop éprouvée après ce gros morceau, mais je garde en tête que je peux le payer plus tard. Il faut maintenant rejoindre le refuge du Piton, je continue à mon rythme. Cette portion est très longue, d'autant qu'on n'aperçoit le refuge qu'en arrivant dessus. Au passage j'ai retrouvé un collègue de l'équipe de raid, Jean-Yves. J'avale un verre de soupe et attrape des morceaux de sucre, seuls aliments solides du ravito car je n'ai plus rien à manger !
Je descends sur Cilaos en compagnie de Jean-Yves, en discutant bien sûr ! De toute façon, elle est tellement cassante cette descente que ça sert à rien d'envoyer, sinon à se fusiller les quadriceps pour la suite.
Parking du Bloc : standing ovation du public, mon dieu que c'est bon d'être encouragée comme ça ! Je cours sans peine sur la route en me rappelant que l'an dernier, au même endroit, j'étais déjà bien entamée et avais du mal à courir. Cet état de fraîcheur à 90 km de course me rassure pour la suite.
Arrêt de 30' à Cilaos où je retrouve mon amie Sandrine, partie plus rapidement que moi. Je change de tenue et recharge mon sac tout en discutant avec des amis venus voir la course, et pars manger une assiette de pâtes. Nous repartons ensemble avec Sandrine, ainsi que mes 2 compères d'Hell-Bourg.
Bras Rouge : l'an dernier ça m'avait paru interminable et j'avais ramassé un bon coup de bambou. Cette année, je l'ai décidé, je ne veux pas revivre la même chose, je ne veux pas subir. Et j'arrive au pied du Taïbit comme une lettre à la poste ! Je sens que le mental est de mon côté, après plus de 18h de course il ne montre pas de signe de faiblesse, c'est tout bon pour la suite.... Quand à la machine, elle tourne rond ! Juste une petite pointe dans le pli de l'aine, mais qui ne s'amplifie pas.
J'attaque le Taïbit avec mes compères qui ont appris entretemps que j'étais 6e fille et qui sont bien décidés à partir en chasse avec moi ! Sandrine décroche dans l'ascension et je ne la reverrai qu'à l'arrivée.
La nuit nous prend juste sous le col, presque comme l'an dernier (mais parcours et heure de départ différents). Ca y est, me voici dans Mafate, ce cirque envoûtant où l'on vit au rythme de la nature et du maloya... D'ailleurs j'entends du reggae qui s'échappe de Marla, km 103. Là je mange un bon poulet-pâtes et on m'informe que la 5e est repartie 3' plus tôt... On a coutume de dire que la course commence à Cilaos, je peux donc maintenant commencer à partir en chasse ! Nous repartons tous les 3, continuant à discuter de tout et de rien. C'est important de ne pas être seul dans la nuit, discuter permet de rester vigilent. A ce propos pour l'instant aucune hallucination ne vient me contrarier, ma tête est vraiment avec moi cette année !
Passage à Trois Roches au son du reggae : je suis 5e pourtant je n'ai vu aucune fille ! J'apprendrai plus tard en discutant avec elle l'avoir doublée pendant sa pause technique !
Je me dis que 5e sur le GRR ce serait vraiment génial, il ne faut pas se relâcher, ça peut revenir de l'arrière jusqu'au dernier moment. A Roche Plate, 2 femmes m'encouragent et me disent que la 4e est repartie depuis 20' et qu'elle n'a pas l'air en forme ! Samontetro me confirme plus tard que je suis en train de revenir dessus tranquillement, je n'accélère donc pas spécialement, ça se fera au train... et c'est en effet ce qui se produit !
Côté forme ça va encore plutôt bien, j'en ai encore largement sous le pied. Ca m'impressionne de constater la différence avec l'an dernier, et je repense aux entrainements durs que j'ai encaissé : pas de doute ça paye...
On arrive tous les 3 à Deux Bras après avoir eu l'impression de tournicoter depuis les Orangers... J'ai profité des passages à gué de la Rivière des Galets pour goûter l'eau, "à l'insu de mon plein gré "! Et j'ai entrainé au passage mon compère de course, content le gars ! N'ayant pas pris de chaussettes de rechange il faudra que je fasse avec les pieds trempés pour les 30 derniers km.
On se pose pour manger un plat chaud et refaire le plein. C'est maintenant Blob qui assure la liaison téléphonique, je lui dis que je me sens encore plutôt bien. Une petite fatigue générale se fait ressentir, bon faut dire qu'on est 127 km de course quand même ! Mais le truc le plus incroyable c'est que je n'ai pas mal aux jambes malgré le p...... de dénivelé qu'on s'est envoyé ! Je bénis mon vélo !!!
Le mur de Dos d'Ane se dresse maintenant devant nous : une sacrée bavante de 900m positifs avec passages techniques où l'on s'accroche aux racines et aux rochers. Nous avons rejoint un autre groupe, je progresse au milieu, j'ai mis mon MP3 sur les oreilles car je sens le sommeil planer au dessus de moi. Et de toute façon, je n'ai plus envie de parler !!!
Nous mettrons un peu moins d'1h30 pour l'ascension. Pendant ce temps-là, mes pieds marinent dans les chaussures et la plante des pieds est un peu douloureuse. La section jusqu'à la Possession ne procurera pas le même plaisir que le reste, de la route bétonnée où ça tape dur sous les pieds, et des rallonges qui nous donnent l'impression d'être des couillons qu'on balade pour avoir le compte de km... Ca commence à gueuler dur au sein des coureurs, on ne comprend plus la logique du parcours et la fatigue qui s'abat sur nous renforce ce sentiment.
J'arrive à la Possession (bord de mer donc, mais pas l'arrivée, loin de là...) avec les pieds sérieusement endommagés : je retire les chaussettes et contemple mes pieds fripés pleins d'ampoules juste à la base des orteils. Pas de podologue ni d'infirmier dans le coin, va falloir serrer les dents ma cocotte.
Le chemin des Anglais : voilà ce qui nous attend pour rejoindre la Grande Chaloupe. Ce sera mon chemin de croix. Imaginez un chemin pavé de pierres volcaniques dont certaines ont bougé et sont dressées à la verticale, offrant comme seul appui l'arête de la pierre... là j'ai vraiment jonglé avec les ampoules... Sûrement pas un hasard c'est là aussi que je prends un bon coup de barre, pas au point de m'arrêter mais je marche au ralenti sous un soleil de plomb, pas un pète d'ombre dans les parages... heureusement je suis toujours à proximité du groupe, ça m'aide à ne pas trop baisser l'allure.
En repartant de la Grande Chaloupe, il reste 800m positifs et je suis dans le dur. J'essaie de ne pas penser à mes pieds, juste maintenir le cap pour finir. Mon frangin m'informe que la 5e se rapproche, je veille à ne pas ralentir. J'apprends que Nico est arrivé 33e en 32h46, quelle perf énorme !
Vers St Bernard, on se retrouve à marcher des km sur une route bitumée, c'est à se demander ce qu'on fait là après avoir couru sur les plus beaux sentiers dans les cirques... Personne n'a la force de courir, on essaie juste de ne pas s'arrêter. J'essaie de continuer à manger et boire régulièrement, c'est pas la peine de rajouter une hypo au tableau.
Et puis cette route, c'est la tentation de trop pour certains qui n'ont pas de problèmes avec leur conscience : monter en voiture, c'est tellement plus simple et moins fatiguant... Et tellement con alors qu'on touche presque au but.
Bref... Fin de la route et dernière grimpette sur un sentier (enfin du sentier !) jusqu'au Colorado, ultime ravito : quand on arrive là, on sait que quoiqu'il arrive on franchira l'arrivée.
Ravito express et je repars pour l'ultime descente. Je n'arrive plus à trottiner, trop mal aux pieds. J'attaque la descente en marchant comme sur des oeufs.... jusqu'au moment où un coureur me double en me disant que la 5e est en train de revenir !
Chassez le naturel, il revient au galop... Piquée au vif, il est hors de question que je ne bataille pas pour ma 4e place, même si c'est "la place du c.. " ! Rapide conditionnement mental : ok t'as super mal, mais il te reste 45' de course, tu peux serrer les dents pendant 45', c'est pas la mort ! Tu auras trop de regrets si tu lâches l'affaire maintenant... Cette 4e place c'est TA place, garde-là.
Le mode compète se réactive comme par magie, je sors de ma léthargie et j'arrête de me focaliser sur mes douleurs, et j'attaque une descente d'anthologie, dans les blocs rocheux et les racines, une descente de tous les risques mais bon dieu qu'elle en vaut la peine ! Je constate, impressionnée, à quel point le mental peut prendre le dessus sur le corps, car lors de cette descente tambour battant, je ne pense plus un seul instant à mes foutus pieds ! Je redouble des gars qui ont dû se demander quel moustique m'avait piquée !
Le stade est en vue, je sais que je tiens ma 4e place. Derrière je ne vois pas de fille débouler, mais jusqu'en bas je maintiens la pression. Un caméramen me tend son micro mais je lui file sous le nez en lui disant que je suis poursuivie !!! Le pont, la route. Le stade est à 500m. J'appelle vite fait Nico, 1 mot : j'arrive.
L'émotion me submerge, je vais arriver 4e du Grand Raid, je suis en train de le faire, c'est complètement fou ! Je m'offre ces derniers mètres pour savourer ces sensations extraordinaires, uniques, qu'on aimerait ressentir encore et encore... L'entrée du stade, des applaudissements partout, mon fils aîné et ma nièce qui me rejoignent, je leur prends la main et cours les derniers mètres avec eux...
Je passe l'arche d'arrivée le poing levé, les larmes aux yeux, le bonheur absolu : 38h44...
Je ne réalise qu'après coup ce que je viens de réussir, et cette 4e place est une vraie victoire... et une récompense d'un entainement costaud. Dans un contexte où, à mon sens, l'ultra se banalise dangereusement, je garde le sentiment que finir cette course est en soi exceptionnel, et doit le rester pour l'apprécier pleinement.
Le podium féminin au scratch, avec de gauche à droite : Marcelle Puy (Prudence Créole), lauréate et 1ère V1 en 31h48'50'' ; Marie-Danièle Seroc (Team Salomon Réunion), 2e et 2e V1 en 33h04'31'' ; Catherine Dubois (Team Asics), 3e et 1ère senior en 37h28'06'' ; Maïlys (Team Sport Nature Ville-la-Grand), 4e et 2e senior en 38h44'58'', à droite de l'homme au tee-shirt blanc ; enfin Alexandra Rousset (Marseille Trail Club), 5e et 3e senior en 39h16'31''.
Beaucoup de monde à qui je dois dire merci et à qui j'associe cette réussite : Nico, qui croit en moi (plus que moi !), Marc à qui nous devons cette préparation vraiment optimale (sans toi on en serait toujours à faire nos 10x30" gentiment...), Béné mon amie, équipière et collègue d'entrainement qui m'a aussi fait progresser, toute ma famille et mes amis qui sont à fond derrière moi, Samontetro et Blob qui ont assuré le direct live avec moi, à toute heure du jour et de la nuit... Mi aim a zot !!! La Rényon, mi aim a ou !
Photos : F. Romary (http://photopassionlife.e-monsite.com) & J.Puigredo, merci à eux !
Commentaires
Le 05/11/10 à 16:52, commentaire de Dams35
Joli récit...
A sa lecture, je pense que je t'ai croisé un peu après Saint-Bernard dans les quelques km de portion bitumée.
Tu étais accompagnée par quelqu'un qui bossait à Air-France (je crois que c'était lui qui était chargé de surveiller si ça ne revenait pas de derrière).
A ce moment là, je somnolais en marchant et le simple fait d'avoir un peu de conversation m'avait permis de sortir de ma léthargie.
Bravo pour ta course en tout cas !
Le 05/11/10 à 18:02, commentaire de Blob
Ah, ça a été un grand moment cette course, même vécue à distance et derrière un écran. On a enfin droit au récit et aux photos, superbe !
En tout cas, bravo miss, et quand tu veux pour refaire l'assistant (à distance ou sur place).
Le 05/11/10 à 18:05, commentaire de Blob
Au fait, t'as quoi contre les 30"/30" ???
Le 05/11/10 à 18:39, commentaire de Françoise 84
Un seul mot s'impose: bravo !!! Et toujours avec le sourire !!! Bises et bonne récup', maintenant !
Le 05/11/10 à 20:25, commentaire de Drop
Ca laisse reveur.Comme quoi, il ne faut pas rester sur un echec.
Félicitations pour ta course et bonne recup'.
Le 05/11/10 à 23:20, commentaire de Martinev
Encore une fois bravo pour cette belle course qui nous a fait vibrer derrière notre écran. Tu es une grande championne qui a su allier la performance avec le plaisir. Belle revanche sur 2009 pour tous les 2 et félicitations aussi à Nico. Bisous à nos 2 champions.
Le 06/11/10 à 00:23, commentaire de Tidgi
Un seul mot : exceptionnel !
Bravo à toi.
Bises.
Le 06/11/10 à 08:21, commentaire de Totoro
Un beau sursaut de championne après l'édition 2009 et donc un bel exemple de motivation et d'expérience ! Merci pour le récit et un grand bravo !
Le 06/11/10 à 12:18, commentaire de Astro(phytum)
Impressionnante de facilité et de combativité !!!!!
Encore Bravo pour ta belle revanche .
Le 06/11/10 à 15:52, commentaire de Yves_cool_runner
C'est grand. Oui, C'EST GRAND. Rien d'autre à dire.
Le 06/11/10 à 16:58, commentaire de Grumlie
Un grand bravo pur cette superbe course et un grand merci pour nous la faire partager après nous avoir tenus en haleine pendant « quelques » heures.
Le 06/11/10 à 17:48, commentaire de Béné38
Quel bonheur de revivre cette course par ce récit. C'était sûr que tu l'aurais ta revanche !!
Bravo tout simplement !
Le 06/11/10 à 18:32, commentaire de Jluc92
Sacré Perf, 38h !!! Bravo
J'étais où moi au bout de 38h ?? Ha oui, je m'promenais dans Mafate ...
Le 06/11/10 à 19:53, commentaire de Le Lutin d'Ecouves
Je savais que tu avais l'étoffe d'une championne mais là, tu me bluffes !!!
Quelle performance ! Bravo Maï, c'est exceptionnel !
J'en suis que plus content de t'avoir connue dans le Vercors.
Bises du Lutin.
Le 06/11/10 à 22:50, commentaire de Laulau
Immense bravo pour ta course, bien préparée, super bien gérée. Qu'est-ce que ça fait envie ce GRR !
Le 07/11/10 à 10:26, commentaire de PhilKiKou
Belle gestion de course, avec un bon entraînement, des leçons tirées de 2009...
Beau récit, CHAPEAU BAS POUR LA PERF... quelle aventure !!!
Le 07/11/10 à 10:44, commentaire de Laurent05
Un grand bravo pour ta course gérée comme une pro...
Une belle revanche sur l'année dernière.
Bises.
Laurent
Le 09/11/10 à 11:35, commentaire de Chanthy
Je suis admiratif !
Bravo !!
Le 10/11/10 à 08:09, commentaire de DJ Gombert
Arf ! arf ! 4e, tu aurais pu te motiver pour faire 3e quand même :-)
Plus sérieusement tu es une extra-terrestre, 38h de course ! une grande championne qui ne prend pas la voiture.
Merci encore pour ce magnifique récit, qui permet au lecteur attentif de comprendre le secret de ton extraordinaire physique : les férias de Bayonne !!!
Bises.
Agée de 34 ans et originaire du Vercors, Maïlys, alias Maï, réside à Villaz, près d’Annecy. Outre le trail, on la voit aussi pratiquer le ski de fond, ainsi que le raid-multisports au sein du prometteur Team Sport Nature Ville-la-Grand, à proximité d’Annemasse.
Cette chronique est issue du fameux site « Kikouroù ? » que fréquentent passionnément et assidûment moult athlètes, au premier chef une myriade de trailers, du quidam à l’élitaire. Parmi eux, on retrouve un certain nombre de nos forumers, à l’instar de : Arno_Smag, Badgone, Christophe B. (alias Bobchou sur Kikouroù ?), DidierC, Françoisqueige (alias François Camoin), Ludo, Olivier (alias Pepefafa), Olivier91, Riri (alias Eric74) ; sans occulter naturellement jl (alias Montagnard74) et Rodio, assurément deux des observateurs les plus pointus de la course de montagne et du trail à l’échelle nationale.
C’est le Stéphanois Mathias Gery, né en 1975, qui a porté sur les fonts baptismaux « Kikourou ? » le 8 janvier 2004. Un Mathias avant tout coureur d’orientation puis trailer également, non dénué de talent, comme l’illustre sa superbe 4e place sur 27 finisheurs à l’occasion de la Grande Traversée des Alpes du 15 au 28 août 2010. Au demeurant, à peine rentré de son fabuleux périple, il devait s'employer avec dextérité et sang-froid à refaire fonctionner son site, celui ayant été victime juste avant l'UTMB d'un scandaleux piratage.
Enfin, remarquons qu’une association regroupant les forces vives de « Kikouroù ? » s’est extirpée des limbes le 1er décembre 2007 à Saint-Etienne, sous l’égide d’un certain Ouster.
« Les Amis de Kikouroù ? » sont destinés à promouvoir les échanges chez les Kikoureurs et à gérer encore les équipements sportifs ou accessoires vendus sur le site kikourou.net, la vocation n'étant pas de créer une boutique en ligne mais de dégager quelques fonds.
Pour en revenir au journal de la Villazoise, précisons que Nico (Nicolas), né en 1973, est sa tendre moitié, 33e et 19e senior en 32h46’28’’ ; Quant à son amie Sandrine, il s’agit de Sandrine Tournay, endossant les couleurs de Chambéry Triathlon, née en 1970, 6e et 3e V1 en 39h23’00’’.
Les mémoires de Maïlys, dont j'ai préféré les reproduire in-extenso, les voici (vous pouvez bien évidemment les lire sur le site de « Kikouroù ? » dont le lien figure dans le billet supra de Maï).
F.V.
... OU L'INTRONISATION CHEZ LES FOUS
Il y a 1 an, quasiment jour pour jour, j'analysais mon abandon au GRR 2009 en arrivant à la conclusion que je n'étais peut-être pas faite pour ce type de course et annonçais à Nico que si on y retournait, je me contenterais du semi-raid...
Mais bon, au moment de s'inscrire, poussée par un sentiment de revanche et l'envie de croire que ce n'est pas si inaccessible, je remets le couvert sur le GRR...
Ma saison se passe super bien, j'ai choisi de ne pas trop courir et d'alterner avec du raid avec mon équipe (www.team-raid-villelagrand.com) pour garder l'envie et la forme jusqu'à fin octobre, mais je me régale sur chaque trail que je fais, m'offrant même le luxe de connaître ma 1ère victoire, ce qui me met très en confiance. Seul bémol, une entorse début août que je rééduque sérieusement.
C'est ainsi que jeudi 21 octobre, sur les coups de 20h j'entre avec Nico dans le sas du départ à Cap Méchant, où nous retrouvons Smilingmimi et Nico26. J'adore cette ambiance du départ ici, la musique, les percussions, le speaker qui "koz kreol"... un groupe joue un air de Danyel Waro, mon chanteur péi préféré !
22h : 3e coup de canon, la masse agglutinée de coureurs s'agite, j'applique la technique développée lors de nombreuses éditions des fêtes de Bayonne : mains sur les épaules de celui de devant, surtout ne pas tomber, ce serait le piétinement assuré ! Un public incroyablement nombreux et chaleureux nous encourage tout au long de la route jusqu'à la bifurcation sur le chemin de cannes, quel bonheur de vivre ça !
C'est parti pour cette épopée fantastique qui doit me mener à l'autre bout de l'île, pour des heures et des heures de course, la nuit, le jour... j'ai bien en tête l'énormité du parcours et je suis bien décidée à ne pas me gâcher la fête et pour cela je m'oblige à partir doucement. Je cours tranquillement jusqu'au 1er ravito (je remplis la poche), je pourrais aller plus vite mais j'ai trop peur de le payer après, je n'aurai pas de 2e chance alors jouons-là prudente...
La montée jusqu'à Foc Foc se passe sur le même rythme, à la sortie de la forêt je me retourne pour contempler la longue file lumineuse qui semble plonger jusque dans l'océan, j'en ai des frissons... mais aussi parce que le vent est sensible à cette altitude ! J'enfile le coupe vent.
Ravito de Foc Foc : on est au bord de l'Enclos et la teinte rougeoyante de l'éruption tranche dans la nuit étoilée adoucie par la pleine lune , c'est tout simplement extraordinaire... Ce spectacle somptueux ne me fait pas oublier la rigueur que je me suis promise à chaque ravito : ne pas tomber à cours d'eau comme l'an dernier... Je retrouve Martine (smilingmimi) à l'approche du poste du Volcan, 1er gros ravito. Là encore, des encouragements chaleureux, une super ambiance et un pote qui me dit que Nico est passé 1h plus tôt, super bien. Petit sms rapide à Samontetro pour rassurer la famille et les copains qui me suivent sur internet.
J'ai perdu Martine mais la retrouverai plus tard entre l'oratoire et Textor. Pour l'heure je traverse la mystérieuse Plaine des Sables puis attaque la montée à l'oratoire Ste Thérèse. Qu'est-ce que je me sens bien ! méfiance ! Ne t'emballe pas !... Je m'efforce de gérer constamment mon allure, ne jamais me laisser emporter par la vitesse ou l'euphorie : tout est dans la maîtrise, me dis-je en boucle.
Textor, les bénévoles me disent que je suis bien placée chez les filles, je leur dis que c'est encore trop tôt pour y penser ! Direction la Plaine des Cafres et ses verts patûrages... Au sentier de gratons volcaniques succède un sentier plus roulant en pente douce sur lequel je me fais énormément doubler. Je vois des gars me passer en trombe, mais je reste concentrée sur mon allure, je sais que ça paiera dans quelques heures.
Mare à Boue : moins d'ambiance au poste tenu par les militaires mais une bonne assiette de pâtes revigorante. Je remplis ma poche et repars à l'assaut de la forêt de Bélouve, quelques km plus loin. En chemin je croise Riad38, ralenti par ses tendinites, on discute un peu, prend 2 photos et je lui souhaite bonne route.
Le chemin descendant est maintenant carrément technique, je m'accroche aux rochers, aux branches, aux lianes ! J'adore cette section, totalement dépaysante, mais il faut rester vigilent, le moindre faux pas ne pardonnerait pas. Je débouche sur le col de Bébour puis sur la route de Bélouve sur plusieurs km. Je trottine jusqu'à emprunter à nouveau un sentier dans Bélouve : sur plusieurs km c'est la jungle tropicale dans cette forêt primaire magnifique. La progression n'est pas facile, racines, boue, mais c'est un enchantement dès qu'on lève les yeux : un océan vert et luxuriant, des lianes, des mousses, des fougères arborescentes...
Un petit ravito en sortie de forêt où l'on me dit qu'il ne reste que de la descente jusqu'à Hell-Bourg. Je suis encore bien en forme, n'ayant pas laissé trop de jus dans Bélouve. Coup de fil de mon frangin en attaquant la descente, toute la famille me suit, j'entends même la cloche dans le téléphone, ils sont à fond, c'est trop bon !
La descente est longue et technique mais je constate avec bonheur que mes cuisses ne trinquent pas trop, je n'ai mal nulle part. Un bout de route me mène au ravito sur le stade, et à nouveau un élan parmi les spectateurs qui me donne du baume au coeur.
Un des gros morceaux de la course m'attend maintenant : le Cap Anglais et ses 1500m positifs et dont on dit qu'on le finit à 4 pattes sur la dernière portion... Un sentier que je n'avais jamais emprunté lorsque j'habitais l'île. Je l'attaque tranquillement, non sans avoir envoyé des nouvelles à Samontetro.
En parlant de sms, j'en reçois énormément régulièrement, je les lis qd je rallume mon portable et ça me booste de savoir que tant de monde est derrière moi.
Dès le début de l'ascension je rejoins 2 gars avec qui, je ne le sais pas encore, je vais courir jusqu'à l'arrivée (ou presque...). On fait connaissance, et tu viens d'où et qu'est ce que tu fais dans la vie, patati, patata... avec tout ça on fait du chemin ! La partie technique est là : en effet on n'est pas loin de la via ferrata parfois !!! Beaucoup de coureurs marquent le coup et s'arrêtent, épuisés. Les discussions ont cessé... sauf la notre ! C'est ça de courir avec une nana...
Sommet du Cap Anglais, je ne suis pas trop éprouvée après ce gros morceau, mais je garde en tête que je peux le payer plus tard. Il faut maintenant rejoindre le refuge du Piton, je continue à mon rythme. Cette portion est très longue, d'autant qu'on n'aperçoit le refuge qu'en arrivant dessus. Au passage j'ai retrouvé un collègue de l'équipe de raid, Jean-Yves. J'avale un verre de soupe et attrape des morceaux de sucre, seuls aliments solides du ravito car je n'ai plus rien à manger !
Je descends sur Cilaos en compagnie de Jean-Yves, en discutant bien sûr ! De toute façon, elle est tellement cassante cette descente que ça sert à rien d'envoyer, sinon à se fusiller les quadriceps pour la suite.
Parking du Bloc : standing ovation du public, mon dieu que c'est bon d'être encouragée comme ça ! Je cours sans peine sur la route en me rappelant que l'an dernier, au même endroit, j'étais déjà bien entamée et avais du mal à courir. Cet état de fraîcheur à 90 km de course me rassure pour la suite.
Arrêt de 30' à Cilaos où je retrouve mon amie Sandrine, partie plus rapidement que moi. Je change de tenue et recharge mon sac tout en discutant avec des amis venus voir la course, et pars manger une assiette de pâtes. Nous repartons ensemble avec Sandrine, ainsi que mes 2 compères d'Hell-Bourg.
Bras Rouge : l'an dernier ça m'avait paru interminable et j'avais ramassé un bon coup de bambou. Cette année, je l'ai décidé, je ne veux pas revivre la même chose, je ne veux pas subir. Et j'arrive au pied du Taïbit comme une lettre à la poste ! Je sens que le mental est de mon côté, après plus de 18h de course il ne montre pas de signe de faiblesse, c'est tout bon pour la suite.... Quand à la machine, elle tourne rond ! Juste une petite pointe dans le pli de l'aine, mais qui ne s'amplifie pas.
J'attaque le Taïbit avec mes compères qui ont appris entretemps que j'étais 6e fille et qui sont bien décidés à partir en chasse avec moi ! Sandrine décroche dans l'ascension et je ne la reverrai qu'à l'arrivée.
La nuit nous prend juste sous le col, presque comme l'an dernier (mais parcours et heure de départ différents). Ca y est, me voici dans Mafate, ce cirque envoûtant où l'on vit au rythme de la nature et du maloya... D'ailleurs j'entends du reggae qui s'échappe de Marla, km 103. Là je mange un bon poulet-pâtes et on m'informe que la 5e est repartie 3' plus tôt... On a coutume de dire que la course commence à Cilaos, je peux donc maintenant commencer à partir en chasse ! Nous repartons tous les 3, continuant à discuter de tout et de rien. C'est important de ne pas être seul dans la nuit, discuter permet de rester vigilent. A ce propos pour l'instant aucune hallucination ne vient me contrarier, ma tête est vraiment avec moi cette année !
Passage à Trois Roches au son du reggae : je suis 5e pourtant je n'ai vu aucune fille ! J'apprendrai plus tard en discutant avec elle l'avoir doublée pendant sa pause technique !
Je me dis que 5e sur le GRR ce serait vraiment génial, il ne faut pas se relâcher, ça peut revenir de l'arrière jusqu'au dernier moment. A Roche Plate, 2 femmes m'encouragent et me disent que la 4e est repartie depuis 20' et qu'elle n'a pas l'air en forme ! Samontetro me confirme plus tard que je suis en train de revenir dessus tranquillement, je n'accélère donc pas spécialement, ça se fera au train... et c'est en effet ce qui se produit !
Côté forme ça va encore plutôt bien, j'en ai encore largement sous le pied. Ca m'impressionne de constater la différence avec l'an dernier, et je repense aux entrainements durs que j'ai encaissé : pas de doute ça paye...
On arrive tous les 3 à Deux Bras après avoir eu l'impression de tournicoter depuis les Orangers... J'ai profité des passages à gué de la Rivière des Galets pour goûter l'eau, "à l'insu de mon plein gré "! Et j'ai entrainé au passage mon compère de course, content le gars ! N'ayant pas pris de chaussettes de rechange il faudra que je fasse avec les pieds trempés pour les 30 derniers km.
On se pose pour manger un plat chaud et refaire le plein. C'est maintenant Blob qui assure la liaison téléphonique, je lui dis que je me sens encore plutôt bien. Une petite fatigue générale se fait ressentir, bon faut dire qu'on est 127 km de course quand même ! Mais le truc le plus incroyable c'est que je n'ai pas mal aux jambes malgré le p...... de dénivelé qu'on s'est envoyé ! Je bénis mon vélo !!!
Le mur de Dos d'Ane se dresse maintenant devant nous : une sacrée bavante de 900m positifs avec passages techniques où l'on s'accroche aux racines et aux rochers. Nous avons rejoint un autre groupe, je progresse au milieu, j'ai mis mon MP3 sur les oreilles car je sens le sommeil planer au dessus de moi. Et de toute façon, je n'ai plus envie de parler !!!
Nous mettrons un peu moins d'1h30 pour l'ascension. Pendant ce temps-là, mes pieds marinent dans les chaussures et la plante des pieds est un peu douloureuse. La section jusqu'à la Possession ne procurera pas le même plaisir que le reste, de la route bétonnée où ça tape dur sous les pieds, et des rallonges qui nous donnent l'impression d'être des couillons qu'on balade pour avoir le compte de km... Ca commence à gueuler dur au sein des coureurs, on ne comprend plus la logique du parcours et la fatigue qui s'abat sur nous renforce ce sentiment.
J'arrive à la Possession (bord de mer donc, mais pas l'arrivée, loin de là...) avec les pieds sérieusement endommagés : je retire les chaussettes et contemple mes pieds fripés pleins d'ampoules juste à la base des orteils. Pas de podologue ni d'infirmier dans le coin, va falloir serrer les dents ma cocotte.
Le chemin des Anglais : voilà ce qui nous attend pour rejoindre la Grande Chaloupe. Ce sera mon chemin de croix. Imaginez un chemin pavé de pierres volcaniques dont certaines ont bougé et sont dressées à la verticale, offrant comme seul appui l'arête de la pierre... là j'ai vraiment jonglé avec les ampoules... Sûrement pas un hasard c'est là aussi que je prends un bon coup de barre, pas au point de m'arrêter mais je marche au ralenti sous un soleil de plomb, pas un pète d'ombre dans les parages... heureusement je suis toujours à proximité du groupe, ça m'aide à ne pas trop baisser l'allure.
En repartant de la Grande Chaloupe, il reste 800m positifs et je suis dans le dur. J'essaie de ne pas penser à mes pieds, juste maintenir le cap pour finir. Mon frangin m'informe que la 5e se rapproche, je veille à ne pas ralentir. J'apprends que Nico est arrivé 33e en 32h46, quelle perf énorme !
Vers St Bernard, on se retrouve à marcher des km sur une route bitumée, c'est à se demander ce qu'on fait là après avoir couru sur les plus beaux sentiers dans les cirques... Personne n'a la force de courir, on essaie juste de ne pas s'arrêter. J'essaie de continuer à manger et boire régulièrement, c'est pas la peine de rajouter une hypo au tableau.
Et puis cette route, c'est la tentation de trop pour certains qui n'ont pas de problèmes avec leur conscience : monter en voiture, c'est tellement plus simple et moins fatiguant... Et tellement con alors qu'on touche presque au but.
Bref... Fin de la route et dernière grimpette sur un sentier (enfin du sentier !) jusqu'au Colorado, ultime ravito : quand on arrive là, on sait que quoiqu'il arrive on franchira l'arrivée.
Ravito express et je repars pour l'ultime descente. Je n'arrive plus à trottiner, trop mal aux pieds. J'attaque la descente en marchant comme sur des oeufs.... jusqu'au moment où un coureur me double en me disant que la 5e est en train de revenir !
Chassez le naturel, il revient au galop... Piquée au vif, il est hors de question que je ne bataille pas pour ma 4e place, même si c'est "la place du c.. " ! Rapide conditionnement mental : ok t'as super mal, mais il te reste 45' de course, tu peux serrer les dents pendant 45', c'est pas la mort ! Tu auras trop de regrets si tu lâches l'affaire maintenant... Cette 4e place c'est TA place, garde-là.
Le mode compète se réactive comme par magie, je sors de ma léthargie et j'arrête de me focaliser sur mes douleurs, et j'attaque une descente d'anthologie, dans les blocs rocheux et les racines, une descente de tous les risques mais bon dieu qu'elle en vaut la peine ! Je constate, impressionnée, à quel point le mental peut prendre le dessus sur le corps, car lors de cette descente tambour battant, je ne pense plus un seul instant à mes foutus pieds ! Je redouble des gars qui ont dû se demander quel moustique m'avait piquée !
Le stade est en vue, je sais que je tiens ma 4e place. Derrière je ne vois pas de fille débouler, mais jusqu'en bas je maintiens la pression. Un caméramen me tend son micro mais je lui file sous le nez en lui disant que je suis poursuivie !!! Le pont, la route. Le stade est à 500m. J'appelle vite fait Nico, 1 mot : j'arrive.
L'émotion me submerge, je vais arriver 4e du Grand Raid, je suis en train de le faire, c'est complètement fou ! Je m'offre ces derniers mètres pour savourer ces sensations extraordinaires, uniques, qu'on aimerait ressentir encore et encore... L'entrée du stade, des applaudissements partout, mon fils aîné et ma nièce qui me rejoignent, je leur prends la main et cours les derniers mètres avec eux...
Je passe l'arche d'arrivée le poing levé, les larmes aux yeux, le bonheur absolu : 38h44...
Je ne réalise qu'après coup ce que je viens de réussir, et cette 4e place est une vraie victoire... et une récompense d'un entainement costaud. Dans un contexte où, à mon sens, l'ultra se banalise dangereusement, je garde le sentiment que finir cette course est en soi exceptionnel, et doit le rester pour l'apprécier pleinement.
Le podium féminin au scratch, avec de gauche à droite : Marcelle Puy (Prudence Créole), lauréate et 1ère V1 en 31h48'50'' ; Marie-Danièle Seroc (Team Salomon Réunion), 2e et 2e V1 en 33h04'31'' ; Catherine Dubois (Team Asics), 3e et 1ère senior en 37h28'06'' ; Maïlys (Team Sport Nature Ville-la-Grand), 4e et 2e senior en 38h44'58'', à droite de l'homme au tee-shirt blanc ; enfin Alexandra Rousset (Marseille Trail Club), 5e et 3e senior en 39h16'31''.
Beaucoup de monde à qui je dois dire merci et à qui j'associe cette réussite : Nico, qui croit en moi (plus que moi !), Marc à qui nous devons cette préparation vraiment optimale (sans toi on en serait toujours à faire nos 10x30" gentiment...), Béné mon amie, équipière et collègue d'entrainement qui m'a aussi fait progresser, toute ma famille et mes amis qui sont à fond derrière moi, Samontetro et Blob qui ont assuré le direct live avec moi, à toute heure du jour et de la nuit... Mi aim a zot !!! La Rényon, mi aim a ou !
Photos : F. Romary (http://photopassionlife.e-monsite.com) & J.Puigredo, merci à eux !
Commentaires
Le 05/11/10 à 16:52, commentaire de Dams35
Joli récit...
A sa lecture, je pense que je t'ai croisé un peu après Saint-Bernard dans les quelques km de portion bitumée.
Tu étais accompagnée par quelqu'un qui bossait à Air-France (je crois que c'était lui qui était chargé de surveiller si ça ne revenait pas de derrière).
A ce moment là, je somnolais en marchant et le simple fait d'avoir un peu de conversation m'avait permis de sortir de ma léthargie.
Bravo pour ta course en tout cas !
Le 05/11/10 à 18:02, commentaire de Blob
Ah, ça a été un grand moment cette course, même vécue à distance et derrière un écran. On a enfin droit au récit et aux photos, superbe !
En tout cas, bravo miss, et quand tu veux pour refaire l'assistant (à distance ou sur place).
Le 05/11/10 à 18:05, commentaire de Blob
Au fait, t'as quoi contre les 30"/30" ???
Le 05/11/10 à 18:39, commentaire de Françoise 84
Un seul mot s'impose: bravo !!! Et toujours avec le sourire !!! Bises et bonne récup', maintenant !
Le 05/11/10 à 20:25, commentaire de Drop
Ca laisse reveur.Comme quoi, il ne faut pas rester sur un echec.
Félicitations pour ta course et bonne recup'.
Le 05/11/10 à 23:20, commentaire de Martinev
Encore une fois bravo pour cette belle course qui nous a fait vibrer derrière notre écran. Tu es une grande championne qui a su allier la performance avec le plaisir. Belle revanche sur 2009 pour tous les 2 et félicitations aussi à Nico. Bisous à nos 2 champions.
Le 06/11/10 à 00:23, commentaire de Tidgi
Un seul mot : exceptionnel !
Bravo à toi.
Bises.
Le 06/11/10 à 08:21, commentaire de Totoro
Un beau sursaut de championne après l'édition 2009 et donc un bel exemple de motivation et d'expérience ! Merci pour le récit et un grand bravo !
Le 06/11/10 à 12:18, commentaire de Astro(phytum)
Impressionnante de facilité et de combativité !!!!!
Encore Bravo pour ta belle revanche .
Le 06/11/10 à 15:52, commentaire de Yves_cool_runner
C'est grand. Oui, C'EST GRAND. Rien d'autre à dire.
Le 06/11/10 à 16:58, commentaire de Grumlie
Un grand bravo pur cette superbe course et un grand merci pour nous la faire partager après nous avoir tenus en haleine pendant « quelques » heures.
Le 06/11/10 à 17:48, commentaire de Béné38
Quel bonheur de revivre cette course par ce récit. C'était sûr que tu l'aurais ta revanche !!
Bravo tout simplement !
Le 06/11/10 à 18:32, commentaire de Jluc92
Sacré Perf, 38h !!! Bravo
J'étais où moi au bout de 38h ?? Ha oui, je m'promenais dans Mafate ...
Le 06/11/10 à 19:53, commentaire de Le Lutin d'Ecouves
Je savais que tu avais l'étoffe d'une championne mais là, tu me bluffes !!!
Quelle performance ! Bravo Maï, c'est exceptionnel !
J'en suis que plus content de t'avoir connue dans le Vercors.
Bises du Lutin.
Le 06/11/10 à 22:50, commentaire de Laulau
Immense bravo pour ta course, bien préparée, super bien gérée. Qu'est-ce que ça fait envie ce GRR !
Le 07/11/10 à 10:26, commentaire de PhilKiKou
Belle gestion de course, avec un bon entraînement, des leçons tirées de 2009...
Beau récit, CHAPEAU BAS POUR LA PERF... quelle aventure !!!
Le 07/11/10 à 10:44, commentaire de Laurent05
Un grand bravo pour ta course gérée comme une pro...
Une belle revanche sur l'année dernière.
Bises.
Laurent
Le 09/11/10 à 11:35, commentaire de Chanthy
Je suis admiratif !
Bravo !!
Le 10/11/10 à 08:09, commentaire de DJ Gombert
Arf ! arf ! 4e, tu aurais pu te motiver pour faire 3e quand même :-)
Plus sérieusement tu es une extra-terrestre, 38h de course ! une grande championne qui ne prend pas la voiture.
Merci encore pour ce magnifique récit, qui permet au lecteur attentif de comprendre le secret de ton extraordinaire physique : les férias de Bayonne !!!
Bises.
Dernière édition par François de la Balme-de-S le Jeu 11 Nov 2010 - 21:50, édité 15 fois
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
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Localisation :
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
merci pour ce beau récit ; super et bravo a toi , mailys ;
te rappelles tu de moi?
j ' étais au trail des glaisins en 2009 , et tu as fini la place juste devant moi, avec béatrice paturel ; on a longuement parlé après la course: une grande brune , tres mince ; tu te rappelles???
te rappelles tu de moi?
j ' étais au trail des glaisins en 2009 , et tu as fini la place juste devant moi, avec béatrice paturel ; on a longuement parlé après la course: une grande brune , tres mince ; tu te rappelles???
schtroumphette- Messages : 7111
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Localisation : haute savoie
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
merci à François pour ce superbe "résumé" concernant les "filles" !
(minuscule "oubli" des kikoureurs : martinev )
Que de belles championnes.
Evidemment , bravo à maî et Fredérique , à Pascal...(et tous les autres) pour leur GRR.
Un petit scoop ......?
Il se pourrait bien que le CALA "collectionne" quelques gazelles , ça va donner aux entrainements :
Sylvie VUILLET , nouvelle présidente
Fred ROSSIGNOL vice-présidente
Martine VOLAY
Mailis DREVON (décision imminente)
Sans oublier Carole , Isabelle ....etc
J'ai bien choisi mon club
(minuscule "oubli" des kikoureurs : martinev )
Que de belles championnes.
Evidemment , bravo à maî et Fredérique , à Pascal...(et tous les autres) pour leur GRR.
Un petit scoop ......?
Il se pourrait bien que le CALA "collectionne" quelques gazelles , ça va donner aux entrainements :
Sylvie VUILLET , nouvelle présidente
Fred ROSSIGNOL vice-présidente
Martine VOLAY
Mailis DREVON (décision imminente)
Sans oublier Carole , Isabelle ....etc
J'ai bien choisi mon club
Invité- Invité
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
Oui Rachel je me souviens de toi ! On devrait se croiser à nouveau un de ces jours !
A+
A+
maïlys- Invité
QUAND LES FEMMES PRENNENT LE POUVOIR...
Effectivement mon cher Badgone, te voilà magnifiquement entouré ! C'est que tu vas en faire des envieux...
Au demeurant, il est assez rare à ma connaissance de constater une telle prépondérance de la gent féminine dans une association, en l’occurrence le Club Animation Loisir Argonay (CALA), tournée vers la course à pied où la misogynie est hélas encore légion. En tout cas, c'est tout à l'honneur de ces femmes d'assumer les plus hautes responsabilités administratives tout en s’adonnant à leur discipline adulée. Au premier chef, je pense bien sûr à ces deux talentueuses athlètes que sont Sylvie Vuillet et Frédérique Rossignol, dont la réactivité aura fait merveille afin de pérenniser leur escouade menacée de disparition. Bravo à elles !
D’ores et déjà, ces deux figures historiques du CALA sont récompensées de leur abnégation par l’irruption au sein de leur chère formation de deux recrues de prestige, Martinev aujourd'hui (Martine Volay), et sans doute Maïlys demain (Maïlys Drevon).
Enfin Badgone, pardonne-moi pour avoir occulté ta dulcinée, cette grande dame du trail, à savoir Martinev, un oubli de taille assurément ! Mais surtout rassure-toi, je saisirai bien l’occasion pour conter l’une de ses innombrables prouesses qui ne manqueront pas de surgir dans un avenir proche !
Au demeurant, il est assez rare à ma connaissance de constater une telle prépondérance de la gent féminine dans une association, en l’occurrence le Club Animation Loisir Argonay (CALA), tournée vers la course à pied où la misogynie est hélas encore légion. En tout cas, c'est tout à l'honneur de ces femmes d'assumer les plus hautes responsabilités administratives tout en s’adonnant à leur discipline adulée. Au premier chef, je pense bien sûr à ces deux talentueuses athlètes que sont Sylvie Vuillet et Frédérique Rossignol, dont la réactivité aura fait merveille afin de pérenniser leur escouade menacée de disparition. Bravo à elles !
D’ores et déjà, ces deux figures historiques du CALA sont récompensées de leur abnégation par l’irruption au sein de leur chère formation de deux recrues de prestige, Martinev aujourd'hui (Martine Volay), et sans doute Maïlys demain (Maïlys Drevon).
Enfin Badgone, pardonne-moi pour avoir occulté ta dulcinée, cette grande dame du trail, à savoir Martinev, un oubli de taille assurément ! Mais surtout rassure-toi, je saisirai bien l’occasion pour conter l’une de ses innombrables prouesses qui ne manqueront pas de surgir dans un avenir proche !
Dernière édition par François de la Balme-de-S le Dim 7 Nov 2010 - 23:53, édité 1 fois
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
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Localisation :
Re: SUIVI ET RESULTATS DE LA DIAGONALE DES FOUS DES 21-24 OCTOBRE 2010
la gent féminine monte : au fac , a mon arrivée , nous étions 2 ; a ce jour , nous sommes 22.
pas mal non?
pas mal non?
schtroumphette- Messages : 7111
Date d'inscription : 09/11/2008
Localisation : haute savoie
APRES LE RECIT DE MAILYS DREVON, CELUI MAINTENANT DE SANDRINE TOURNAY
Le 6 novembre dernier, je divulguais in-extenso sur notre forum le récit de Maïlys Drevon, figurant sur « Kikouroù ? ». Auteur d'une magnifique prestation sur le 18e Grand Raid de la Réunion (4e et 2e senior en 38h44'58''), la Villazoise âgée de 34 ans le méritait amplement. Aussi, ce que j’ai entrepris avec Maï, je me devais d’en faire autant avec Sandrine Tournay, accomplissant en effet une performance de même accabit (6e et 3e V1 en 39h13'00'').
Je me suis donc permis de mettre en ligne son exhaustif compte rendu figurant sur le site de son club, le prestigieux Chambéry Triathlon fort de plus de quinze ans d’expérience, et dont deux de ses éminentes figures sont membres de notre forum : Frédéric Bihan alias Fredo, 38 ans, et Philippe Deletombe alias Phiphi, 52 ans.
Née le 4 août 1970 et demeurant à la Motte-Servolex, cette superbe jeune femme rousse aura donc été avec Maïlys l’une de nos deux représentantes savoyardes à grimper sur le podium 2010 de la Diagonale des Fous. Dès lors, elle apparaît bien comme l’un de nos plus beaux fleurons en trail, quel que soit le format d’ailleurs, de la courte distance à l’ultra.
Talentueuse, la Motteraine s’avère également magnanime. Dimanche 5 décembre aux aurores, quelle ne fut pas ma surprise de la voir surgir dans le gymnase de l’école de la Plaine à Bassens afin de prendre toute sa part aux 24 Heures du Téléthon. Illustrant par la même sa sensibilité pour l’admirable combat que conduit l’Association Française contre les Myopathies. Accomplissant quelques 14km, elle intégrait alors l’escouade « Perphil », agrégeant le club de gymnastique des Pervenches de la Motte-Servollex aux Amis de Philou dont elle est l’une des indéfectibles adhérentes.
Assurément, un autre témoignage de la grandeur d’âme de Sandrine, cette association ayant été portée sur les fonts baptismaux pour sauvegarder à jamais le souvenir du Chambérien Philippe Burdin, disparu à 51 ans en compagnie de deux autres athlètes à l’occasion du Grand Raid du Mercantour des 20 et 21 juin 2009. Un trailer auquel elle et ses camarades étaient profondément attachés et dont l’empreinte, à n’en pas douter, demeurera éternelle nonobstant le temps qui court.
Au passage, je profite pour exprimer ma profonde gratitude à Fredo pour avoir répondu favorablement à ma requête concernant l’engagement de Chambéry Triathlon à ces 24 Heures, opus 2010, concoctées d’une main de maître par Galopine et son généreux cercle d’amis : une myriade de pensionnaires, à commencer par Sandrine et Fredo que je regrette bien sûr de ne pas avoir côtoyés, avaient en effet tenus à honorer de leur présence, et ce au sein des équipes « Perphil » à l'image de la première, et « Courir en Pays de Savoie » à l'instar du second.
Allez, place au récit de Sandrine relatif à sa fabuleuse épopée de l’Océan Indien.
François Vanlaton
Le site de Chambéry Triathlon : http://www.chamberytriathlon.net/
01-12-10 THE CR OF THE ??? DIAGONALE DES FOUS, RACONTEE PAR SANDRINE TOURNAY
Ecrit par Philippe Deletombe
Honneur aux dames et au classement (car il fallait bien justifier l'ordre d'édition...), nous découvrirons d'abord le CR of the ??? Diagonale des fous avec le témoignage de course de Sandrine, suivi dans quelques jours par la diffusion du CR de Gilles !!!
Au fait, la Diagonale des Fous, c'est quoi déjà ??? « La Diag » eh bien c'est comme qui dirait... mais lis donc un peu Sandrine et tu vas enfin savoir !
Jeudi 21 Octobre, 22h : Le départ est donné dans une ambiance fabuleuse ! Au milieu d’une foule de 2555 trailers, nous sommes tous les quatre, Gilles, Fred, Laurent et moi, tellement heureux d’être au départ de cette course dont on rêve depuis bien un an !
Derniers encouragements mutuels, promesse d’un rendez vous au stade de la Redoute 163km plus loin, et chacun part pour faire sa course à son propre rythme. Le nombre de spectateurs venus assistés au départ est ahurissant, on est applaudi et encouragé pendant bien 3-4km !
Je pars tranquillement mais tout en trottinant je double des centaines de concurrents sur la route forestière qui grimpe en pente douce, d’abord au milieu des champs de cannes à sucre, puis dans la forêt. L’ambiance festive du départ a changé, la course est partie, plus grand monde ne parle, pourtant on n’est pas isolé ! Premier ravito au bout de 11-12km et début d’un « single track » qui attaque dur et qui nous emmènera jusqu’au volcan : c’est là que la 1ère difficulté commence (environ 15 bornes avec 2200m d+).
Je n’ai pourtant pas arrêté de doubler jusque-là, mais je me retrouve quand même à monter un peu en dessous de mon rythme, sans pouvoir me faufiler facilement… pas grave, on a le temps, pas la peine de se fatiguer (c’est ce que je me répète pendant toute la montée !). Quelques heures plus tard, après être sortie de la forêt et avoir commencé un sentier en roche volcanique avec une végétation beaucoup moins touffue, moment extraordinaire, on passe à côté (ou presque) du volcan en éruption : quelle chance d’assister toujours en pleine nuit (il est 2-3h du mat) à ce spectacle en course !
En revanche ça caille sévère, on est à plus de 2000m d’altitude, il fait 2°C, je n’ai pris qu’un gros kway pour me couvrir, c’est juste ! Je continue ma route vers la Plaine des Sables, le peloton s’est maintenant bien étiré, plus de problème d’embouteillage, on est assez espacé les uns des autres.
Nouvelle petite montée de nuit, et là, moment d’inattention sans doute ou fatigue, je bute sur un caillou et m’étale en me tapant la hanche sur un rocher : je me fais mal mais ouf, je peux repartir… sacrée frayeur, je prends conscience qu’en un instant la course peut être finie… ça me réveille, je redouble d’attention dans la descente technique qui suit !
Heureusement, les premières lueurs du jour ne tardent pas (il est 5h15 du mat), je descends dans la Plaine des Cafres au milieu d’un paysage encore différent mais magnifique au lever du soleil… prairies bien vertes, vallonnées, avec quelques vaches... paysage très bucolique !
6h du matin, j’arrive au gros ravitaillement de Mare à Boue au 50ekm (et 3000m d+)… un peu en avance sur mes prévisions, je ralentis et attends au ravito (pas longtemps !) mes supporters : mes enfants arrivent en sprint pour me rejoindre, et même ma sœur (qui ne court jamais !)… que ça fait du bien de les voir ! Ils m’accompagnent en courant pendant 2-3km en direction du Col de Bébourg, c’est vraiment super !
Il reste encore une quinzaine de kilomètres pour rejoindre Hellbourg, au milieu du cirque de Salazie, dont un passage interminable dans la forêt luxuriante de Bélouve… dans des sentiers jonchés de racines, pierres, tortueux à souhait… bref je n’avance pas vite et suis plutôt seule dans ce passage… j’ai l’impression à chaque virage que c’est fini mais non ça recommence sans fin et malgré la beauté de cette forêt j’ai hâte d’en sortir !
Heureusement, je reçois de nombreux SMS d’encouragements depuis le départ - c’est fou le bien que ça me fait (limite dopage moral non ?!!) - et je sais que beaucoup de monde nous suit sur Internet… on se sent moins seul et ça aide !
Après un point de vue magnifique sur le Cirque de Salazie, il faut « plonger » dans la belle descente typiquement réunionnaise de 600m d- en 3km (c’est dans ces moments-là que l’on comprend pourquoi il est préconisé dans les conseils de préparation de faire des montées et descentes d’escaliers… ces moments reviennent d’ailleurs très souvent !) : donc, grosse descente technique faite de grandes marches inégales, roches, racines… les quadriceps commencent à souffrir !
Il est 10h30 du matin, après 12h30 de course et 70km, j’arrive à Hellbourg, contente de retrouver un peu de civilisation et du monde au bord de la route pour nous encourager ! Gros point de ravitaillement où je ne m’arrête pas beaucoup, mais prends comme à tous les ravitos, du coca et un verre de soupe aux vermicelles (la base de mon alimentation pendant toute la course !).
C’est reparti pour la seconde grosse difficulté, la montée de Cap Anglais (1500m d+ en 10km). Je suis en forme et malgré la difficulté de la montée (il faut plus d’une fois s’accrocher aux branches ou aux rochers dans les virages !), je double plus d’une dizaine de personnes me semble-t-il (et ne me fais pas doubler).
La météo n’est pas mal pour la course, un peu de bruine pendant la montée, il ne fait pas trop chaud. Ça se refroidit même sacrément quand j’arrive au gîte du Piton des Neiges (où j’ai droit à une interview pour la TV Néerlandaise).
Je ne traîne pas et attaque la descente vers Cilaos, la pire descente de la course pour moi : plus de 1000m de d- en 5km, toujours les marches, les rochers et les racines mais en plus cette fois c’est humide et glissant…. je fais donc très attention (vu mes talents de super-descendeuse, je marche plus que je ne cours !).
Je rejoins la route, il reste 3km avant Cilaos, et qui est ce que je vois, venu seul à ma rencontre… mon fils Florent qui m’accompagne en courant jusqu’au stade où le reste de la famille m’attend : à nouveau grand moment de bonheur de retrouver tout ce monde venu nous encourager ! On en est à 90km de course et je cours depuis 17h…Je m’arrête 1h au total en prenant le temps de me changer complètement, de me faire masser (que ça fait du bien !), soigner une ampoule et manger un bout aussi (assiette de pâtes avec comme sauce, de la soupe aux vermicelles !).
Je repars avec Maïlys (Haut-Savoyarde très sympa avec qui j’avais fait un bout de route au Trail du Tour de la Grande Casse), mais je ne pourrais malheureusement pas la suivre aussi longtemps que j’aurais voulu… la montée du Col du Taîbit commence, je sais que la nuit approche, j’ai un petit coup de moins bien... qui heureusement ne dure pas trop ! J’atteins le sommet en compagnie de deux-trois Réunionnais, on allume nos frontales, c’est parti pour plus de 10h de nuit…je redoute un peu ! On a passé les 100km, il n’en reste que 63… en gros, je sais qu’à ce point il reste presque l’équivalent du Trail du Tour de la Grande Casse en km et dénivelé positif…
Je descends dans le superbe Cirque de Mafate que je traverse tout de nuit, dommage car c’est un des plus beaux coins de l’île ! Je rejoins Alexandra au ravitaillement de Marla, et à partir de là je passe une bonne partie de la nuit avec elle, à enchainer les montées et descentes tortueuses du cirque… pas de très gros coups de fatigue, mais quand même des moments où je sens que la lucidité diminue, qu’il faut se ressaisir pour rester vigilante, et là ça fait du bien de ne pas être seule ! Qu’il est bon d’atteindre les différents ravitos où des bénévoles plus qu’accueillants s’empressent de nous servir et nous remonter le moral !
Qu’il est bon aussi d’entendre le téléphone sonner et la douce voix d’Anne me remotiver comme il se doit… sans parler des SMS que je reçois régulièrement depuis le début et qui sont une source de motivation supplémentaire… mille mercis à tous ! Je suis au courant depuis un moment déjà que je suis dans les six-sept premières filles, mais je sais aussi que la course est loin d’être finie et qu’il faut continuer à gérer au mieux sans trop penser au classement.
La nuit est longue et l’arrivée au gros point de ravitaillement de « Deux Bras » n’en finit pas : on traverse au moins quatre-cinq fois la Rivière des Galets… je ne sais pas comment j’y arrive, mais je réussis à ne même pas me mouiller les pieds... pourtant ce n’était pas gagné ! C’est là que se termine notre balade bien sympa avec Alexandra ; sans trop m’arrêter, je repars seule, elle se fait masser et me dit de ne pas l’attendre, elle me rattrapera (ce qu’elle fera 5km avant l’arrivée !). La dernière grosse difficulté nous attend : la montée de « Dos d’âne » (700m d+ en 5km).
C’est dur (à nouveau quelques mains courantes pour nous aider à grimper) mais j’ai retrouvé la forme, je monte bien, régulièrement, et je rattrape quelques concurrents (et double une concurrente qui a priori abandonnera par la suite). C’est dans cette montée que je rejoins Vincent, un Dijonnais avec qui je ferai un bon bout de chemin : c’est fou comme le fait d’être dans la même « galère » nous rapproche facilement des autres concurrents, et donc je n’oublierai pas ce moment très sympathique passé en sa compagnie.
On atteint ensemble le ravito au sommet, il 5h du matin… le jour se lève presque et au loin, on voit la mer et la ville de « La Possession »… lorsque l’on y sera il ne restera que 20km !
En attendant, il en reste 11 pour l’atteindre… et on va presque mettre 3h… les jambes commencent à être bien raides, la descente qui débute par de la route, fait mal, on marche beaucoup mais finalement il n’y a que deux-trois personnes qui nous doublent ! 8h du matin, le soleil commence à chauffer, on est au niveau de la mer et on arrive enfin à la Possession. Ravitaillement, et c’est reparti pour les 20 derniers km… à ce moment là, je sais que j’arriverai au bout, je suis super bien – enfin, relativement par rapport au nombre de km parcourus – pourvu que ça dure !
Je suis toujours avec Vincent, qui n’est a priori pas aussi en forme que moi et que j’attends un peu lors de la difficulté suivante (j’en profite pour passer un coup de fil à Fanny, c’est son anniversaire aujourd’hui !) : et oui, ce n’est pas fini les montées, il reste encore 1200m d+. Finalement, je décide de partir sans l’attendre (dommage, parce qu’il m’avait promis une bière à l’arrivée !), quand il me semble apercevoir une fille pas très loin derrière moi… je suis bien, je n’ai pas envie de me faire rattraper…
J’attaque la montée suivante d’un bon pas, en veillant toujours à bien m’alimenter pour ne pas risquer un coup de moins bien. Je suis à moins de 10km de l’arrivée et je sais que mes supporters m’attendent au dernier ravito à 5km du but… j’y suis presque ! Zut, je me fais doubler par Alexandra qui revient fort et qui terminera juste 5 minutes devant moi. Sur le coup, ça m’énerve et j’essaye de suivre, mais pas facile… tant pis, je continue à mon rythme !
Dernier ravito, mes enfants, ma cousine, ma frangine et mon beau-frère sont là, c’est déjà presque le bonheur… Ils courent tous avec moi quelques centaines de mètres avant que je n’attaque la dernière descente encore bien technique sur Saint-Denis.
Ce n’est pas le moment de se faire une cheville, alors j’assure mes appuis... mais j’arrive encore à courir… l’arrivée se rapproche plus que jamais, je vois le Stade au loin, allez il faut profiter, c’est tout bon ! Le sentier se termine, les enfants sont là, je passe sous le pont, il reste 500m de route avant l’entrée dans le stade… je suis heureuse c’est fou, je cours avec Fanny, Florent, Lauriane et ma sœur, toutes les douleurs et la fatigue s’envolent pour quelques instants, Lauriane me donne la main, et on passe ensemble la ligne d’arrivée après 39h13’00’’ de course !
Quel bonheur de franchir cette ligne d’arrivée, surtout accompagnée par mes enfants qui m’ont tellement encouragés pendant la course… un moment inoubliable !!!!
Ca y est, c’est fait, j’ai terminé ma 2e Diagonale des Fous… avec en prime un classement inespéré mais bien apprécié : 6e fille sur 133 classées, 3e V1 et 169e au scratch sur 1445 arrivants… je ne suis pas sûre de réussir à faire mieux la prochaine fois ;-))
Le bonheur sera complété par l’arrivée de Gilles 7 heures plus tard (je réussis à courir avec lui et les enfants les 800 derniers mètres !), et de Fred 1h30 après Gilles. Dommage, il manque notre ami Laurent qui s’est fait prendre par les barrières horaires et qui est forcément déçu… mais il la refera !
Il est alors plus de 22h le samedi, on a passé deux nuits complètes sans dormir, la priorité du moment est de trouver notre lit et la suivante sera de savourer la semaine de vacances qui suit (chose faite) ! Merci à tous nos supporters présents sur place ou non, et à tous ceux qui l’étaient aussi dans nos cœurs... ils ont largement contribué à la réussite de cette belle aventure !...
A quand la prochaine ?
Sandrine Tournay
Les réactions de ses coéquipiers sur le forum de Chambéry Triathlon :
Fred, 01-12-2010 19:59:55
Bientôt, LE compte rendu de l'année, peut etre la plus belle expérience vécue par non pas une, mais plusieurs membres de notre club, Un superbe CR, de superbes photos, et des souvenirs pleins la tête…
Dernière modification par Fred (01-12-2010 20:01:17).
Céline, 02-12-2010 19:52:07
Quel beau compte rendu !!
Et surtout quelle magnifique course Sandrine...
Pour avoir emprunté certains chemins du Grand Raid (en marchant) notamment dans les trois cirques, je ne peux qu'appuyer les propos de Sandrine : c'est très raide et les marches, c'est terrible !!
Mais paysages époustouflants !
Un grand bravo pour votre course, à vous 4. Du courage et de la motivation, il en faut...
Alain Bernard, 03-12-2010 06:33:39
Superbe compte rendu ! Ca donne vraiment envie de se lancer ! Mais euuh un peu plus tard quand même ^^ 39h et quelques sans dormir... Woh !... Respect!
Bravo à vous 4 et on attend avec impatience le CR de Gilles !
Chris, 03-12-2010 18:50:56
Bravo à tous les quatres.
Magnifique compte rendu, comment peut on se rappeller de tout cela ? Tu as pris des notes en chemin ?
En tout cas, ça donne vraiment envie, merci Sandrine.
En attendant les autres récits.
Bravo encore.
« Si tes résultats ne sont pas à la hauteur de ton espérance dis-toi bien qu'un jour, le grand chêne lui aussi a été un gland ».
Je me suis donc permis de mettre en ligne son exhaustif compte rendu figurant sur le site de son club, le prestigieux Chambéry Triathlon fort de plus de quinze ans d’expérience, et dont deux de ses éminentes figures sont membres de notre forum : Frédéric Bihan alias Fredo, 38 ans, et Philippe Deletombe alias Phiphi, 52 ans.
Née le 4 août 1970 et demeurant à la Motte-Servolex, cette superbe jeune femme rousse aura donc été avec Maïlys l’une de nos deux représentantes savoyardes à grimper sur le podium 2010 de la Diagonale des Fous. Dès lors, elle apparaît bien comme l’un de nos plus beaux fleurons en trail, quel que soit le format d’ailleurs, de la courte distance à l’ultra.
Talentueuse, la Motteraine s’avère également magnanime. Dimanche 5 décembre aux aurores, quelle ne fut pas ma surprise de la voir surgir dans le gymnase de l’école de la Plaine à Bassens afin de prendre toute sa part aux 24 Heures du Téléthon. Illustrant par la même sa sensibilité pour l’admirable combat que conduit l’Association Française contre les Myopathies. Accomplissant quelques 14km, elle intégrait alors l’escouade « Perphil », agrégeant le club de gymnastique des Pervenches de la Motte-Servollex aux Amis de Philou dont elle est l’une des indéfectibles adhérentes.
Assurément, un autre témoignage de la grandeur d’âme de Sandrine, cette association ayant été portée sur les fonts baptismaux pour sauvegarder à jamais le souvenir du Chambérien Philippe Burdin, disparu à 51 ans en compagnie de deux autres athlètes à l’occasion du Grand Raid du Mercantour des 20 et 21 juin 2009. Un trailer auquel elle et ses camarades étaient profondément attachés et dont l’empreinte, à n’en pas douter, demeurera éternelle nonobstant le temps qui court.
Au passage, je profite pour exprimer ma profonde gratitude à Fredo pour avoir répondu favorablement à ma requête concernant l’engagement de Chambéry Triathlon à ces 24 Heures, opus 2010, concoctées d’une main de maître par Galopine et son généreux cercle d’amis : une myriade de pensionnaires, à commencer par Sandrine et Fredo que je regrette bien sûr de ne pas avoir côtoyés, avaient en effet tenus à honorer de leur présence, et ce au sein des équipes « Perphil » à l'image de la première, et « Courir en Pays de Savoie » à l'instar du second.
Allez, place au récit de Sandrine relatif à sa fabuleuse épopée de l’Océan Indien.
François Vanlaton
Le site de Chambéry Triathlon : http://www.chamberytriathlon.net/
01-12-10 THE CR OF THE ??? DIAGONALE DES FOUS, RACONTEE PAR SANDRINE TOURNAY
Ecrit par Philippe Deletombe
Honneur aux dames et au classement (car il fallait bien justifier l'ordre d'édition...), nous découvrirons d'abord le CR of the ??? Diagonale des fous avec le témoignage de course de Sandrine, suivi dans quelques jours par la diffusion du CR de Gilles !!!
Au fait, la Diagonale des Fous, c'est quoi déjà ??? « La Diag » eh bien c'est comme qui dirait... mais lis donc un peu Sandrine et tu vas enfin savoir !
Jeudi 21 Octobre, 22h : Le départ est donné dans une ambiance fabuleuse ! Au milieu d’une foule de 2555 trailers, nous sommes tous les quatre, Gilles, Fred, Laurent et moi, tellement heureux d’être au départ de cette course dont on rêve depuis bien un an !
Derniers encouragements mutuels, promesse d’un rendez vous au stade de la Redoute 163km plus loin, et chacun part pour faire sa course à son propre rythme. Le nombre de spectateurs venus assistés au départ est ahurissant, on est applaudi et encouragé pendant bien 3-4km !
Je pars tranquillement mais tout en trottinant je double des centaines de concurrents sur la route forestière qui grimpe en pente douce, d’abord au milieu des champs de cannes à sucre, puis dans la forêt. L’ambiance festive du départ a changé, la course est partie, plus grand monde ne parle, pourtant on n’est pas isolé ! Premier ravito au bout de 11-12km et début d’un « single track » qui attaque dur et qui nous emmènera jusqu’au volcan : c’est là que la 1ère difficulté commence (environ 15 bornes avec 2200m d+).
Je n’ai pourtant pas arrêté de doubler jusque-là, mais je me retrouve quand même à monter un peu en dessous de mon rythme, sans pouvoir me faufiler facilement… pas grave, on a le temps, pas la peine de se fatiguer (c’est ce que je me répète pendant toute la montée !). Quelques heures plus tard, après être sortie de la forêt et avoir commencé un sentier en roche volcanique avec une végétation beaucoup moins touffue, moment extraordinaire, on passe à côté (ou presque) du volcan en éruption : quelle chance d’assister toujours en pleine nuit (il est 2-3h du mat) à ce spectacle en course !
En revanche ça caille sévère, on est à plus de 2000m d’altitude, il fait 2°C, je n’ai pris qu’un gros kway pour me couvrir, c’est juste ! Je continue ma route vers la Plaine des Sables, le peloton s’est maintenant bien étiré, plus de problème d’embouteillage, on est assez espacé les uns des autres.
Nouvelle petite montée de nuit, et là, moment d’inattention sans doute ou fatigue, je bute sur un caillou et m’étale en me tapant la hanche sur un rocher : je me fais mal mais ouf, je peux repartir… sacrée frayeur, je prends conscience qu’en un instant la course peut être finie… ça me réveille, je redouble d’attention dans la descente technique qui suit !
Heureusement, les premières lueurs du jour ne tardent pas (il est 5h15 du mat), je descends dans la Plaine des Cafres au milieu d’un paysage encore différent mais magnifique au lever du soleil… prairies bien vertes, vallonnées, avec quelques vaches... paysage très bucolique !
6h du matin, j’arrive au gros ravitaillement de Mare à Boue au 50ekm (et 3000m d+)… un peu en avance sur mes prévisions, je ralentis et attends au ravito (pas longtemps !) mes supporters : mes enfants arrivent en sprint pour me rejoindre, et même ma sœur (qui ne court jamais !)… que ça fait du bien de les voir ! Ils m’accompagnent en courant pendant 2-3km en direction du Col de Bébourg, c’est vraiment super !
Il reste encore une quinzaine de kilomètres pour rejoindre Hellbourg, au milieu du cirque de Salazie, dont un passage interminable dans la forêt luxuriante de Bélouve… dans des sentiers jonchés de racines, pierres, tortueux à souhait… bref je n’avance pas vite et suis plutôt seule dans ce passage… j’ai l’impression à chaque virage que c’est fini mais non ça recommence sans fin et malgré la beauté de cette forêt j’ai hâte d’en sortir !
Heureusement, je reçois de nombreux SMS d’encouragements depuis le départ - c’est fou le bien que ça me fait (limite dopage moral non ?!!) - et je sais que beaucoup de monde nous suit sur Internet… on se sent moins seul et ça aide !
Après un point de vue magnifique sur le Cirque de Salazie, il faut « plonger » dans la belle descente typiquement réunionnaise de 600m d- en 3km (c’est dans ces moments-là que l’on comprend pourquoi il est préconisé dans les conseils de préparation de faire des montées et descentes d’escaliers… ces moments reviennent d’ailleurs très souvent !) : donc, grosse descente technique faite de grandes marches inégales, roches, racines… les quadriceps commencent à souffrir !
Il est 10h30 du matin, après 12h30 de course et 70km, j’arrive à Hellbourg, contente de retrouver un peu de civilisation et du monde au bord de la route pour nous encourager ! Gros point de ravitaillement où je ne m’arrête pas beaucoup, mais prends comme à tous les ravitos, du coca et un verre de soupe aux vermicelles (la base de mon alimentation pendant toute la course !).
C’est reparti pour la seconde grosse difficulté, la montée de Cap Anglais (1500m d+ en 10km). Je suis en forme et malgré la difficulté de la montée (il faut plus d’une fois s’accrocher aux branches ou aux rochers dans les virages !), je double plus d’une dizaine de personnes me semble-t-il (et ne me fais pas doubler).
La météo n’est pas mal pour la course, un peu de bruine pendant la montée, il ne fait pas trop chaud. Ça se refroidit même sacrément quand j’arrive au gîte du Piton des Neiges (où j’ai droit à une interview pour la TV Néerlandaise).
Je ne traîne pas et attaque la descente vers Cilaos, la pire descente de la course pour moi : plus de 1000m de d- en 5km, toujours les marches, les rochers et les racines mais en plus cette fois c’est humide et glissant…. je fais donc très attention (vu mes talents de super-descendeuse, je marche plus que je ne cours !).
Je rejoins la route, il reste 3km avant Cilaos, et qui est ce que je vois, venu seul à ma rencontre… mon fils Florent qui m’accompagne en courant jusqu’au stade où le reste de la famille m’attend : à nouveau grand moment de bonheur de retrouver tout ce monde venu nous encourager ! On en est à 90km de course et je cours depuis 17h…Je m’arrête 1h au total en prenant le temps de me changer complètement, de me faire masser (que ça fait du bien !), soigner une ampoule et manger un bout aussi (assiette de pâtes avec comme sauce, de la soupe aux vermicelles !).
Je repars avec Maïlys (Haut-Savoyarde très sympa avec qui j’avais fait un bout de route au Trail du Tour de la Grande Casse), mais je ne pourrais malheureusement pas la suivre aussi longtemps que j’aurais voulu… la montée du Col du Taîbit commence, je sais que la nuit approche, j’ai un petit coup de moins bien... qui heureusement ne dure pas trop ! J’atteins le sommet en compagnie de deux-trois Réunionnais, on allume nos frontales, c’est parti pour plus de 10h de nuit…je redoute un peu ! On a passé les 100km, il n’en reste que 63… en gros, je sais qu’à ce point il reste presque l’équivalent du Trail du Tour de la Grande Casse en km et dénivelé positif…
Je descends dans le superbe Cirque de Mafate que je traverse tout de nuit, dommage car c’est un des plus beaux coins de l’île ! Je rejoins Alexandra au ravitaillement de Marla, et à partir de là je passe une bonne partie de la nuit avec elle, à enchainer les montées et descentes tortueuses du cirque… pas de très gros coups de fatigue, mais quand même des moments où je sens que la lucidité diminue, qu’il faut se ressaisir pour rester vigilante, et là ça fait du bien de ne pas être seule ! Qu’il est bon d’atteindre les différents ravitos où des bénévoles plus qu’accueillants s’empressent de nous servir et nous remonter le moral !
Qu’il est bon aussi d’entendre le téléphone sonner et la douce voix d’Anne me remotiver comme il se doit… sans parler des SMS que je reçois régulièrement depuis le début et qui sont une source de motivation supplémentaire… mille mercis à tous ! Je suis au courant depuis un moment déjà que je suis dans les six-sept premières filles, mais je sais aussi que la course est loin d’être finie et qu’il faut continuer à gérer au mieux sans trop penser au classement.
La nuit est longue et l’arrivée au gros point de ravitaillement de « Deux Bras » n’en finit pas : on traverse au moins quatre-cinq fois la Rivière des Galets… je ne sais pas comment j’y arrive, mais je réussis à ne même pas me mouiller les pieds... pourtant ce n’était pas gagné ! C’est là que se termine notre balade bien sympa avec Alexandra ; sans trop m’arrêter, je repars seule, elle se fait masser et me dit de ne pas l’attendre, elle me rattrapera (ce qu’elle fera 5km avant l’arrivée !). La dernière grosse difficulté nous attend : la montée de « Dos d’âne » (700m d+ en 5km).
C’est dur (à nouveau quelques mains courantes pour nous aider à grimper) mais j’ai retrouvé la forme, je monte bien, régulièrement, et je rattrape quelques concurrents (et double une concurrente qui a priori abandonnera par la suite). C’est dans cette montée que je rejoins Vincent, un Dijonnais avec qui je ferai un bon bout de chemin : c’est fou comme le fait d’être dans la même « galère » nous rapproche facilement des autres concurrents, et donc je n’oublierai pas ce moment très sympathique passé en sa compagnie.
On atteint ensemble le ravito au sommet, il 5h du matin… le jour se lève presque et au loin, on voit la mer et la ville de « La Possession »… lorsque l’on y sera il ne restera que 20km !
En attendant, il en reste 11 pour l’atteindre… et on va presque mettre 3h… les jambes commencent à être bien raides, la descente qui débute par de la route, fait mal, on marche beaucoup mais finalement il n’y a que deux-trois personnes qui nous doublent ! 8h du matin, le soleil commence à chauffer, on est au niveau de la mer et on arrive enfin à la Possession. Ravitaillement, et c’est reparti pour les 20 derniers km… à ce moment là, je sais que j’arriverai au bout, je suis super bien – enfin, relativement par rapport au nombre de km parcourus – pourvu que ça dure !
Je suis toujours avec Vincent, qui n’est a priori pas aussi en forme que moi et que j’attends un peu lors de la difficulté suivante (j’en profite pour passer un coup de fil à Fanny, c’est son anniversaire aujourd’hui !) : et oui, ce n’est pas fini les montées, il reste encore 1200m d+. Finalement, je décide de partir sans l’attendre (dommage, parce qu’il m’avait promis une bière à l’arrivée !), quand il me semble apercevoir une fille pas très loin derrière moi… je suis bien, je n’ai pas envie de me faire rattraper…
J’attaque la montée suivante d’un bon pas, en veillant toujours à bien m’alimenter pour ne pas risquer un coup de moins bien. Je suis à moins de 10km de l’arrivée et je sais que mes supporters m’attendent au dernier ravito à 5km du but… j’y suis presque ! Zut, je me fais doubler par Alexandra qui revient fort et qui terminera juste 5 minutes devant moi. Sur le coup, ça m’énerve et j’essaye de suivre, mais pas facile… tant pis, je continue à mon rythme !
Dernier ravito, mes enfants, ma cousine, ma frangine et mon beau-frère sont là, c’est déjà presque le bonheur… Ils courent tous avec moi quelques centaines de mètres avant que je n’attaque la dernière descente encore bien technique sur Saint-Denis.
Ce n’est pas le moment de se faire une cheville, alors j’assure mes appuis... mais j’arrive encore à courir… l’arrivée se rapproche plus que jamais, je vois le Stade au loin, allez il faut profiter, c’est tout bon ! Le sentier se termine, les enfants sont là, je passe sous le pont, il reste 500m de route avant l’entrée dans le stade… je suis heureuse c’est fou, je cours avec Fanny, Florent, Lauriane et ma sœur, toutes les douleurs et la fatigue s’envolent pour quelques instants, Lauriane me donne la main, et on passe ensemble la ligne d’arrivée après 39h13’00’’ de course !
Quel bonheur de franchir cette ligne d’arrivée, surtout accompagnée par mes enfants qui m’ont tellement encouragés pendant la course… un moment inoubliable !!!!
Ca y est, c’est fait, j’ai terminé ma 2e Diagonale des Fous… avec en prime un classement inespéré mais bien apprécié : 6e fille sur 133 classées, 3e V1 et 169e au scratch sur 1445 arrivants… je ne suis pas sûre de réussir à faire mieux la prochaine fois ;-))
Le bonheur sera complété par l’arrivée de Gilles 7 heures plus tard (je réussis à courir avec lui et les enfants les 800 derniers mètres !), et de Fred 1h30 après Gilles. Dommage, il manque notre ami Laurent qui s’est fait prendre par les barrières horaires et qui est forcément déçu… mais il la refera !
Il est alors plus de 22h le samedi, on a passé deux nuits complètes sans dormir, la priorité du moment est de trouver notre lit et la suivante sera de savourer la semaine de vacances qui suit (chose faite) ! Merci à tous nos supporters présents sur place ou non, et à tous ceux qui l’étaient aussi dans nos cœurs... ils ont largement contribué à la réussite de cette belle aventure !...
A quand la prochaine ?
Sandrine Tournay
Les réactions de ses coéquipiers sur le forum de Chambéry Triathlon :
Fred, 01-12-2010 19:59:55
Bientôt, LE compte rendu de l'année, peut etre la plus belle expérience vécue par non pas une, mais plusieurs membres de notre club, Un superbe CR, de superbes photos, et des souvenirs pleins la tête…
Dernière modification par Fred (01-12-2010 20:01:17).
Céline, 02-12-2010 19:52:07
Quel beau compte rendu !!
Et surtout quelle magnifique course Sandrine...
Pour avoir emprunté certains chemins du Grand Raid (en marchant) notamment dans les trois cirques, je ne peux qu'appuyer les propos de Sandrine : c'est très raide et les marches, c'est terrible !!
Mais paysages époustouflants !
Un grand bravo pour votre course, à vous 4. Du courage et de la motivation, il en faut...
Alain Bernard, 03-12-2010 06:33:39
Superbe compte rendu ! Ca donne vraiment envie de se lancer ! Mais euuh un peu plus tard quand même ^^ 39h et quelques sans dormir... Woh !... Respect!
Bravo à vous 4 et on attend avec impatience le CR de Gilles !
Chris, 03-12-2010 18:50:56
Bravo à tous les quatres.
Magnifique compte rendu, comment peut on se rappeller de tout cela ? Tu as pris des notes en chemin ?
En tout cas, ça donne vraiment envie, merci Sandrine.
En attendant les autres récits.
Bravo encore.
« Si tes résultats ne sont pas à la hauteur de ton espérance dis-toi bien qu'un jour, le grand chêne lui aussi a été un gland ».
François de la Balme-de-S- Messages : 1672
Date d'inscription : 14/05/2009
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